[RPG] Adulte avant l'heure ... [Je crois qu'Ed' va se pointer 8D] [Terminé]

" Viens avec moi, Fils ... ! "

Père semble intrigué, ça fait deux fois qu'il me dit ça dans la matinée. Je me suis levé tôt ce matin, mes côtes sont totalement rétablies par je ne sais quel tour de magie. Mme. Shyphillis m'a lavé les cheveux aussi, elle est toujours aussi brutale. J'ai même été surpris de la voir se saisir d'une paire de ciseaux pour tenter de les couper. Moi, je dis tout simplement que cette gouvernante a un problème quelque part dans sa tête, elle n'est plus du tout la même. Un jour, elle passait le balai dans ma chambre. Moi, j'étais dans mon lit à dessiner. Soudain, j'ai vu une paire d'ailes de diable dans son dos. J'ai cru que j'avais eu une hallucination puisque j'avais la grippe, mais je me souviens toujours de cette vision. J'ai aperçu aussi une fois, quand j'avais fait tomber mon stylo plume par terre à ses pieds, un tatouage à sa cheville représentant un diable souriant. Je n'ai fait aucune remarque, et Père refuse d'entendre mes plaintes concernant Mme. Syphillis. Il lui voue une confiance totale, c'est inquiétant.

Je vais donc avec Père je ne sais où. Il a refusé de me dire ce qu'il me voulait. Je n'ai pas le droit de le contredire, sinon, je me reçois sa main sur ma joue, et ça fait plutôt mal, surtout qu'il garde sa chevalière en permanence. Vêtu d'une tenue propre à mes goûts d'une couleur rouge foncé, j'arrive dans la rue des magasins, une femme secoue son bras, comme si elle nous appelle. J'hausse une sourcil et je tourne ma tête vers Père qui sourit, accélérant le pas. Je le suis [verbe suivre --'] alors, ma bouche entrouverte. Mon calepin en main, je n'hésite pas à faire quelques croquis en chemin, m'égarant des fois loin de Père. Une fois arrivés à la hauteur de cette femme que je qualifierais d'une beauté n'équivalant pas à celle de ma mère, je baisse ma tête, cachant mon visage avec ma frange. Je scrute les alentours, il n'y a personne dans le coin. Une conversation débute entre la femme et Père, ils rigolent. Moi, je m'écarte un peu, encore dans ma bulle, comme toujours.

* Edward ... *

Je pense à lui, il me manque. Même s'il est passé me voir comme à son habitude hier soir, je ne peux pas m'empêcher d'avoir une pensée pour lui, c'est quand même mon seul ami. Mais c'est comme si j'avais plus de sentiments qu'une simple amitié. Je secoue ma tête, faisant tomber mon calepin par inadvertance. Je me retourne pour voir les deux adultes, et je me baisse pour récupérer mon carnet. Je n'entends pas leur dialogue, je m'éloigne encore un peu plus des deux personnes.

" Fils ! Reviens ici et présente-toi à ta nouvelle mère ! "

" ... ! "

Je ne bouge plus, les yeux écarquillés. J'entends encore cette phrase dans ma tête, non, c'est impossible ! Mère ne peut pas être remplacée dans la vie de Père ! Edward, je sens que je vais m'écrouler. Cette femme est ma nouvelle maternelle, je refuse de me faire à cette idée. Je ne la connais même pas ! Père ne m'a jamais parlé d'elle, il ne me parle jamais en privé à vrai dire. La femme me demande d'approcher, je me tourne, la tête baissée, puis je m'arrête à leur hauteur.

" Marisa ... Voici Alexiel, mon fils et seul héritier que j'ai. "

" ... "

" Enchantée Alexiel, je sens qu'on va bien s'entendre. "

" Père ? Je veux voir Sir Van Ludwig Roswell. "

" Ah non ! Ca suffit maintenant ! Je t'ai dit non je ne sais combien de fois ! Présente-toi à Marisa ! "

" ... "

Des coups de feu. J'entends des balles voler avec rapidité. Cette Marisa lève la tête, pour savoir ce qu'il se passe. Père, lui, l'emmène à l'abri. Trop tard, je dégage mon visage de ma frange, ils se font tuer devant moi. Des balles criblent leurs corps, ils s'affaissent à terre, des flaques de sang se formant. Moi, je suis tétanisé, tremblant de partout. Je pousse un long cri avant de sentir les balles me toucher:

" Edwaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaard !!! "

Je n'aime pas cette impression. Quelque chose d'étrange se trame chez les Edgeworth, la famille de mon ami. Ça fait un moment que je les surveille. J'ai l'impression que des êtres mythiques sont entrés dans leur vie quotidienne... A moins que le père est lié un pacte quelconque ? Non, j'en doute... Son fils est tout de même un Ange, je dois résoudre cette histoire.

~~~~~~~~

Cela fait maintenant plusieurs jours qu'Edward suit l'amie du père d'Alexiel. Elle n'est pas ordinaire, le vampire l'a bien sentit. Cette poursuite l'a forcé à sortir le jour. Il ne peut se promener à la lumière du soleil à découvert. Sa peau pâle reflète la lumière comme du cristal. Cette réaction est normalement faite pour attirer les proies. Mais cela est gênant quand on veut passer inaperçu. Mais même quelqu'un qui porte une longue cape qui lui recouvre tout le corps jusqu'aux chevilles et une capuche qui ne laisse entre-voir que sa bouche est suspect et ne passe pas inaperçu. Edward est ainsi vêtu, sa longue cape bordeaux claquant au vent. Il progresse sur les toits des bâtiments pour ce faire remarquer le moins possible.
Il suit la femme depuis 8h00 ce matin et elle tout à fait l'air d'une humaine parmi les humains.
Un peu plus tard, elle s'arrêta place Hoche et se mit à attendre quelqu'un.

Le vampire fit de même, il s'installa en tailleur sur le toit d'un magasin et ne la lâcha pas du regard pendant toute son attente. C'est là qu'il le vit, Alexiel, accompagné de son père. Celui-ci eut l'air tout heureux en voyant Marisa. Comment un Diable peut-il être aussi attirant ? Edward répugnait cette race. L'Ange avait l'air de trainer des pieds, ne voulant apparemment pas s'approcher de la femme. Cette réaction rassura son ami, au moins, il ne faisait pas confiance en cette femme.
Une conversation s'entamma, même du haut de son toit, le vampire entendait tout. Son ouïe fine lui permit de comprendre la conversation comme si il avait était à côté.

Alexiel s'entêta à vouloir voir son ami ce qui fit sourire celui-ci du haut de son perchoir.
Le père avait l'air au courant de son nom, non, c'est impossible. Edward fronça les sourcils et juste à ce moment des coups de feux retentirent. Il se leva d'un coup et s'apprêta à sauter du toit. Le père et Marisa se firent cribler de balles, le vampire eut une moue crispée et il sauta en vitesse pour protéger son ami.
Les tireurs savaient qui viser mais ils tiraient n'importe comment. Quand les deux corps des adultes tombèrent à terre, tous les canon se pointèrent sur Alexiel. Le jeune homme apparut d'un coup devant lui, arrêtant au passage plusieurs balles, de la main, qui allaient transpercer l'Ange. La cape bordeaux cacha pendant un instant la cible et en dessous de la capuche, Alexiel du remarquer le sourire de Edward qui le prit dans ses bras.

~Faut toujours que je sois là pour te protéger.

Il sauta dans les airs, atterrit sur un toit pendant que les armes continuaient de le viser et il disparut derrière les magasins. Le vampire reposa son ami à terre. Gardant sa capuche sur la tête, il leva légèrement les yeux pour pouvoir observer l'Ange.

~Ça va ?...

Alexiel avait l'air complétement perdu...

Je vais mourir, c'est certain. Mais les balles ne m'atteignent pas, c'est bizarre. Je tremble comme une feuille, quelqu'un m'a pris dans ses bras. Ca doit être un de ces ravisseurs qui a assassiné Père ! Père, non ... Il est ... Mort ?! Je suis complètement destabilisé, je n'ose pas ouvrir les yeux. J'ai l'impression qu'on m'emmène ailleurs, je passe mes bras sur ma tête pour éviter qu'on me frappe, comme un gamin appeuré, mes pieds se posant sur un autre sol. Mes larmes coulent le long de mes joues, on me découvre le visage. J'écarte mes mains, levant la tête vers l'inconnu qui est en fait Edward. A peine j'ai vu ses yeux, son sourire, je me blottis contre lui, perturbé par cet incident. Jamais de ma vie j'ai pleuré aussi fort, mon coeur serré est en deuil. Je serre très fort mon ami dans mes bras, encore secoué. J'arrive à articuler quelques mots, voire même une phrase:

" Père .... ! Il ... Il est !! Edward .... Snif ... Il est mort .... "

J'essaie de garder mon calme, mais je n'arrête pas de pleurer. Père est mort, je suis seul au monde maintenant, à moins que ...

Père m'a annoncé il y a quelques mois que s'il mourrait, Grand-Pa viendrait me prendre, m'éloignant de City et donc d'Edward. J'ai froncé les sourcils en entendant cela, j'ai voulu frapper Père à ce moment-là. Mais oser ne serait-ce hausser le ton, je serais par terre, la marque de la chevalière sur ma joue. J'ai jamais aimé l'éducation que m'a donnée Père. Brutale, stricte, propre, après tout, ce sont bien des manières de riche. Mère me faisait des câlins, elle. Elle me prenait comme un VRAI fils. Père, lui, ne me prenait que pour l'héritier. Il ne voyait la personne que j'étais. Edward, mon ami, sait que j'ai du mal à me faire entendre dans ma famille, mais avec Mme. Syphillis, j'ai l'impression de sourire, mais c'est rare. Ma gouvernante est étrange ces derniers temps, ça m'intrigue. Maintenant que Père est mort, je vais pouvoir la ramener chez elle, je ne veux plus qu'elle me touche, même si elle a soigné mes côtes cassées. Je ne dois pas faire du profit avec la mort de Père, je le salis.

Quelques minutes ont suffi pour que j'arrête de trembler, je commence à ne plus pleurer. Je n'ai toujours pas répondu à la question banale d'Edward, comment je pourrais aller bien ? Après avoir vu Père se faire assassiner devant moi ? Non, je vais en baver encore pour de longues semaines. Et Grand-Pa qui va venir me chercher, m'arrachant à mon ami. Je vais fuguer, partir loin de mon manoir, je ne sais pas où aller, peut-être que le vampire pourra m'héberger ? J'aimerais amener toute ma chambre, mais c'est impossible. Je pose ma tête sur le torse d'Edward, soufflant un bon coup pour décompresser. Je lève ma tête pour le voir, pour me rassurer, puis je le questionne:

" Pourquoi tu es là ? Je croyais que tu devais éviter de sortir la journée ... "

J'entends encore les coups de feu. Je me mets à paniquer, je me fourre dans la longue cape d'Edward, ma tête cachée. Je ferme mes yeux et j'annonce d'une voix chevrotante:

" Ils veulent me tuer ... ! Je ne veux pas mourir ! Snif ... "

Edward savait bien qu'il ne pouvait pas arrêter les pleurs de son ami, il se contenta de lui frotter le dos on lui répétant qu'il était là. Mais face à la perte d'un membre de la famille, qui qu'il soit, il était normal qu'il pleure.
Il le garda dans ses bras tout le temps où il restait accroché à lui. Au bout de quelques minutes, Alexiel se calma et il leva ses yeux vers le vampire qui le dévisageait, inquiet.

~Je surveillais les relations de ton père... Cette Marisa ne me disais rien qui vaille alors je l'ai suivit. Mais maintenant elle n'est plus.
Par la faute de ce groupe armé dont il ignorait tout. Il allait encore devoir tracer des gens jours et nuits pour protéger l'Ange. Tant que celui-ci ne sera pas entièrement en sécurité, il n'arrêtera pas.

Les bruits de tir recommencèrent, qu'est-ce qu'ils leur prenaient de tirer partout sans cible ? Edward devait planquer Alexiel quelque part et le meilleur endroit c'est... Son manoir. Ce n'est bien sûr pas l'endroit le plus sûr, il est peut-être même plus dangereux que les rues mais au moins, ils seraient à l'abri des tir et de ce groupe de fous furieux. Le vampire prit son ami par la taille, il remit sa cape pour cacher sa peau et reprit l'Ange dans ses bras, le cachant lui aussi dans la cape. Celle-ci était assez grande pour les couvrir tout les deux.
Il reprit sa course et sauta sur les toits des magasins à toute vitesse, il avait déjà semé le groupe mais plus vite ils seront arriver aux ruelles des Marinaux, mieux se sera.
On entendit l'alarme des ambulances se diriger vers la place Hoche ainsi que la police. Edward ne les regarda pas et accéléra le rythme.

En passant au dessus d'une rue d'immeuble, il lui lança, sérieux :

~Je te ramène chez moi. Tu pourras te reposer, ton manoir n'est plus assez sûr, j'irai faire un tour plus tard pour voir ce qu'il s'y passe...

Marisa l'intriguait ? Je ne la connaissait même pas, Père ne me tenait pas au courant de ses relations intimes. Après tout, ça ne me regarde pas. Père vivait sa vie, je n'ai pas appris à espionner les affaires des autres. Edward tente de me consoler, je me sens un peu mieux, voire complètement mieux en sa présence. Ses mains frottent mon dos énergiquement, me réchauffant et me rassurant. Mes larmes cessent de couler, mon ami me prend par la taille, j'en rougis légèrement. Je me cramponne à son cou, mes bras derrière sa nuque, mes jambes tremblantes. Il me cache dans sa cape ainsi que sa peau, je ne bouge pas, ma bouche légèrement entrouverte. Je pleure encore, mais pas autant qu'il y a quelques minutes.

Le vampire nous emmènent loin des magasins. Mais je dois récupérer le corps de Père pour l'enterrer ! Je ne vais pas le laisser là-bas alors qu'il y a encore ces tireurs fous. Je n'interpelle pas Edward, je reste muet durant tout le trajet. Resserrant mon étreinte, j'attends que nous soyons dans la ruelle des Marinaux que je reconnais du premier coup d'oeil avant que mon ami me dise que je serais hébergé chez lui, mon manoir devenu dangeureux à son goût. Je vais pouvoir enfin découvrir le manoir du vampire Roswell ... Mais ma chambre me manque déjà. Je suis trop attaché à mon lit aussi. Mais je ne vais pas faire de caprice et accepter sa proposition. Je hoche la tête positivement avant de lui annoncer d'une petite voix:

" Ne me laisse pas, je suis sûr qu'ils sont capables de me retrouver ... "

Pris par toutes ces émotions, mes ailes commencent à se déployer, déchirant la cape d'Edward. Je mets une main sur ma bouche avant de m'excuser platement, quand je m'emballe, mon instinct angélique prend le dessus. Je replis mes ailes, mes joues un peu rosies. Puis je murmure une toute petite phrase:

" Je suis faible ... "

[Minuscule, j'ai honte ...]

La cape claqua bruyamment quand le vampire se laissa tomber de l'immeuble. Atterrissant tout en souplesse sur le rebord d'une pancarte, il se relança dans les airs, passant au dessus des bâtiments de la rue voisine des Marinaux.
Ses bottes émirent un léger bruit sourd quand il atterrit avec le poids en plus de l'Ange sur les pavés de la ruelle. Deux grandes ailes se déployèrent en déchirant la cape dans un bruit qui raya le silence des ruelles.
Edward reposa Alexiel sur ses pieds et reprit sa cape pour toujours se cacher du soleil. Ce coin n'était pas très fréquenté mais il fallait rester prudent.

~Nous avons tous un pouvoir intérieur, même les humains. Tu le découvriras un jour si tu en as réellement besoin mais ne te forces pas pour pouvoir le faire sortir. C'est tout ce que je peux te dire.

Il lui fit un bref sourire et reporta son regard sur les alentours. Il n'était pas à l'aise. Avaitent-ils découvert où il habitait ? Alors il n'était pas le seul à traquer, eux aussi... Ses pupilles se firent dures et il huma silencieusement l'air à la recherche d'une odeur suspecte. L'odeur des vampires était forte dans le coin, normal avec son manoir tout proche. Ses sujets ne pouvaient rester enfermés tout le temps.
L'odeur d'humains était moins forte mais tout aussi présente et le parfum fort et désagréable des démons arriva aux narines sensibles du vampire qui retroussa le nez dans un petit grognement.
Passant un bras sur les épaules de l'Ange, il le retira contre lui pour le cacher sous sa cape et se dirigea vers le fond de la ruelle.

~Suis moi tranquillement... Je ne te laisserais pas seul, nous allons sûrement rentrer dans un endroit encore plus dangereux que l'extérieur...

Juste après avoir dit cela, il disparut, Alexiel avec lui. Sa vitesse fait vraiment peur parfois. En à peine une seconde, il avait ouvert la bouche d'égout, attrapé son ami et avait sauté dans les égouts et avait pris soin de refermer derrière lui. Il atterrit avec délicatesse sur le sol humide de sous sol de la ville. Il n'y avait pas d'eau dans le coin, c'était plutôt comme une grande ruelle sous terre, pavée et éclairée par de faibles lumières inutiles.

~A partir de maintenant, tu restes accroché à moi.

Il avança tranquillement vers la gauche, son bras toujours posé sur les épaules de l'Ange. Il tournèrent plusieurs fois avant d'arriver dans un grand Hall en plein égout. Au fond se dessinait la structure d'un bâtiment. Une grande porte en bois était incrustée dans la pierre et plusieurs fenêtres surgissaient ça et là.
Edward ne prit pas la peine de frapper et entra en pousant le bois massif qui ne grinça même pas. L'intérieur était beaucoup plus moderne que l'extérieur. Le propriétaire se pétrifia, huma l'air avant de se détendre et de lâcher Alexiel.

~Voilà, c'est chez moi ! Je vais te faire visiter.