Blinb Bling [PV Xaphane]

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Les derniers jours avaient été froids et gris, mais miracle de la météo, les habitants de City bénéficiaient aujourd’hui d’un soleil presque suffisamment radiaux pour les réchauffer. Malgré cela, Staal arborait une énorme écharpe rouge et noire qui mangeait la moitié de son visage. On ne voyait que ses yeux rouges, qui balayaient la foule d’un drôle d’air. Le Démon aimait la chaleur, un effet secondaire de son pouvoir. Les enfants de tout City semblaient s’être donné rendez-vous dans cette petite avenue… Il faut dire que les magasins, cafés et autres restaurants étaient nombreux. Il y avait même quelques bars, le Paradis personnel du Démon. Mais il n’était pas venu ici pour se saouler – ce qui aurait prit du temps vu sa résistance à l’alcool. En fait, il ne savait pas très bien pourquoi il était venu ici… Peut être pour échapper au fourmillement incessant et dérangeant de la ville, qui lui donnait l’impression de n’être qu’un petit point parmi tant d’autres. Mon Dieu ! Si Staal se mettait à réfléchir de cette manière… Il allait bientôt finir à l’asile pour « dépression nerveuse ». A ton déjà vu un Démon finir dans ce genre d’endroit ? Il secoua la tête en souriant, et reprit sa marche.

Staal avait remonté toute l’avenue, ses yeux rouges regardant chaque vitrine de magasins. Comme toujours, ceux vendant des vêtements obtenaient la palme d’or… Lui-même n’allait que dans les magasins « spécial Démon ». C’était des échoppes comme les autres, et les humains s’y rendaient souvent sans vraiment s’en rendre compte. S’ils avaient que les clients qu’ils côtoyaient étaient tous des êtres Démoniaques, servant Satan, ne cherchant qu’à semer la zizanie… Staal savait que l’un de ses magasins se trouvaient dans la petite avenue. Il avait repéré l’enseigne… Ne trouvant plus rien d’intéressant, il fit demi-tour. Autant aller voir ce que cette boutique proposait… Il se demandait comment elle faisait pour survivre : il n’avait pas croisé beaucoup de démons dans la ville. Comme toute boutique démoniaque qui se respecte, l’extérieur ne payait pas de mine… On aurait dit un repère pour délinquants. Staal poussa la porte, qui grinça légèrement.

L’intérieur était, lui, plutôt luxueux. Seuls les Démons riches pouvaient se permettre d’aller sur Terre, les autres restant en Enfer, à trimer pour les autres. Il déambula dans les rayons, qui proposaient de nombreux vêtements. Le magasin proposait aussi de la nourriture spéciale, des plats typiquement Démoniaque, des boissons plus que fortement alcoolisées… Staal se dirigea de lui-même vers ce rayon, peut être guidé par « l’appel de l’alcool ». Les bouteilles s’alignaient, de différentes formes et couleurs. Le tout offrait un agréable spectacle, surtout pour les grands amateurs comme lui de ce genre de produits. De grandes et nobles étiquettes donnaient des informations utiles : d’où venait la bouteille, quand avait elle été mise en bouteille… Le prix aussi, toujours aussi excessif. Mais Staal était, bien sur, un Démon riche. Il s’empara de deux trois bouteilles, et partit à la conquête du reste du magasin. Pour le moment, il n’avait croisé ni employé, ni autres Démons. Il regarda un moment quelques accessoires Démoniaques, puis se dirigea vers ce qui semblait être les caisses.

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Il était vrai qu’il commençait sérieusement à faire froid voir même trop froid mais cela ne dérangeait pas vraiment la démone qui se baladait gentiment dans les rues de la ville. Elle même était habillée chaudement mais sans atteindre l’excès : un manteau et puis le tour était joué. Elle regardait les personnes passer inlassablement devant elle avec un petit sourire aux coins des lèvres. S’ils savaient qu’elle était dans leur cerveaux et qu’elle les manipulait comme elle voulait… Si tout les couples qui passaient devant elle savaient qu’ils pourraient très bien être séparés les quelques mois suivant avec peut être une mort sur la conscience en prime. S’ils savaient que tout ne tenait à qu’une simple volonté hasardeuse de la « jeune femme ». Mais voilà, la ville commençait un peu à l’ennuyer car les personnes étaient trop identiques, elles étaient toutes rythmées par des objectifs et des points communs. S’ils pouvaient mettre un peu de piquant et de changement dans leur vie ce serait bien plus drôle pour elle ! Bon sang, les humains ne vivaient que pour servir les démons alors s’ils ne pouvaient pas répondre aux besoins de Xaphane, elle ne savait pas ce qui la retenait ici ou ce qui la retenait de ne pas tous les tuer. Dans un élan de bonté elle décida de ne pas les tuer, on ne sait jamais, ils pourraient très bien être utile plus tard…

La banlieue était différente du centre ville : les personnes étaient moins stressés, ils avaient une attitude moins frénétique et stupidement rythmée par des horaires stricts. Ils étaient plus souples et surtout il y avait des couples beaucoup plus amusants à brisés. Oui, elle s’amusait à briser ces couples parce que c’était beaucoup plus drôle que de voir une simple personne devenir fou pour une raison stupide. Elle trouvait plus amusant de voir deux personnes s’entretuer pour des raisons de couples. Bref, alors qu’elle était dans la banlieue elle se rappela qu’elle devait aller dans un magasin spécial démon pour prendre une commande qu’elle avait passé quelques jours plus tôt, une commende spécial démon adorateur de l’alcool bien sur. Les bars n’avaient pas ce qu’elle demandait alors autant créer sa propre petite réserve spéciale. Après avoir balayé la rue des yeux, elle trouva enfin ce qu’elle cherchait. Un magasin aux allures miteuses mais à l’intérieur déjà beaucoup plus riche et luxueux qu’il n’en paraît au départ. La démone se dirigea directement vers cet endroit quelque peu inquiétant pour finalement entrer. Il y avait déjà quelqu’un mais elle n’y fit pas spécialement attention. A son arrivée un petit « bling-bling » retenti, comme dans tout magasin, et au bout de quelques instants une petite personne plutôt rondelette se fit voir, un démon de bat étage mais connaisseur des articles démoniaques à en pas douter. Lorsqu’il vit Xaphane il s’avança sans attendre.

- Ah mademoiselle Curth ! Je vais tout de suite chercher votre bouteilles et…

Il allait demander « Que puis-je pour vous monsieur ?» lors qu’il vit cette autre personne le vendeur changea tout de suite d’attitude, beaucoup plus soumise que déjà avec Xaphane mais en plus respectueuse envers lui. Le vendeur se mit au comptoir et enregistra les articles du démon présent. Comment osait-il prendre sa place comme ça sans prévenir ? Qui était-il pour faire ceci ? Elle ne le connaissait pas et donc n’était pas un habitué, il ne méritait pas un tel traitement de faveur vis à vis d’elle. La démone s’était approchée à grand pas jusqu’au comptoir pour réclamer son du lorsqu’elle vit réellement le démon : il paraissait aussi « jeune » qu’elle, ou du moins le corps se situait entre 18 et 20 ans et pas vraiment imposant. Un gringalet. Alors qu’est ce qu’une personne comme lui pouvait prendre sa place sans prévenir ? Très simple : la croix de la roue de la réincarnation trônait au niveau de son cou : cette personne était non seulement importante mais avait en plus bénéficié du droit de se réincarner dans un autre corps après sa mort. Xaphane fronça légèrement les sourcils, le regard et le visage interdit pour finalement faire demi tour et parcourir les rayons comme si de rien était. Elle ne pouvait pas se permettre d’offenser un démon important tel que lui visiblement, ce serait la fin pour elle en soit. Autant attendre, sa commande n’allait pas changer le temps que ce démon paye ses bouteilles d’alcool.

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Staal s’était arrêté sur le chemin de la caisse et il regardait avec intérêt un étalage de sabres et d’épées Démoniaques. Bien sûr, ils étaient sous clés, mais l’on pouvait tout de même les admirer –ainsi que leurs prix. Même pour quelqu'un de riche, acheter un tel objet demandait réflexion. Surtout que les Démons riches préféraient s’adresser à des forgerons, pour avoir LE sabre parfait et personnalisé. Staal admirait l’un de ces sabres, à la lame rougeâtre et à la garde dorée et noire. Au bout de la poignée pendait au bout d’une chaîne une croix noire qui ressemblait à celle des Réincarnés. N’était-ce pas exactement ce qu’il lui fallait ? Il fut perturbé dans ses réflexions par le « bling bling » de l’entrée. Il se retourna et vit une jeune femme rentrer. Il lui semblait l’avoir déjà vu quelque part, et il commença à réfléchir. Il lui semblait que cela faisait un moment… Puis il secoua la tête : non, il devait rêver. Le vendeur, un petit Démon inférieur, s’approcha aussitôt d’elle. Aha, une Démone respectée, probablement une fidèle cliente… Mais le petit homme le vit, lui et sa croix, et il abandonna aussitôt la jeune femme pour venir s’occuper de lui. Aussitôt elle s’approcha, furieuse, mais elle s’arrêta net en voyant sa fameuse croix. Eh oui, ma jolie, on ne peut pas tous bénéficier du droit de se réincarner… Un petit sourire narquois vint fleurir sur son visage, puis il se tourna vers le vendeur.

- J’aime bien ce sabre. Mais évidemment, je ne peux pas l’acheter comme ça… Une telle somme…

Il n’en fallait pas plus. Le petit homme claqua des doigts et une petite clé dorée apparut dans une gerbe d’étincelles à l’intérieur de sa main potelée. Aussitôt, il alla ouvrir la vitrine et en retira prudemment le sabre et son étui. Staal s’en empara donc et se mit à longuement observer la lame, ainsi que le tsuba, la partie en métal délimitant la poignée et la lame. Il ne remarqua au premier abord aucun défauts, ce qui l’étonna… Comment un sabre d’une telle qualité pouvait elle se trouver dans un tel magasin ?

- Vous pouvez le prendre à l’essai pour une semaine, mais il me faudrait…
- Un gage de ma bonne volonté ? Tiens, tu n’as qu’à prendre ça. Si tu la vends, tu es un Démon mort.

Staal enleva sa chevalière et la tendit au vendeur, qui s’en empara et l’observa avec une grande curiosité. L’avertissement de Staal était tout à fait sérieux, et le démon s’empressa de ranger la précieuse bague dans la caisse du magasin. Quand à notre Bâtard, il observait toujours le sabre, puis le rangea dans son fourreau et alla payer le reste de ses achats. Il adressa au passage un petit sourire moqueur à la Démone, puis posa ses bouteilles face au vendeur. Il paya rapidement –moitié prix bien sur – et sortit du magasin. L’air s’était encore vivifié et il referma vivement son manteau, cachant au reste du monde sa croix de Réincarné. De toute façon ce n’était pas un faible humain qui aurait reconnu cette marque de grandeur ! Les petits humains regardaient avec curiosité son sabre. L’un d’eux, habillé bizarrement, se dirigea instantanément vers lui. Un policier, reconnu Staal. L’homme observa d’un air pincé l’arme blanche que le Démon tenait entre ses mains. En voilà un qui allait passer un mauvais quart d’heure…

- Dites donc, ce n’est pas un sabre que vous avez là ?
- Ah, vous croyez ? Mais non, voyons, ce n’est qu’un jouet pour enfant…

Staal usa de tout son « charme démoniaque » pour que ce damné policier le croit. L’homme hésita et ouvrit plusieurs de fois de suite la bouche, voulant dire quelque chose qui ne sortait manifestement pas. Le Démon tourna la tête vers la sortie du magasin : apparemment, l’autre démone avait fini ses achats. Tout être Démoniaque qui se respectait sortait avec son arme… Il changea d'avis.

- Une petite démonstration, peut être ?

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Alors comme ça le monsieur – je – suis – un – démon – supérieur était admirateur de sabres ? Comme c’était étrange, elle aussi. Elle le vit donner quelque chose au vendeur en gage de bonne volonté de revenir pour payer plus tard… Une chevalière ? Et pas n’importe laquelle visiblement : celle du conseillé de Satan ? Comme c’était intéressant. Cette bague lui rappelait quelques petits mauvais souvenirs mais ce n’était pas bien grave. Xaphane chassa ces souvenirs de sa tête d’un mouvement de la main puis fixa attentivement l’endroit où le vendeur mit la chevalière puis attendit sagement que l’acheteur, le réincarné s’en alla. La démone continua de déambuler parmi les rayons à la recherche d’un autre article et pendant ce temps ci elle s’immisçait dans la tête du vendeur, elle lui faisait croire deux trois petites choses plus ou moins plausibles. Comment faire perdre la tête de quelqu’un en moins de deux ? Facile, faites appel à Xaphane. Le vendeur vint finalement à elle et lui apporta ses bouteilles qu’elle avait commandé et lorsqu’elle allait payer le vendeur sortit la chevalière de la caisse, comme si de rien était et la lui tendit en même temps qu’il lui rendait la monnaie. En effet, le petit démon de bas étage ne se rendait compte de rien, il ne se rendit pas compte qu’il donnait le bien le plus précieux d’une personne et qui était la clé de sa vie pour lui. Comment allait réagir le réincarné ? Bonne question et elle s’en moquait bien car personne, je dis bien personne, ne pouvait savoir que c’était elle qui l’avait à présent. Le petit démon rondelet ne se rendait compte de rien, tout ce qu’il voyait dans sa main était la monnaie qu’il rendait à cette magnifique démone et non la chevalière, et naturellement à ses yeux, il voyait toujours la bague dans la caisse. Xaphane ne pris pas le temps d’examiner la chevalière et la mit directement dans une poche très proche d’elle, histoire d’être certaine de ne pas la perdre, puis sortit avec ses bouteilles dans un sac.

Visiblement le démon réincarné était dehors entrain de discuter gentiment avec un policier humain… Qu’est ce qu’ils étaient énervant ces policiers : dès qu’on sortait avec une arme ou quelque chose qui y ressemblait on était considéré comme un malfaiteur. Encore heureux que ça soit plutôt considéré pour les hommes que pour les femmes et qu’elle, naturellement, arrivait à se sortir de n’importe quelle situation quelque peu délicate par le biais de quelques petits artifices et effets charmeurs. Le démon se tourna vers elle et lui proposa un combat… Comme tout démon qui se respecte, Xaphane avait une arme sur elle et pour une fois elle avait pris la peine d’en prendre une un peu plus lourde que ses petits poignards quelle cachait habituellement un peu partout sur elle. La démone eu un petit soupire puis afficha un sourire narquois et finit par accepté ce petit combat. Allons y, pourquoi pas, après tout cela ne coûtait rien. La démone déposa délicatement ses bouteilles sur le sol qui tintèrent, signes que c’était bien des bouteilles de verre et donc d’alcool. La démone avait le physique d’une jeune femme à peine majeure, ou qui allait sur sa majorité et cela lui causait parfois défaut car on pensait souvent qu’elle était trop jeune pour boire. S’ils faisaient fuir cette personne cela l’arrangerait bien, elle n’avait pas envie de jouer à convaincre quelqu’un, cela ne l’intéressait pas. Ou plutôt ça ne l’intéressait plus. Les humains étaient si ennuyeux… tous les mêmes réactions… les mêmes pensées… c’était tellement prévisible !!

Comme il faisait froid, Xaphane portait habituellement un grand manteau noir qui, lorsqu’elle l’ouvrit, découvrit un bâton noir aussi long que son bras. Elle le fit tournoyer entre ses longs et fins doigts blancs. Tout en tournant le bâton elle regardait le policier dans les yeux avec un sourire moqueur et quelque peu inquiétant sur ses lèvres puis elle reporta son attention sur le réincarné. Quelque chose dans son regard lui disait qu’elle le connaissait déjà mais ce n’était pas le moment de penser à ça.

- Que faites vous ? Vous n’allez tout de même pas vous battre ?! Arrêtez immédiatement !

Xaphane ne fit que rire à ce qu’il disait. C’était tellement drôle. Serait-il prêt à sortir son arme de service ? Oh oh ! Elle prit son bâton à deux mains au milieu et tira sur les extrémités : le bâton se coupa en deux pour former deux sabres. La démone les croisa devant elle et regarda le démon droit dans les yeux. Elle ne le connaissait pas, elle ne connaissait pas son nom mais elle allait se battre avec lui pour une raison totalement stupide mais suffisante pour elle.

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Visiblement, la jeune femme hésitait à engager le combat. Il faut dire que se faire pointer d’une arme en sortant à peine d’un magasin, ça n’avait rien de bien enthousiasmant… Pour un humain. Car en tant que bonne Démone qui se respecte, elle finit par sortir son arme. Un grand bâton qui se divisait en deux sabres. Staal eut un petit haussement de sourcil appréciateur et un sourire vint rapidement lui donner cet air moqueur qui agaçait tant. Le policier ouvrit grand la bouche. IL ressemblait à ces personnages dans les films qui venaient tout juste de voir un cadavre cloué au mur par une pince à linge radioactive… Staal se mit à sourire encore plus ouvertement, l’air dédaigneux de cette larve humaine. Les autres petits humains regardaient la scène, blasés qu’ils étaient par tous ces jeux vidéos violents qu’ils inventaient. Au moins dans le temps, ils criaient un minimum ! ça courait un peu, c’était divertissant… Staal agita un peu son sabre vers le policier. Celui-ci hurla brusquement et dégaina son flingue.

- Ne… ne B…B…Bouger p…p…plus !

Enfin un peu d’action ! Staal pencha la tête sur le côté et son sourire moqueur devint sadique à souhait. Il allait pouvoir vérifier le tranchant de son sabre. Il l’agita un peu sous le nez du policier, qui se mit à trembler plus fortement. Les gens dans la rue s’arrêtaient, peut être prenaient ils conscience du sérieux de la scène. D’un geste fluide qui témoignait de son habitude à manier l’arme, Staal trancha la main de l’homme. Une délicate gerbe de sang éclaboussa l’homme et le sol. Enfin, un long hurlement monta… De la bouche béante du policiers et de celles des piétons qui comprenaient enfin. Pendant quelques secondes, on entendit plus que les cris et les cavalcades des gens apeurés. Personne ne devait entendre le rire de Staal, à part peut être la jeune démone… Le policier, surement à cause de la douleur, s’évanouit et tomba tête la première dans son propre sang. Beurk. Staal se retourna enfin vers la Démone et, galant, fit une délicate révérence.

- Désolé pour ce léger contre temps !

Il se remit en garde, toujours souriant. Quelques secondes s’écoulèrent… Le Démon observait l’arme de la démone, puis son visage. Tout ceci lui semblait étrangement familier… Pendant un très rapide instant, il fronça les sourcils. Peut être une furtive rencontre d’avant sa réincarnation… Ses pré-souvenirs n’étaient pas tous clairs, ils étaient plutôt brumeux. Il se rappelait surtout des techniques d’assassinats… Soudain, il fusa vers elle, fit une parade et tenta un coup d’estoc. Il reprit sa position initiale, attendant une contre attaque. Une petite voix dans sa tête ne cessait de lui dire qu’il y avait quelque chose de bizarre… Staal restait imperturbable mais l’envie de se gratter le bras devenait de plus en plus oppressante. ° Maître… Elle a votre odeur sur elle…° Staal secoua la tête, tendant vainement de faire taire la voix. Mais c’était comme tenter d’arrêter le réchauffement climatique armé d’un seul petit ventilateur asthmatique. Seulement… Parfois, la voix disait des choses intéressantes… Staal s’élnça vers la démone, le visage à peu près sérieux.

- Et si tu me rendais ma bague, mmh ?

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Tout ce sang, toute cette saleté répandue sur le sol… C’était vraiment… presque excitant. Oui, c’était ça : cela faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas vu du sang couler comme ça sur le sol avec des personnes qui courent tout autour que c’était drôle et même excitant. Sadique elle était, sadique elle restera. Un large sourire narquois et moqueur apparu sur les fines lèvres de la démone, le genre de sourire que lorsqu’on le voit on a pas envie d’approcher, le genre de sourire qui peut être chaleureux mais aussi inquiétant voir même effrayant. Parlant de sourire démoniaque, celui du démon qui se présentait à elle lui rappelait vaguement quelque chose, elle avait l’impression de l’avoir déjà vu sur quelqu’un mais pas sur lui, elle en était certaine. Un gringalet comme lui ne s’oubliait pas. Mais tout de même, ce sourire… Pour une raison qu’elle ignorait, Xaphane le détesta d’office.

Le policier tomba à la renverse lorsqu’il avait enfin remarqué qu’il avait une main en moins, mais ce n’était pas cela qui intéressait le plus la démone.. C’était plutôt la manière du démon de maîtriser l’arme, elle avait une impression de déjà vu. Cette manière experte de manier un sabre n’était pas donné à tout le monde même pour un démon, cette main maniait l’art du sabre depuis bien longtemps et il y avait des chances qu’elle l’ait déjà rencontré. Chaque personne avait sa manière de tenir son arme, comme une carte d’identité on pouvait identifier aisément la personne. Malgré son adoration devant son arme la démone réagit tout de même lorsque l’inconnu démoniaque l’attaqua et para son coup d’estoc ainsi que sa petite feinte. Xaphane n’était pas née de la dernière pluie et savait parfaitement se battre, encore heureux, sinon elle ne serait plus de ce monde. Aussitôt la démone attaqua en retour par une petite feinte sur la gauche avec son sabre droit, réalisa un demi tour et attaquer avec le sabre gauche à droite. Certes ceci était un peu brutal pour un petit combat presque amical, mais elle voulait relever la barre du niveau. Finalement elle recula de quelques pas : le démon la regarda sérieusement avant d’avancer l’air de ne plus rigoler. Enfin un peu d’action ? Pourquoi pas, elle pensait déjà qu’elle allait s’endormir sur les dalles mouillées de la ville comme un vulgaire humain.

Sa bague ? Ah oui sa bague ! Mais comment le savait-il ? Elle ne l’avait pas mise en évidence ni rien… Une petite voie dans la tête ? Etrange… La démone ouvrit son manteau et la sorti de la petite poche et la regarda un moment. Elle était belle cette chevalière et elle lui disait quelque chose elle aussi… Lorsqu’elle la fit tourner entre ses doigts, elle vit alors un blason et des images, des souvenirs, des épisodes de sa vie lui revinrent tel un boulet de canon à l’esprit. C’était le conseiller de Satan ? Elle avait pris la chevalière du conseillé du grand Satan ? Elle avait osé faire ça ? Non, ce n’était pas possible, le conseillé n’était pas comme ça, elle le connaissait. Ou du moins elle l’avait vu. Ce serait plutôt un de ses … Fils ? D’autres souvenirs lui revinrent en tête, des souvenirs beaucoup plus douloureux. Elle en avait presque la nausée, ces souvenirs étaient remplis de haine et de volonté de vengeance. La démone recula de quelques pas, histoire de laisser de la distance entre elle et le démon puis releva la tête. Non, cela ne pouvait pas être le conseillé de Satan, ce n’était qu’un gringalet, un jeunot, certes réincarné mais jeunot quand même.

- Lequel des fils du conseillé de Satan es-tu ?

Elle les connaissait tous, ne serait-ce que par réputation et un en particulier était-ce lui ? Si cela était le cas, il avait intérêt à partir et vite. Concernant la bague, elle la mit à son doigt et l’observa un moment avec un petit sourire narquois :

- Dommage, elle me va bien cette bague…

Aujourd’hui,elle était suicidaire.

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La jeune démone fut étonnée de voir que Staal était au courant de son forfait. Elle sortit la bague de sa poche et parut d’abord atterrée d’avoir oser voler un conseiller de Satan. Staal n’en attendait pas moins d’elle : en effet, qui aurait osé subtiliser la chevalière précieuse d’un éminent membre du conseil ? Cependant la surprise ne dura pas longtemps. Elle releva brusquement la tête, et la haine brûlait dans ses yeux. Staal haussa un sourcil : pourquoi avait elle l’air de se rappeler brusquement de vieux souvenirs douloureux ? Il avait peut être raison, lorsqu’il avait éprouvé ce sentiment de déjà vu… Mais même maintenant, il ne parvenait pas à se rappeler. Les aléas des réincarnations, évidemment… Elle lui demanda brusquement lequel des fils du conseiller il était. Aussitôt, Staal éclata de rire… Cette Démone n’avait pas dû mettre les pieds en Enfer depuis longtemps… Cela faisait tellement d’année que son père adoptif était mort et qu’il en avait prit la place, écartant au passage le fils légitime. Oui, cela faisait bien près d’un siècle qu’il était devenu conseiller à la place du conseiller… Tout en cachant judicieusement son autre « métier ».

- Lequel des fils je suis… ? Il n’y a plus de père, donc plus de fils. JE suis le conseiller à présent…

Il pencha la tête sur le côté et se mit à sourire. L’un de ses yeux rouges était caché par ses agaçantes mèches brunes… Il avait beau les couper, ils repoussaient à toute vitesse. Peut être devrait il les laisser pousser, pour qu’ils soient « comme avant ». Le regard plus ou moins caché par sa chevelure, il reprit son observation de la Démone. Ce regard plein de haine, il l’avait déjà vu… Il en était à présent sur. Et le petit air narquois qu’elle arborait tout en enfilant SA bague, il le connaissait aussi. Il secoua la tête, histoire d’y voir plus clair, et il offrit son sourire le plus mauvais et inquiétant à la démone qui lui faisait face. Il raffermit sa prise sur son sabre et, sans que rien dans son attitude ne le laisse deviner, il attaque la démone. Il enchaîna quelques attaques rapides, plus vicieuses que les premières, qui avaient été parées sans difficultés. Elle le prenait pour un jeune, cela se voyait dans ses yeux. Alors qu’en vérité, il était bien possible qu’il fut le plus âgé…

- Cette bague n’est guère faite pour les insolentes dans ton genre…

Il aurait pu aussi lui faire remarquer que si cette bague lui allait, c’était parce qu’elle avait des mains d’homme. Mais c’était un peu ridicule, comme réplique… Staal commençait sérieusement à s’amuser, mais ce désagréable sentiment de déjà vu se faisait de plus en plus oppressant. Il était certain d’avoir déjà vu la Démone, et y comprit de s’être déjà battu avec elle. Un souvenir remonta brusquement à la surface, mais il ne s’agissait pas du même genre d’activité… Staal recula aussitôt et porta une main à sa tête, rendue douloureuse par les images qu’il venait de voir. Il ne pu s’empêcher de pouffer ironiquement. Il se rappelait d’elle maintenant, cette Xaphane qui avait lâchement épargnée une gamine. Il se mit à rire à gorge déployée. Jusqu'à ce qu’il se rappel qu’elle était au courant pour « ça »… Enfin, vu qu’elle ne semblait pas se rappeler de lui… Il vaudrait mieux la réduire au silence, elle pourrait parler. D’ailleurs il était étonné qu’elle ne l’est pas fait, après qu’il eut tué cette gamine. Il haussa un sourcil… Puis réattaqua. La réduire au silence.

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Xaphane ne savait comment elle devait réagir devant ce démon : le respecter pour être le conseiller de Satan ou bien le tuer pour ainsi lui parler et l’attaquer ? Car en effet ce n’était plus un jeu mais bel et bien un véritable combat qu’ils faisaient la. Du moins cette idée se renforça lorsque ce petit arrogant se mit à rire. Ce rire moqueur et à gorge déployée réagi comme un effet de coup de foudre sur la démone, d’autres flash lui vinrent en tête : les flash de sa descente aux enfers, lorsqu’elle savait qu’elle devait tuer le « maître » ou bien c’est elle qui mourrait. Par ailleurs, elle se souvenait que le conseiller de Satan avait eu deux fils dont l’un d’eux aurait pu entièrement être capable d’éliminer l’autre. C’était donc Lui ? Un large sourire crispé apparu sur les fines lèvres de Xaphane : elle allait enfin pouvoir prendre sa revanche on dirait.

- Je savais bien que nos chemins se recroiseraient un jour. Pour ce qui est de mon insolence, c’est vrai que tu en connais un rayon à ce niveau la, Staal.

Il avait du savoir qu’elle avait sa dague grâce à son espèce de reptile atroce enforme de tatouage. Une envie de meurtre lui monta à la tête, elle n’avait plus qu’une seule envie : arracher la tête de Staal de son corps, de le passer dans une broyeuse et d’envoyer ce qu’il restait à Satan pour qu’il comprenne que son bâtard de fils ne reviendrait plus jamais au bercail. Quand à la chose écailleuse, Xaphane se ferait u plaisir de se salir exceptionnellement les mains pour arracher la peau du bras gauche du démon pour l’étendre dans son salon encadré sous verre.
Mais Xaphane n’eut pas vraiment le temps de penser à tout ça car naturellement l’espèce d’horreur qui se dressait face à elle voulait récupérer sa dague et probablement l’éliminer au passage. La démone vit de justesse Staal attaquer sans prévenir, mais son haut n’eut pas autant de chance qu’elle et un magnifique trou se faisait voir au niveau de son nombril. Dommage, elle l’aimait bien. Automatiquement, Xaphane l’attaqua à la tête et à la jambe avec ses deux sabres. Elle savait bien que le démon savait correctement se battre, après tout il n’était pas l’assassin du grand Satan pour rien non plus. Conseillé et assassin, décidément elle avait le chic pour se mettre les personnes à dos.
C’était bizarre tout de même qu’elle se retrouve ainsi face à lui à vouloir le tuer, parce que, mine de rien il fallait bien l’avouer, à la base ils s’étaient rencontrés dans une tout autre atmosphère… beaucoup plus sympathique et détendue. D’autres flash lui vinrent en tête et la démone ne pu réprimer un petit sourire. La situation était actuellement tout à fait différente en effet.

- Je crois que l’heure est venue pour que je prenne ma revanche.

Sa haine n’avait pas changé en quelques centaines d’années en revanche, son pouvoir s’était accru et la démone savait nettement mieux s’en servir qu’avant. Alors que le démon attaquait, Xaphane lui fit croire qu’elle était devant, au moment où il allait toucher son « clone », elle se retrouvait derrière lui. Sans plus attendre elle attaqua pour glisser son sabre au niveau de son cou et trancher sa gorge tandis que son deuxième sabre allait se planter sournoisement dans son dos. La démone avait une certaine attitude de lâcheté ? C’est la nature même des démons.

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Misère, elle se rappelait de lui aussi… Staal ne laissa pas transparaître l’horreur qui l’envahissait. Elle pouvait très bien compromettre sa situation en un clin d’œil. Que se passerait il lorsque tout le monde apprendrait qu’il est le bâtard de Satan ? D’ailleurs, pourquoi ne l’avait elle pas fait avant ? Peut être avait elle pressentie qu’emmerder un assassin était une très mauvaise idée. Surtout si ce dernier était celui de Satan en personne… Cela signifiait un grand talent, forcément, dans l’art de tuer discrètement. N’importe qui ne pouvait pas devenir le meurtrier du maître des Enfers comme ça en claquant des doigts ! Elle était d’avantage douée qu’avant. Elle évitait ses coups sans trop de problèmes et attaquait plus que correctement… N’importe quel démon de pacotille aurait eut de sérieux problèmes face à elle. Le problème de Staal, actuellement, c’est qu’elle était bien déterminée à le tuer. Sauf que, ça ne servirait pas à grand-chose… Il se ressusciterait de toute manière. Alors que elle, non. Lui chercher des noises à lui était plutôt débile, en fin de compte.

- Ce que tu fais ne sert à rien ma pauvre ! Qu’est-ce que ça t’apporterait de me tuer ? je reviendrai de toute manière…

Elle l’attaqua à deux endroits en même temps et Staal préféra protéger sa tête que sa jambe. Heureusement, la blessure n’était pas très profonde… Mais le Démon avait plus d’un tour dans son sac. Etre Assassin ne signifiait pas seulement se battre correctement, il signifiait aussi connaître plantes et herbes qui guérissaient ou bien tuaient – avec plus ou moins de souffrances. Il avait toujours sur lui quelques échantillons. Ce fut donc tout naturel pour lui de plonger sa main dans une poche cousue de façon discrète à l’intérieur de sa chemise. Il en ressortit de l’herbe en poudre qu’il avala aussitôt. Un sourire malsain passa sur son visage. Sa blessure ne le faisait plus souffrir et dans peu de temps, son hémoglobine cesserait de couler. Il prit d’autres herbes et les frotta contre sa lame, tout en regardant Xaphane dans les yeux – un peu de théâtralité, rien de tel pour inspirer la peur. Elle devait deviner, à son sourire sadique, qu’il était en train d’empoisonner sa lame. La moindre blessure n’entraînerait pas la mort, mais suffirait à l’empêcher de bouger. Le temps que lui finisse sa besogne… Il ne pouvait décemment la laisser en vie, avec le secret qu’elle connaissait.

- Prendre ta revanche ? J’ai fais mon boulot, et pas toi. Je ne vois absolument pas où est le problème. Qu’est-ce que tu as mauvais caractère !

Il secoua la tête, accompagnant le geste d’un agaçant « tss, tss, tss… » Il voulut attaquer, mais il avait oublié le pouvoir troublant de la Démone. En un rien de temps, il se retrouva prit dans un piège mortel, formé à l’aide des deux sabres de xaphane. Il soupira, agacé. Seulement… Si les Démons étaient réputés pour avoir des affinités avec le feu, ce n’était en réalité pas le cas de tout le monde. Seuls ceux ayant ce pouvoir le pouvait… Et Xaphane ne faisait malheureusement pas parti de cette catégorie. Staal ne se gêna donc pas pour s’enrober d’une couche de flammes destructrices. Pour plus de théâtralité, il invoqua Karaï, son serpent tatoué sur le bras, qui se jeta sur la Démone. L’Assassin put donc se dégager et, opérant un demi-tour, il attaqua aussitôt son ennemie, un sourire sadique sur le visage. Son serpent, enflammé, s’enroula autours de son bras, ajoutant un petit côté effrayant au sabre que Staal tenait.

- Moi non plus, je ne compte pas te laisser repartir vivante !

A l’aide d’un petit geste purement cinématographie, Staal remit une de ses mèches de cheveux en place. Si ça continuait comme ça, il allait finir par se raser la tête. Ce serait plus simple, et ça correspondrait plus à son statut de démon… Il se rappela son père, qui avait bien ri en voyant sa nouvelle tête, un peu trop androgyne pour un être démoniaque. Staal prépara dans sa main une poudre qui, inhalée, provoquait des petites hallucinations. Si la démone se rapprochait trop prêt… Hop, dans le visage, la poudre ! Rien que d’y penser, le Démon eut un fou rire incontrôlable. Heureusement que Karaï était là pour assurer sa protection… Ses accès d’hilarité finirait par lui coûter cher.

» [Fiche] Xaphane Curth [Terminé]