[RPG] Sourire glacé, tu tends tes lèvres que je ne peux atteindre ... [PV Edward et Seryel]

Les jumeaux sont des êtres fantastiques. Les vrais jumeaux s'entend. Après tout, la conception et la procréation de deux êtres là où il ne devrait y en avoir qu'un seul ne sont-elles pas le défi le plus beau que la vie aie jamais lancé au monde? Avec leur ressemblance frappante, incroyable et dérangeant viennent de rôles de phénomènes. Ainsi, même sortis du ventre maternels, ils restent très proches, prequ'inséparables. Une sorte de lien s'est créé dans cette cavité sombre et acceuillante et s'est perpétué après la naissance. Seryel est incapable de dire si c'est le même cas de figure entre lui et Alexiel, mais une chose est indéniable, ils présentent beaucoup de points communs, à commencer par leur ressemblance plus que frappante, et ensuite en voyant comment ils sont venus au monde. Leur existence, leur conscience commune tint le rôle de génitrice et le schisme entre leur deux consciences fut leur génèse.
Et eux deux encore plus que n'importe quels jumeaux étaient innextirquablements liés. Ce lien leur avait paru tellement évident qu'ils n'y avaient jamais prêtés attention. Il était là, et c'était comme ça. Ce n'est qu'il n'y a très peu qu'il s'était rendu compte que ce lien qui, pour lui n'était que le fantôme de leur unité révolu était finalement plus fort que ça. En effet, à l'instar des jumeaux, il avait soudainement été secoucé d'un vif sentiment d'urgence. Comme les jumeaux, il était capable de ressentir lorsque sa moitié était traversée d'un émotion particulièrement virulente. La chose l'avait effrayé autant qu'elle lui avait plût. Et finalement, il avait haussé les épaules et s'était dit que ce n'était qu'une chaîne comme une autre que l'on avait apposée à sa vie.

Et lui, il avait continué sa vie, avait dormi, ou du moins cauchemardé, mangé, s'était habillé, était parti dehors... Il n'avait pas de maison à proprement parler. Où auriez voulu qu'il ailles? Il n'avait pas de propriété à revendiquer, n'avait ni nom, ni argent, ni famille. Aux yeux de la nation, il n'existait pas. Aux yeux de sa famille il n'était qu'un déchet, le produit raté d'une expérience ayant dégénéré. Il n'était rien, et il n'avait rien. Et cette existence lui allait. C'était bien comma ça qu'il pouvait se déclarer entièrement libre de faire ce qu'il voulait, de partir quand il se désirait. Et oui, au risque de décevoir beaucoup de gens, la liberté n'était qu'un vaste champ de solitude.
Ce jour là, il avait décidé de dormir dans le pensionnat abandonné. C'était l'un des seuls endroits où il aimait être. Un endroit où, auparavant des rires avaient résonné, et où le silence et la désolatin étaient à présent les seuls maîtres des lieux. Un endroit chargé de son charme séculaire, de son calme serein. Cet endroit lui ressemblait un peu peut être, mais c'était le seul endroit au monde où il était parvenu à se sentir détendu.
C'était également dans l'une des pièces pas totalement détruite qu'il avait rendues habitables à force de petits travaux et aménagements qu'il parvenait le mieux à dormir. La sensation d'avoir un "chez soi" était décidement très agréable. C'était d'ailleurs au sortir d'une de ces siestes que l'action pris place. Seryel, à ce moment là était nochalament vêtu d'un pantalon de toile noir, et traînait pieds nus dans la batîsse abandonnée une tasse de thé fumante à la main sans se soucier des échardes et bouts de verres divers. La journée était calme, l'air pur. Une journée magnifique qui donnait envie à tout le monde de se poser, souffler et réfléchir posément. Le jeune ange n'avait pas échappé à la règle. Il se sentait bien reposé, et ne demandait pas grand chose d'autre.
Seulement, voilà. Quelque chose clochait. En fait, non. Il avait plutôt la très désagréable sensation d'être envahi par des souvenirs qui ne lui appartenaient pas. La dernière fois qu'il avait ressenti ça, c'était juste après la scision entre son esprit et celui de sa moitié. Rien que d'avoir pensé à ça, ça avait suffit à éveiller de désagréables aigreurs au creux de ses entrailles. Mais le pire vint après, sous la forme d'une intuition, d'une connaissance absolue. Alexiel. Il était en danger.
Il ne savait pas ce qu'il se passait, ne savait pas ce qu'il lui arrivait. Tout ce qu'il savait se condenscait dans ces deux mots. Alexiel. Danger.
La tasse qu'il tenait tomba et se brisa, détruisant ainsi le silence sépulcral des lieux déserts de toute présence. Les seuls mouvements qu'on pouvait percevoir provennait de ces plumes cramoisies qu'une brise joueuse ramenait nochalement dans la pièce en ruine par une fenêtre ouverte.

Où il était, ce qu'il faisait, il n'en savait rien. Il courait le long d'un couloir sombre et étroit, ses ailes raclant le long du mur sans qu'il n'y prêtes attention. Alexiel... Les images dans sa tête continuaient à se succéder. Elles avaient même accéléré. En même temps, il entendait,sentait que le coeur de son frère d'âme ralentissait, comme entrant dans une phase de veille. Ou bien s'apprêtant à se réaliser.
Il arriva devant une porte. Vérouillée. Allons donc. Soudain, la porte, ainsi qu'une bonne partie du mur décida soudainement de s'ouvrir vers l'intérieur, chose qu'elle n'avait jamais effectué avec tant de zèle. Mais Seryel n'avait même pas pris la peine de se souvenir de comment il avait fait, ni même d'où il était, ni même encore de savoir qui étaient les personnes présentes dans la pièce. Une, deux? Peut être plus, peut être moins. La seule chose qui l'intéréssait, c'était le corps inanimé qui reposait sur un lit.

Alexiel!

Et il s'était précipité vers ce corps, des accents d'angoisse pure dans la voix. Non, tout ce sang... Mais que c'était t'il passé? Il tomba à genoux à côté du corps de sa moitié sans oser le toucher. Et là, il vit le poignard. Le réflexe premier de qui que se soit consiste à l'enlever, et vite, mais Seryel ne le fit pas. Il ne savait pas pourquoi, mais il avait la sensation de ne pas devoir y toucher.
De toutes façons, c'était même pas dit qu'il parvienne à l'enlever. Sa propre impuissance face à la semi mort de son "frére" le plongea brusquement dans un état d'hébétidu. Un peu comme si il s'était retrouvé pris dans l'oeil du cyclone. Le tourbillon furieux de la réalité s'empara alors de lui. Où était-il? Que se passait t'il? Comment était t'il arrivé ici déjà? Paniqué comme il était, il avait uniquement suivi son instinct. Instinct qui l'avait conduit juste ici. Qu'étaient-ce que ces choses qui emplissaient sa tête? Sa tête... Maintenant qu'Alexiel n'emplissait plus toutes ses pensées, occultant toutes les informations non inhérentes à celles là, il put se rendre compte que ce n'était plus qu'un simple sentiment de gêne qu'il éprouvait, mais une douleur à l'état pur. C'était comme si on lui enfoncait un piolet chauffé à blanc dans le cerveau. Sur le coup, il perdit sa concentration, ses moyens, le contrôle de son corps, tout. D'ailleurs cela se vit, car tout à coup, il quitta sa forme angélique, ses cheveux d'un blanc immaculé striés de rouge reprennant leur aspect sombre de même que leur longueur habituelle, sur le coup ils lui arrivaient en dessous des reins, et ses ailes disparurent, ne laissant dans son sillage qu'une traînée de plumes blanches et rouges.
Instinctivement, sa main se porta à sa tempe.

-Urgh... Sors de ma tête...

Les images se succédaient dans sa tête. Alexiel. Du sang, un pentacle étrange, un poignard. Son père, la pluie, le froid, la douleur, la poitrine de son "frère" qui se soulevait de plus en plus péniblement. La maladie, un vampire aux yeux verts. Un vampire aux yeux verts et aux mains tachées de sang. Un vampire qui souffrait d'avoir perdu la moitié de son âme. Un être à la souffrance comune à la sienne. Un être qui lui demandait qui il était.
Il tourna vers lui des yeux vides, égarés. Perdus dans le Néant.

Seryel... Je suis Seryel.

Et en même temps qu'il déclinait son identité, instinctivement il s'était plaçé entre le corps de sa moitié. Il ne savait pas qui était ce vampire à la beauté stupéfiante. La seule chose qu'il voyait, c'était son air menacant et ombrageux. Le sang qui souillait ses mains n'arrangeait rien du tout. Le sang... Le sang d'Alexiel.

C'est toi qui lui a fait ça?!

Aucune fureur vengeresse dans la voix, seulement une frustration dévorante de ne rien pouvoir faire. Ses mains le saisirent au col de sa chemise sans aucune force pourtant. Il n'était pas assez motivé pour ça. Des réponses... Il avait besoin de réponses. ll avait besoin de comprendre ce qu'il se passait, qu'est ce qu'on lui faisait, qu'est ce que c'était que ces images qui entraient en lui, d'où venait cette douleur qui provoquait ces tremblements en lui. Il avait esoin de comprendre pour ne pas devenir fou.

Pourquoi? Qu'est ce que tu lui a fait? Où nous a tu envoyés? Qu...

Mais il ne put aller plus loin. La douleur dans sa tête augmenta soudain, atteignant des pics innégalés. Sans énergie, Seryel lâcha sa pauvre chemise et se laissa glisser au sol. Affreux. C'était horrible. Tout ce qu'Alexiel vivait, il le ressentait en direct. Le pire dans tout ça, c'était qu'il était sûr que les choses lui arrivaient déformées, aténuées. Alexiel souffrrait le martyre, et il n'était pas là pour l'aider. Ce n'était pas à lui de souffrir. C'était à Seryel de recevoir sa souffrance. Alors pourquoi? Pourquoi était il là? Que se passait t'il?
Soudain, la nature de sa souffrance changea. Comment vous décrire ça... Disons qu'en remontant dans ses souvenirs, l'entité qui les fouillait venait de trouver un embranchement. Une voie nommée Seryel, et avait alors entreprit de la remonter. Le mal s'était fait plus invasif, mais également plus ciblé. Il souffrait plus, mais était à présent capable de mieux concentrer son attention. Etrange n'est ce pas? Pour simplifier, disons que non content de souffrir comme un chien, il était à présent lucide, et ne pourrait donc même pas se réfugier dans les douces tenebres de l'inconscience. Fantastique n'est-ce pas?

* Mylène Farmer - Effets secondaires

Seryel n'avait écouté sa déclaration qu'à moitié. Enfin, non, il avait écouté, mais il n'avait saisi que ce qui l'interessait. L'endroit où était son frère. Et encore, il n'avait pas tout compris. Et, le plus abérrant dans tout ça, c'était qu'il n'avait même pas saisi l'allusion à la responsabilité du vampire concernant l'état dans lequel son frère se trouvait. L'aurait t'il saisi qu'il s'en serait fichu comme d'une guigne.

Le Néant?

Il était peut être frappé de stupidité congénitale, totalement ignorant, ou tout ce que vous voulez, Seryel connaissait la définition du mot néant, mais il n'avait aucune idée de ce que pouvait bien être le Néant serti d'une majuscule. Et vous, qu'en pensez vous? C'était stuîde? Compréhensible? Peut être qu'Ils l'avaient su, autrefois, mais si c'était le cas, cette information était partie avec Alexiel. Ce n'était pas la première fois qu'il souffrait d'un manque flagrant de connaissances, mais il s'en fichait un peu. Alexiel était en danger, un point c'est tout. De toutes façons, ce qu'il "voyait" lui donnait un appercut plus que satisfaisant pour lui de la chose. C'était puissant, c'était une entitée qui évoluait sur un plan cosmique différent du leur, et surtout, Alexiel se trouvait face à elle, en elle, et elle pouvait souffler sa vie d'un moment à l'autre.

Il aurait aîmé faire quelque chose, faire irruption dans se tribunal à sens unique, faire que tout ça cesse et l'arracher à cette chose qui le maltraitait, mais il ne pouvait pas. Oh, il avait essayé, mais une sorte d'écrant l'en empêchait. C'était Alexiel qui était jugé. C'était la conscience "Alexiel" d'eux qui l'était. Lui n'avait pas son mot à dire au chapitre. Sa destinnée était engagée dans une sentance à laquelle il ne pouvait rien. Et il s'en foutait de sa destinée. Ce qui l'inquiétait, c'était les pensées paniquées de sa moitié qui se déversaient en lui.
Tout s'enfoncait dans le noir tandis que les secondes s'egrennaient lentement. Tout s'enfoncait dans sa douleur. Douleur que Seryel, à genoux prostré au milieu de la pièece entretenait, attîsait en essayant de se rapprocher le plus possible de sa moitié. Lentement, il découvrait les souvenirs d'Alexiel, revivait ce qu'il avait vécu ces trois dernières années. Lentement, il commenca à prendre conscience du lien qui l'unissait à Edward. L'expérience était traumatisante, et pourtant, il ne pouvait en détourner les yeux, et se retrouvait à observer les évenements de sa vie qu'Alexiel qu'Alexiel avait gardé comme on regardait un film qui était tellement réaliste qu'il vous donnait envie de pousser des grondements de souffrance. Soudain, un souvenir le forca à briser le mutisme qui s'était emparé de lui.

C'était toi il y a neuf ans?

Mais il ne cherchait pas à obtenir de réponse. En fait, il aurait très bien pu ne pas le dire...Il pensait à voix haute, c'était tout. L'information avait provoqué un regain d'intêret, c'était tout. De la même manière, il dit d'un ton rêvuer et sans émotion:

Hmmm...tu lui manque.... Edward c'est ça?

Et là, observateur solitaire, il était retouné scruter les états d'âmes de sa moitié, guettant un changement brusque dans sa douleur, la nature des souvenirs, ses pensées, bref, tout ce qu'il pouvait connaître qui pouvait lui dire ce qu'il se passait. Il ne pouvait rien faire, mais espérait encore être au courant si sa moitié se prenait tout à coup à décliner.
"Juste ça... Laissez moi au moins connaître ça..."

Le temps... Le temps passait, s'égrennait. Le temps coulait, emportait de seconde en seconde les dernières onces de sa raison dans ses lents battements. Le coeur. Le coeur du temps le détruisait à chaque pulsation, et lui, il ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre, attendre, et contempler la torutre que son frère subissait sans pouvoir faire ce pour quoi il était né.
C'était une erreur, une abomination. C'était impossible, c'était... Ca ne devait pas être.
La chose vous parraît stupide, mais il faut que vous soyez dans la tête de Seryel pour comprendre la nature des pensées qui le déchirent. Depuis sa naissance, leur naissance dirais-je plutôt, Seryel a toujours été persuadé de deux choses, qui à ses yeux prennent des allures de comandement absolu et inviolable dans sa manière de vivre. Premièrement, son existence était une monstruosité, et deuxièmement, toute la souffrance qu'ils ont subi, la souffrance qu'ils subissent, et la souffrance qu'ils subiront, tout, tout, c'était à Seryel de l'endurer. Il est né pour ça. Il est né pour recevoir toute la haine, la colère et la douleur. Il est né pour la recevoir et la rendre. Et souffrir à nouveau en la répendant autour de lui car son âme n'était pas à l'origine conçue pour le mal. Bien, mal, deux entités qui à ses yeux étaient devenues dénuées de sens au moment de sa naissance, étant dépourvu du jugement et de la mémoires nécessaire à ce genre de distinction. Le monde s'était alors paré au tout dépu des couleur du désespoir, avant de se colorer lentement à l'arrivée de Kheine dans ce même monde d'un peu du bleu nuit de la haine. Bleu sombre, froid, oppressant. Le bleu du fond des océans. Le bleu qui vous écrase, vous étouffe. Le bleu qui forcait son corps à vivre malgrès son dégoût de lui même et de la vie contre nature qui circulait avec son sang souillé.
Ce bleu qui à présent avait disparu totalement, remplacé par un blanc aveuglant, déchirant. Un blanc fait de peur, de regret, d'angoisse et d'espoir. Un blanc qui emplissait son coeur, vidait sa tête et rythmait chacune de ses inspirations durant cette intolérable attente.
Alexiel était là, à portée de main, et il ne pouvait rien faire pour l'aider. Seulement attendre, et ne pas devenir fou avant. Attendre sans rien faire, sans rien dire, seulement planter rythmiquement se songles dans ses avants bras et les lacérer pour ne pas sombrer dans la folie dans laquelle sa douleur et sa peur le plongaient Déchirer sa peau à chaque fois que sa raison vacillait, frémir lorsque la douleur atteignait son système nerveux, réfrénner les envies que l'odeur et la sensation du sang coulant sur sa peau éveillaient, et recommencer.
Le temps continuait son cours. Le temps le détruisait. Le corbeau le torturait. Et le corbeau avait parlé. Il avait tranché, et la douleur avait tranché un sillon incandescent dans son cerveau en même temps que ses ongles lacéraient sa peau.
SA voix s'était élévé. Il était réveillé... Il avait compris cela bien avant qu'il ne s'exprime, il avait sentit la fin de la douleur, la sensation de s'envoler et rentrer en soi, mais ça n'enleva rien au fait que lorsque ce son carressa ses tympans, le soulagement failli l'emporter dans l'inconscience. Il était réveillé, il allait bien. Tout allait bien. Sauf ses bras qui ressemblaient à présent aux bras d'un martyre torturé et écorché vif, mais ça, il ne s'en rendait même pas compte. Alexiel était vivant, Alexiel était heureux. Et ça, c'était tout. Les choses allaient reprendre le cours normal des choses. Alexiel allait vivre, et Seryel allait s'enfoncer à nouveau dans le bleu foncé de son âme.

C'était ce qu'il comptait faire. Se lever, ne pas briser la bulle dans laquelle les deux s'étaient enfermés. il n'en avait pas le droit. Comment un être abject tel que lui aurait t'il pu commettre un tel sacrilège? Alors il devait rester silencieux, se lever et repartir evellopé dans son silence pour se laisser dans un coin.
Oui, c'était ce qu'il devait faire. Dès qu'il trouverait la force de bouger. Pourquoi était il si faible?
Une chose mouillée coula le long de sa joue. Seryel porta ses doigts souillés à son visage, y laissant ainsi sans qu'il le voie trois marques cramoisies, et le retira, contemplant sans la voir la larme qui s'était déjà mêlée au sang avec un air d'incompréhension totale... Cette chose. Une larme? Seryel pleurait? Seryel pouvait pleurer? Il n'avait jamais réussi auparavant. Le droit d'évacuer la douleur qui l'habitait ne lui avait jamais été accordé. Alors qu'est ce que c'était?
Une larme de soulagement. Ca aussi c'était incompréhensible. Le soulagement s'accordait à la joie... Il pouvait pleurer de joie? C'était possible ça? Même lui?

Mais quand le désespoir disparaît, que reste-il?

Rien
Vide, néant. Il va bien... Le monde... Le monde se détache... Il se détruit.
Le sol se dilatait, s'écroulait. Il s'est réveillé.. Latte après latte, pierre après pierre, rêve après rêve, tout disparaissait lentement, s'écroulait, brisant l'agonie du silence dans une cacophonie qu'il était le seul à entendre, plongé dans ses ténèbres noires. Froides, insidieuses, elles lui rongeaient le coeur, dévoraient son estomac, le plombaient lentement, l'atirant innexorablement vers le bas. Ses ailes... En ce moment, il l'avait l'impression de ne plus jamais pouvoir voler. Les cieux lui avaient été volés, ôtés. Comme un oisillon lâché en plein ciel et à qui les faibles appendices qui lui servaient à s'apppuyer pour se propulser vers ce ciel qu'il avait toujours contemplé avaient été arrachées. Faible, nu, démuni.
Rien, il n'était plus rien.

Il va bien
Ce feu en lui, cette haine qui brûlait... Cette chaleur dans ses entrailles et ce lumière blessante dans son coeur, ils étaient partis, s'étaient envollés. "Ma haine...rendez la moi..." Sa haine, sa colère et sa douleur...Ils étaient partis. Le cadeau de Kheine... Son seul cadeau...

Sa seule bouée... Le désespoir avait toujours été son seul espoir, la seule raison qu'il avait trouvé pour avancer, continuer à lutter, refuser cette odieuse tentatrice, repousser ce linceuil en couverture, et rester éveillé lorsque ce si délicieux repos éternel lui était offert.
Les jours de coma de son frère, ils lui avaient permis de les raviver, les cisailler délicatement à sa douleur qu'il attisait doucement, l'entretenait avec une dévotion proche du fanatisme... A ce but, il était venu, l'avait vu, avait contemplé son supplice, désirant le recevoir, le protéger et souffrir à sa place, tout en nourissant le plaisir caché et innavoué de pouvoir souffrir de son impuissance... Pendant ces quelques jours hors du temps, quelques heures dans le néant, il avait tout donné, tout brûlé, tout pour ce que feu affreux le consume entièrement. Il s'était lové dans ces flammes, s'y était complu. Son existence trouvait un sens. Souffrir pour Alexiel.... Souffrir à cause d'Alexiel, souffrir avec lui. La raison de son existence qui s'illustrait enfin, la division de leurt âme qui trouvait une réparation suffisante... Sa haine, sa peur et sa souffrance, tout était partit, tout pour ce ce bûcher l'achève...
Et à présent, que lui restait il?

Noir. Noir désespoir disparu, noir désir assouvi. Il y était arrivé. Il s'était totalement purifié à sa souffrance. Il ne restait plus rien, rien du tout de lui. Juste ses yeux pour voir, ses oreilles pour entendre cette vie, ce temps qui courraient en avant, et son âme pour lui donner la sensation de s'en être totalement exclu. Mort car ayant trop vécu, c'était ça.
Ses yeux grands ouverts fixaient, vides, abysses de désespoir consommé le visage de son frère. Crispé, angoissé...Soulagé, brillant plus qu'il ne le pourra jamais. Il vivait, resplendissait, avatar éternel de ce qu'il a éternellement perdu.

Une seule pensée se glissait dans son esprit mouché, soufflé. Depuis le début, tout ce qu'il cherchait, c'était vivre. Cette haine, cette colère...Même ses cris angoissés, appels éternels pour cette mort qui ne venait pas, tout ca c'était pour trouver cette rivière que l'on appelait vie, la cherchant de son coeur meurtri et desséché.

Et à présent, comme contemplant un tableau, il fixait ces deux êtres. L'ange et le vampire, son frère et un inconnu. Ils vivaient, ressentaient. Et lui était de trop. Depuis le début, il était de trop... Je n'aurais jamais dû naître. Encore cette pensée...Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas pu raccrocher son existence à ce crédo presque magique. C'était une vrai rennaissance. Il était de retour au moment où ses yeux s'étaient ouverts pour la première fois... Il prenait conscience de lui pour la première fois. Il revivait tout, la peur, la honte, et la peine que son abandon ont créé. Il revivait à vitesse éclair ses jours d'errances, et enfin sa protrastion vaine, son attente de cette fin qui ne venait pas. Qui ne viendrait plus. Elle partait. La mort, cet ange noir, il s'enfuyait définitivement. Il le sentait. Lui qui l'avait toujorus imploré, même elle l'abandonnait.
Un rire désespéré lui échappa. S'en était trop. Il abandonnait. Et il riait. Qu'est ce qu'il avait fait pendant ses années?

Rien.
Il n'était rien, n'était plus rien.
Et il riait, riait désespérement, chaque éclat portant en lui un hurlement de désespoir silencieux, flirtant aux limites obscures de la folie. Ses bras enroulés autour de lui, plantés dans ses épaules, c'était la première fois que ses sentiments s'extériorisaient de la sorte. Ses ongles, profondements plantés tracaient à l'aide de sillons sanglants les trames de cette existence qui le détruisait sur ses bras.

-C'était donc ça? Juste ça?

Nouvel éclat de rire, presque inaudible, amer, accompagné de deux larmes qui coulaient sur ses joues.

-Juste ça...

Agité de tremblements, il continuait d'observer le monde qui s'écroulait. Froid, vide. Sensation chaude coulant sur ses bras... Sang. Son sang? La vie qui s'écoulait lentement hors de lui... La vie... Il n'avait jamais vécu... Il n'était jamais né, juste mort. Goût salé dans sa bouche. Larme. Larmes. Désespoir. Le monde s'écroulait...

-Kheine... Aide moi...

Sensation rugeuse sous sa joue. Tapis. Quand était il tombé? Depuis quand y avait il un sol sous lui?

[Argh, mon amour... Réponse magnifique, mais si dure pour ceux qui passent derrière..]

Les souvenirs de Seryel étaient si confus... Perdu, completement perdu qu'il était... Après Sa "résurrection", tout était flou... Un nuage, une brume, sombre, et incompréhensible. Il s'était souvenu d'avoir mal, blessé par une solitude et un vide effrayant, mais surtout, ça avait été la peur... Ce sentiment si horrible qu'il le rongeait, avait trouvé le chemin de ses bras pour s'exprimer, souiller la blancheur sépulcrale de sa peau et du tapis en dessous... Et puis rien. Des éclats de voix, les bruit feutrés de vêtements qu'on déplace en même temps que leur possesseur, la sensation fugace d'un corps le portant dans un lit... Et des larmes... Seryel avait été incapable de lacher la manche du parfait inconnu qui l'avait glissé dans des draps dont il ne savait rien, ne comprenait rien... Et il avait pleuré, sanglotté comme un enfant égaré, perdu et sans repère, définition, qui, sommes toutes, lui collait parfaitement. Il avait pleuré, supplié vaguement, et pleuré encore, jusqu'à épuisement, jusqu'à ce qu'il ne soit plus capable de ne serais ce que garder les yeux ouverts.

Combien de temps avait il dormi? Eté inconscient plutôt? Il ne savait rien... La seule chose qu'il captait à présent, c'était l'odeur des draps, celle de son ange envolé et la javel qui avait servi à tout désinfecter pour que ne subsiste plus le moindre eszartz de sang dans cette pièce... Seul. Il était completement seul. Ce vampire? Edward? Alexiel... Pour la première fois, il prit peur. Vide, c'était trop vide.
Lentement, il se recroquevilla en tremblant. Ses mains effleurèrent les pansements à ses bras. On l'avait soigné? Qui? Qui pouvait avoir pris la peine de s'embêter à soigner un être inutile comme lui? Seryel trembla un peu plus. Des gens. Il y avait des gens, et pas de fenêtres pour s'enfuir. Il ne voulait pas. Il ne voulait pas qu'ils le voient, pas qu'ils sachent qu'il avait besoin d'aide, pas qu'ils sentent que la solitude était en train de le broyer... Car oui, c'était ça... Il avait besoin de quelqu'un. Kheine? Il était partit, il ne le méritait pas... Il ne pouvait pas espérer le revoir un jour... Alexiel? En avait il le droit?

Lentement, timidement, il chercha dans son esprit, trouva le lien ténu et pourtant immuable qui le reliait à son frère d'âme. Et il se redressa soudain, manquant de tomber à cause du vertige qui le prit soudain. Anémié Seryel? Presque pas.
Alexiel avait mal.
Comme dans un rêve dont on ne parvient à s'échapper, il se leva, le drap encore enroulé sur ses épaules... Comme ça il avait l'air d'un fantôme, un être perdu errant entre deux mondes... Sans doute l'était il. Perdu entre son passé qu'il fuyait, et le futur auquel il tournait résolument le dos car il ne lui était pas destiné.
Le monde tournait... Comment étais-ce possible qu'il soit si faible? Depuis quand n'avait il pas mangé? Combien de sang avait il perdu? Quelle importance dans le fond? Aucune. Alexiel avait mal.

Dans les escaliers, l'appel du vide est si fort... C'est une tentation, le chant des Ondines qu'on est le seul à entendre... Et pourtant, il ne tomba pas... Pas cette fois... Pas tout de suite.

-Alexiel...

Tache de couleur lumineuse dans un monde où l'obsurité tournoyante prend le pas, Seryel cherchait à l'atteindre, pouvoir le toucher, sans vraiment y parvenir... Pourquoi semblait-il si éloigné? Sa main tremblante trouva son épaule, glissa doucement, resta accrochée à sa manche. Son feutré accompagnant le bruit sourd de ses genoux heurtant le sol. A quoi bon lutter une fois qu'on a atteint son objectif? Newton est un bon gars, il ne faut pas toujours le dénigrer.


-Je n'en peut plus... Je ne veux plus être seul...


Il avait assez payé le tribut de son existence, hein? Lui aussi maintenant avait le droit d'en demander... Juste un peu de bonheur... Juste de quoi aimer la vie...

[Et voui, c'est pareil pour moi, vous faites vraiment des posts magnifiques et longs mais quand j'arrive derrière, j'arrive pas à répondre... xD]

La forêt apparut très rapidement devant Tanya et Edward. La petite vampire se tenait à une distance assez étrange de son "père", le fait était que celui-ci avait déjà perdu la raison. Loin d'être invincible, le vampire centenaire avait perdu tout contrôle sur son instinct et seule sa nature de vampire, la bête en lui, dirigeait maintenant son corps. Et bien entendu, un vampire assoiffé n'hésite pas à attaquer sa propre famille pour s'abreuver. Tanya filait à une allure effroyable, normalement elle ne pourrait pas courir plus vite que son père mais celui-ci, étant déjà bien assoiffé, était maintenant faible ce qui l'empêchait d'exploiter ses forces au maximum.
La jeune fille utilisait donc la soif de son chef pour qu'il la poursuive jusqu'à la forêt et se jette sur un animal plutôt que sur elle.
Toute cette scène lui rappela le jour où il avait déchiqueter sans pitié le corps d'un vampire qui avait eut le malheur de les croiser alors que le vampire aux yeux de jade était aussi assoiffé. Edward n'avait jamais était un vampire normal, jamais il n'avait agit comme un vampire de cent ans. Il était bien trop gamin pour son âge et pourtant il cachait un côté tueur qui aime faire couler le sang.
Ses fils avaient eut pendant bien longtemps des sujets sur le comportement de leur "père". Ils en étaient donc venu au fait que le créateur ou le "père" du leur était lui aussi anormal. Ils avaient déjà entendu l'histoire d'Edward et ils trouvaient étrange que le vampire qui avait mordu leur chef l'avait justement mordu pour le transformer alors qu'il avait massacré toute la petite foule qui avait poursuivit le jeune Edward. Tout dans l'histoire et le comportement de celui-ci était étrange...

Tanya se posa quelques secondes sur la branche d'un arbre de la forêt, enfin. Elle repartit aussitôt, sentant l'aura menaçante de son chef se jeter sur elle. Le son des sabots des cerfs fuyants la rassura et elle fila droit vers eux, en espérant qu'Edward les sentirait. Ce fut plus difficile que prévu et elle du elle-même se jeter sur un jeune cerf pour que le vampire s'attaque à la chair de l'animal plutôt qu'à celle de sa "fille". Le plan eut l'air de marcher et elle le laissa déshydrater entièrement le pauvre animal. Elle en profita pour aller en attraper un autre pour elle et s'abreuva gentiment, ne tuant même pas la biche dont elle tenait le cou entre ses petits mais puissants bras.
Edward attrapa trois autres proies et commença à se calmer. La petite vampire s'approcha doucement de lui et il lui sourit tristement, avant de sentir les petits bras de Tanya se serrer autour de sa taille. Il lui caressa les cheveux.

~Merci...
~Ne nous fait plus jamais ça !

Elle relâcha son étreinte et l'invita à aller chasser encore un petit peu. Mais une expression de douleur traversa les yeux du vampire. Avec une vitesse effrayante, il plaqua une main sur sa nuque avant de tomber un genoux à terre. Ses doigts se crispèrent encore plus sur ses cervicales et la base de sa colonne vertébrale. Tanya se précipita pour le relever mais il fut debout avant qu'elle n'est pu lui prendre le bras. Un seul regard fit comprendre à la jeune fille que poser des questions ne servirait à rien et elle se tut donc. Le regard normalement de jade de son "père" avait virer au jaune d'or avec des pupilles de chat. Ils furent tout les deux d'accord pour rentrer immédiatement.

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Au manoir tout se passait bien, Zephyr avait pansé entièrement le jeune Seryel et avait nettoyé le chambre de fond en comble, il ne restait plus que le lit à nettoyer mais il n'allait pas déranger les deux frères. Tout se passa calmement jusqu'à ce que la porte de la chambre s'ouvre et que quelqu'un dégringole les escaliers. Emilien eut beau sortir en trombe de la cuisine où il avait commencé et finit de préparer un repas pour les deux anges, il n'eut pas le temps de rattraper le petit corps d'Alexiel qui commit un bruit sourd en frappant le sol carrelé du hall. Le petit ange tendit une main vers la porte d'entrée en murmurant quelques paroles auxquelles le grand vampire n'y fit pas trop attention, trop occuper à vérifier si il ne saignait pas et n'avait rien de cassé. Mais ce n'était pas fini, alors que Zephyr se ramenait pour voir ce qu'il se passait, le deuxième ange descendit maladroitement les escaliers et vint tomber à genoux à côté de son frère. Emilien n'eut d'autre choix que de les prendre tous les deux dans ses bras. Il les amena au salon et les installa sur le canapé à côté du feu. Zephyr partit chercher les plats préparé à la cuisine alors qu'Emilien remplissait la grande cheminée et allumait le feu.
Une corbeille à fruit fut installée devant eux dont un saladier de cerises ainsi que des plats chauds comme de la semoule et de la viande tendre. Rien de trop compliqué à manger pour les deux blessés. Une ambiance chaleureuse empourpra la salle, bien que les quelques vampires étaient légèrement tendus. Steven débarqua à son tour avec un pichet d'eau et s'installa en face d'eux avec son grand sourire de petit garçon. Raphaël et Elisa n'étaient pas là, ce qui n'était pas plus mal.

La porte d'entrée claqua et Tanya s'engouffra dans le salon comme une petite tornade de soleil suivit d'un Edward un peu crispé. Celui-ci se détendit aussitôt quand il aperçut la petite tête blonde dans le canapé et un grand sourire éclaira son visage parfait. Il se dépêcha de s'approcher du dossier et s'assit sur l'accoudoir, juste à côté de son Ange. Après avoir sourit au regard perdu d'Alexiel, il observa le petit Seryel qui était cramponné à son frère. Le Vampire eut le sentiment qu'il était apeuré et d'un regard, il demanda au deux grands vampires : Emilien et Zephyr de sortir un peu, le temps que Seryel s'habitue un peu.
Edward embrassa le front d'Alexiel.

~C'est un peu forcé comme réveil. Mais mangez tout les deux, vous avez besoin de prendre des forces.

[Je ne sais jamais comment faire dans ces moments, désolée si c'est nul u_u]