[RPG] Interrompu [PV: Riku Kurai]

Ce jour là, c’était un soleil de plomb qui éclairait les ruines de la ville d’Orbis. Comme toujours, ses rayons assassins frappaient particulièrement le sud, la région la plus sèche de la ville. D’ailleurs la forêt ressemblait d’avantage à une savane bien fournie en arbres plutôt qu’une vraie jungle. La végétation était principalement constituée d’herbes hautes et sèches et de buissons, toutefois le gibier ne manquait pas dans cette zone de la ville, au contraire. C’était dans ce genre d’environnement que Léandre avait l’habitude d’évoluer. Les lieux isolés, les forêts… Le jeune homme devait accomplir une mission d’une grande importance qui se devait d’être répétée pratiquement chaque jour. Chasser. Trouver de la nourriture était une tâche importante, vitale même. C’était la raison pour laquelle il se levait chaque matin : contribuer à la survie de la race humaine et ici, à Orbis, tout est une question de survie.

Il était ici depuis le début de la matinée, habilement dissimulé derrière des fourrés. Les effets de la chaleur commençaient à se faire sentir. Cela faisait des heures que le jeune homme attendait patiemment, sans bouger d’un pouce. Il avait ôté sa veste, l’avait déposée sur le sol pour pouvoir s’allonger dessus. Les yeux dorés de Léandre scrutaient les alentours, à l’affut du moindre mouvement, son fusil à canon long prêt à tirer. L’attente commençait à être longue et il sentait déjà ses membres s’engourdir, l’ambiance était propice à la rêverie…Alors son regard se perdit un moment dans le lointain et il songea à sa propre routine. Depuis qu’il était arrivé à Orbis, tout avait été très rapide, l’enrôlement chez les Nymphéas, la découverte de ses propres capacités et pourtant…chaque journée semblait être identique à la précédente. Ici, tout était une question de survie, il y avait donc peu de place pour les loisirs...

Léandre réprima un soupir et ses lèvres fines esquissèrent une moue mélancolique. Il devait se résigner, s’abandonner à son mission et à sa solitude. Soudainement, un bruit le sortit de sa torpeur. Il releva immédiatement les yeux, se maudissant aussitôt de sa distraction. Ses yeux aux reflets dorés, sa vision « d’aigle », lui permit d’apercevoir une cible plus loin qui avançait lentement. Il ne s’agissait pas d’un judgement, mais bien d’un animal, quelque chose d’assez proche de la biche. Son acuité visuelle hors du commun faisait de lui un tireur hors pair qui ne rate jamais sa cible, ce n’était pas pour rien qu’on avait confié à Léandre le poste de chasseur. Conformément à son habitude, il leva son canon lentement, sans un bruit sans quitter sa cible des yeux, il posa un doigt sur la gâchette, prêt à tirer quand…

Dans cette partie d'Orbis, le soleil ne manquait pas. Il était bien trop fréquent ici. Néanmoins, la forêt regorgeait énormément d'animaux en tout genre, chevreuils, biches ... L'endroit parfait pour que ma petite Althléa se remplisse la pense. Je marchai dans cette végétation des plus secs, avec à mes côtés ma louve qui commençait sérieusement à avoir faim. De toute manière, je n'avais rien à craindre d'elle, en effet, même si elle a besoin de se nourrir, jamais elle ne s'attaquerait à moi. J'ai une totale confiance en elle, tout comme elle qui a entièrement foi en moi.

Althléa avait flairé un animal. Quel était celui-ci ? Et bien, sur le moment je ne savais pas vraiment ... Mais j'allais le découvrir par la suite. Althléa se mit a courir afin d'attraper sa proie, en ce qui me concerne la suivait sans pour autant précipiter le pas, en effet que je cours ou non, elle se déplacera toujours plus rapidement que moi. Dans tous les cas, je la retrouverais, car même les yeux bandés, j'arrive très bien à savoir où je me trouve et si, il y a des personnes dans les environs. Ce qui était le cas cette fois-ci. Quand je repérai la présence d'un individu dans les parages, je me dirigeais vers celle-ci afin de savoir qui était-ce.

Je sentais le vent passer dans mes cheveux, qui, en passant fit vire-volter les bandes arrières de mon bandeau. Je glissais ensuite mes mains dans les poches de mon long manteau ... Puis, je sentais que la personne qui m'avait attiré à-elle, était proche, toute proche. Du moins, assez pour que je la repère et observe ce qu'elle fait. Althéa était un peu plus loin, sûrement en train de s'attaquer à une bête. Je m'approchai de l'être que j'avais discerné. Je remarquai en m'approchant de lui, qu'il était armé. Il était prêt à tirer, mais lorsque je remarquai qu'Athléa était sur le point d'attaquer son repas, qui lui-même était ciblé par l'homme-armé, je posai ma main droit sur le canon de son fusil et le leva en direction de l'azur afin d'éviter qu'il blesse ma louve.

« Laisse, elle préfère s'en occuper seul. A moins que tu veuilles être sa future proie ? »

Althléa, revenait vers moi, la pense bien remplit. Je m'avançai vers elle, afin de lui caresser son poil éclatant. Sans dire un mot. Puis je me retournais vers celui qui allait tuer la victime de mon animal. Cet homme m'avait tout l'air d'être un chasseur. Bien que je ne pouvais pas le d'écrire. Ici, les personnes qui savent maitriser les armes à feu, sont souvent utilisées pour nous apporter de quoi nous nourrir, elles sont également utilisées pour accomplir des missions, mais leurs rôles principales aux seins des Nymphéas est de nous rapporter du gibier.

« Dis-moi, tu es en mission où tu es en pleine chasse ? »

Après avoir prononcé ma phrase sur un ton calme, ma petite louve fixa le type qui allait lui arracher le plaisir d'éliminer son gibier.

Léandre était sur le point de tirer. A ce moment de la chasse, il occultait tout ce qui pouvait se passer autour de lui pour se concentrer sur une seule chose : sa cible. Le reste n’avait plus d’importance. Le jeune homme était bien trop concentré pour se rendre compte de la présence de qui que ce soit avant que cette personne n’entre dans son champ de vision. Sa concentration lui avait déjà bien souvent joué des tours…
Il aperçut un mouvement au loin, une louve qui se précipitait sur sa cible. Au même moment une main se posa sur son fusil et le releva avant qu’il n’ait pu faire un geste. C’était ce genre de truc qui pouvait lui arriver. Il leva aussitôt les yeux sur l’inopportun. Il s’agissait d’un jeune homme aux longs cheveux argentés, entièrement vêtu de noir. En revanche un détail attira l’attention de Léandre : le jeune homme portait un large ruban noir qui lui masquait les yeux. Comment pouvait-il distinguer quoi que ce soit dans ce cas ? Pour Léandre, dont l’unique talent résidait dans son acuité visuelle, porter un bandeau sur les yeux relevait du suicide. Était-il réel où s’agissait-il d’un fantôme ? A sa remarque son regard passa du jeune homme à la louve argentée. Le jeune homme baissa son arme, c’était inutile d’insister…De toute façon il pourrait toujours chasser ailleurs. Toutefois, il tint à exprimer son mécontentement.

-Je n’aime pas être menacé, dit-il lui lançant un regard perçant.

Cette remarque acerbe réveilla quelque chose dans sa mémoire. Ce type étrange…vêtu de noir et dont les yeux sont bandés…Désormais il en était certain, il l’avait déjà rencontré auparavant. Il devait également faire partie des Nymphéas, bien qu’il ne l’ait croisé que très rarement. Toutefois il avait déjà entendu parler d’un jeune garçon aux yeux masqués accompagné d’une louve. Cette description correspondant parfaitement à ce fantôme de chair.
Léandre décida de se relever et passa la courroie de son fusil en bandoulière. Ce n’était pas la peine de camper ici de toute façon. Il était résigné à se diriger vers une autre zone où le gibier abondait et éventuellement, où il ne serait pas dérangé par un autre animal en compétition.

-En pleine chasse, répondit-il laconiquement. Et toi ? Qu’est ce qui t’amènes dans le coin ?

Le jeune homme fixa la louve en retour avec ses yeux d’aigle, toutefois sont regard était dénué d’agressivité. En réalité, il était plutôt curieux, les animaux « apprivoisés » étaient bien rare ici surtout les loups bien connu pour leur indépendance. Il releva les yeux vers son interlocuteur.

-C’est assez curieux de voir un animal « domestiqué ». A moins qu’il ne s’agisse que d’une collaboration entre vous ?

Effectivement, il était difficile de savoir lequel des deux était le maître, si la louve suivait l’homme ou si l’homme suivait la louve. C’était à se demander qui supportait la présence de l’autre.

» Une cage en ruines [Riku]