[RPG] Retour de nuit [PV Léandre] [Terminé]

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Saki regarda les alentours. Elle était revenu à City, enfin. Elle était épuisée et un voyage à pied était pour elle assez éprouvant. Elle avait dût boire du sang animal pour pouvoir rentrer en une journée à City de là où elle était. Elle s'allongea dans l'herbe fraiche qui était près de la rivière et regarda les étoiles qui scintillaient dans le ciel.
Elle réfléchit au merveilleux voyage qu'elle avait entreprit. L'inde était décidement un pays magnifique et bien qu'elle y soit déjà été, cette nouvelle visite était des plus vivifiantes. Elle avait revu le vieu gandhi machar et sa fille asha. Elles les aimaient bien ces deux là et Asha était toujours aussi douée pour faire des massages. Saki avait sentit tout ces membres se détendre tandis que la femme de 40 ans maintenant lui massait les homoplates comme quand elle en avait 10. Elle humait toutes les senteurs qui lui parvenait au nez et ses sens étaient en éveil complet.
Elle regarda une nouvelle fois autour d'elle, rien du tout hormis le vent et le silence. Le cours d'eau près d'elle faisait un joli bruit et le bruissement de l'eau venait lui chatouiller les oreilles. Elle guettait n'importe quel mouvement, que ce soit une fourmi ou encore un chat qui se promenait. Une souris qui trottinait dans les herbes ou alors une luciole qui voletait. Elle aimait tout voir, tout entendre, tout admirer, tout dominer. Sa position était celle du prédateur et elle pensait pouvoir tout faire inconsciemment. Elle rappela vite qu'elle n'était pas chez elle et que s'adonner à ce genre de pensées dans un champ à minuit était une scène quelques peu grotesque. Elle se mit à rire gracieusement puis s'assit dans l'herbe et continua de regarder la lune qui se réfléchissait dans les eaux de la rivière.

La nuit tombe sur City, déjà les fenêtres des immeubles s'illuminent et les néons éclairent les rues où se promènent les passants tardifs. Une si grande ville illuminée c'était joli mais cette beauté avait quelque chose...d'artificiel. Tout de métal et de verre. Les étoiles n'ont jamais eu besoin de briller aussi fort pour être belles non ?
Dans ces rues pleines de mondes Léandre se balade. Sa longue silhouette à la démarche singulière tranche toujours autant avec le reste du décor. Avec son long manteau bleu foncé, sa chemise à franfreluches et sa petite poupée à l'épaule, on le croirait tout droit sorti d'un autre monde. Ou d'une autre époque. Il s'étire.

- Hmmm....J'ai pas envie de rentrer tout de suite....

Il parle souvent tout haut lorsqu'il est seul. De toute façon le jeune magicien à l'habitude de ne pas rentrer à l'heure prévue au Q.G de la troupe. Avant il se faisait enguirlander tout le temps mais maintenant...Ils préferaient ne plus savoir où il traînait. Comme s'ils avaient compris que parfois, il faisait des trucs pas très bien juste pour eux. Et puis de toute façon entre forains on peut se faire confiance ! Avec sa démarche assurée, il quitta les rues bien droites et goudronnée pour se perdre ailleurs. Il connaissait encore mal City et il ne se retrouvait jamais dans le nom des avenues, de toute façon il avait toujours un bol incroyable pour se repérer quelque part.

Il arriva dans une sorte de prairie non loin d'un rivière qui coulait tranquillement. L'endroit était un peu plus éloigné des grands buildings et la présence d'éléments naturels y ajoutaient une toute autre atmosphère. Il alla faire quelque pas dans l'herbe. Tout ça, ça lui rappelait les arrêt entre deux grandes villes, toutes les contrées qu'il avait eu l'occasion de voir. Des villes pour la plupart mais aussi des clairières. Il adorait voyager, sentir le vents dans ses cheveux tout ça. L'aventure quoi ! Il se laissa tomber de tout son long dans l'herbe haute et eut la joie de contempler les étoiles de ses yeux bleus clairs, un sourire accroché aux lèvres.

Un rire gracieux le sortit de sa béatitude. Il se releva, quelques brins d'herbes emmêlés dans sa délicate chevelure blonde et il regarda autour de lui. Plus loin, beaucoup plus loin, il pouvait distinguer une petite silhouette assise dans l'herbe. Il murmura de nouveau pour sa petite poupée

- Regarde....on dirait que je ne suis pas seul cette nuit...

Les lèvres de Léandre s'étirèrent en un sourire moqueur. * De la compagnie !*. Il se releva, s'épousseta sommairement et ôta quelques brindilles de ses cheveux. Il secoua sa mèche et s'avança jusqu'à la silhouette. Plus il s'approchait, plus la silhouette se détaillait. Celle d'une jeune fille blonde. Il s'approcha d'elle et demanda à son intention, un sourire narquois aux lèvres :

-Vous savez mademoiselle...Ce n'est pas très raisonnable de rester seule dehors à cette heure de la nuit.

De toute évidence il y avait quelque chose de sous-entendu dans son ton doucereux. Il poursuivit :

- C'est l'heure où les ombres rôdent....

Il croisa les bras et la regarda avec un petit air satisfait.

Invité

Saki écoutait le doux son du vent. Celui-ci poursuivait sa course folle autour d'elle et elle aimait ça. Elle se sentait en paix avec elle même et avec le reste du monde. Elle se releva quelque peu et tout à coup, une odeur qu'elle n'avait jamais sentie auparavent vint lui titiller les narines. C'était un parfum extrèmement délicat. Quelques chose qu'elle n'arrivait pas à identifier. Elle se retourna doucement et eut le plaisir de voir quelqu'un derrière elle. La personne la mit en garde.

-Vous savez mademoiselle...Ce n'est pas très raisonnable de rester seule dehors à cette heure de la nuit...C'est l'heure où les ombres rôdent....

La jeune fille riait intèrieurement. Elle ? En danger ? C'était plutôt lui qui était en danger en ce moment avec l'odeur qu'il dégageait. Comme pouvait on sentir aussi bon ? Mystère.
Saki tourna son regard gris vers lui. Elle fit papilloter ses yeux et contempla un peu plus celui dont la remarque l'avait tant amusée. Il était plus grand qu'elle, de fins cheveux blonds tout comme les siens venaient orner un joli visage blanc. Ses vêtements étaient assez originaux et ils plurent tout de suite à la jeune fille. Ses yeux étaient bleus. Elle plongea son regard dans celui de l'inconnu et le "fouilla". Il semblait attaché à la poupée posée sur son épaule. Elle eut un petit sourire en reconnaissant une parcelle de sadisme. Elle détacha son regard de l'inconnu afin de ne pas le gêner, puis, de nouveau, lui fit un magnifique sourire dont elle avait le secret. Elle se releva et s'inclina, son visage enfantin éclairé par la lumière de la lune.

- Monsieur, les ombres sont bonnes compagnes alors que la nuit étant son manteau nocturne. Je les trouvent particulièrement sympathiques ce soir.

Elle esquissa de nouveau un sourire et se promena autour du jeune homme. Il était beau. ça ne faisait aucun doute. La question était maintenant de savoir ce qu'il fichait à une heure pareil dehors et avec pour seule amie une poupée. Elle était plutôt contente de l'avoir rencontré tout compte fait car elle n'était plus seule. Elle se rendit soudain compte que le sari qu'elle avait rapporté d'Inde la gênait un peu pour marcher. De plus, elle était pieds nus et bien que ça ne lui fit pas mal, elle n'aimait pas trop le contact de ses pieds avec la terre. Ceux-ci et ses mains parsemés de dessins faient au hénné étaient devenus assez méconnaissables. De plus, la jeune masseuse, Asha, avait absolument voulu lui faire cet espèce de point sur le front. D'accord, c'était très joli. Le problème c'était que ça ne partait pas facilement et qu'elle devait reprendre son travail.
Son attention se reporta sur le jeune homme qui troublait à ce point son odorat. Une seconde, elle perdit ses forces et en un souffle fut près de lui. Elle inspira longuement. Que c'était bon. Elle se recula un peu pour ne pas l'effrayer et s'exusa d'être apparue si brutalement. Saki inventa une excuse bidon pour justifier sa vitesse et inventa qu'elle avait était championne de course dans son pays. Elle haussa les épaules. Si il ne la croyait pas peu importait. Elle leva une nouvelle fois son regard inquisiteur vers le mystèrieux arrivant. Elle regarda la poupée de plus près et ses yeux se voilèrent. Elle trouvait cette poupée très mignonne.

- Je trouve votre poupée très jolie...Elle a l'air heureuse sur votre bras...

L'image de la poupée la renvoya quelques instants à sa propre expèrience de "poupée". Elle secoua vivement la tête et sourit à l'objet. Elle se détourna et regarda la rivière. Une terrible envie d'aller y tremper les pieds la prit. Elle courut avec une grace non dissimulée vers le cours d'eau et y plongea ses pieds. Sa peau marmoréenne était éclairée par la lune. Elle ressortit et lança au jeune homme d'une voix douce et inquiétante.

- Un garde qui ne prend pas garde ? Il n'est pas prudent de sortir la nuit...Que faites vous là vous aussi?

Les bruits de voitures lui parvenaient comme étouffés. Oui c'était endroit semblait bien loin de toute cette folle animation, la seule source de lumière était quelques réverbères ici et là qui diffusaient une lumière douce et presque tamisée. La lune brillante, semblait veiller sur ce petit havre de paix.

Plus il s'approchait de la jeune silhouette, le mieux il pouvait distinguer ses traits. Elle était assise en une pose gracieuse, de dos. Bien vite elle s'aperçut de sa présence et la jeune fille se retourne. A sa connaissance il n'avait jamais rencontré une fille avec une telle beauté. C'était assez surprenant. Il détailla ses longs cheveux blonds clair et son regard gris d'une intensité pétrifiante. Il tait difficile de lui attribuer un âge. Son visage était semblable à celui d'une poupée avec sa peau pâle aux traits précis et délicats. Elle le fixa un moment puis lui adressa un sourire désarmant. Léandre ressenti comme un frisson. Elle se releva et il put distinguer d'avantage sa beauté irréelle, souligné par la clarté de la lune sur son visage parfait.

*Hmmm...intéressant...*

Elle s'approcha et lui tourna autour. Léandre croisa son regard avec un petit sourire malicieux, intéressé par le magnétisme qu'elle dégageait et l'intérêt qu'elle semblait lui porter. De plus près il distingua ses tatouages au hénné qui couraient sur sa peau pâle, tel un affront à sa perfection. Elle portait une sorte de sari, enfin un vêtement indien assez compliqué.

* Est-elle indienne ? Non c'est ridicule...elle est bien trop pâle*

Léandre, en tant que prestidigitateur itinérant, avait eu l'occasion de voir beaucoup de peuple différent. Son frère Ricardo, était lui même doté d'un bronzage impressionant étant donné ses origines. D'ailleurs tout le monde devinait aisément que Léandre n'était pas vraiment " de la famille". Elle n'avait rien à voir avec ces gens qui passaient leur journée au soleil, dans les pays ou c'est l'été tous les jours. Elle avait, au contraire, la peau diaphane d'une aristocrate anglaise du siècle dernier. Alors qu'il s'interrogeait sur cette jeune personne à la beauté si singulière, elle se retrouve près de lui en un instant, aussi rapide et silencieuse qu'un souffle de vent. Il n'eut même pas le temps d'esquisser un mouvement instinctif de recul. Elle prit une profonde inspiration qui troubla le jeune homme et éveilla d'avantage sa curiosité. La jeune fille drôlement rapide s'excusa et s'expliqua en disant qu'elle était championne de course dans son pays. Léandre n'était pas vraiment dupe mais il n'émit aucune protestation, au contraire cette jeune demoiselle l'intéressait de plus en plus...

- Je trouve votre poupée très jolie...Elle a l'air heureuse sur votre bras...

[i]Les lèvres du jeune homme s'étirèrent en une sorte de sourire mystérieux et fier. Il porta sa main à son épaule, comme pour caresser la petite poupée en question.

- J'espère, ma confidente m'accompagne depuis si longtemps...

Cette simple poupée de chiffon ne l'avait jamais quitté depuis 15 ans. A l'époque c'était le seul objet qui lui appartenait , quand on l'avait retrouvé, perdu et sans le moindre souvenir. Peu de personnes étaient capable de comprendre l'attachement qui le liait à cette petite chose, et ils étaient aussi nombreux qu'il ne s'agissait pas vraiment d'une poupée ordinaire...

La jeune fille mystérieuse alla se rafraîchir les pieds dans la rivière. L'eau devait être froide pourtant. Elle se retourna et s'adressa à lui d'une voix à la fois douce et inquiétante. A la clarté de la lune, sa beauté semblait encore plus lumineuse. Néanmoins il chassa son trouble, ignorant l'espèce d'attirance et en même temps son instinct qui tentait de le prévenir. Il s'approcha d'avantage de la rivière, s'adossa contre un arbre proche, la tête légèrement baissée.

- Un garde qui ne prend pas garde ? Il n'est pas prudent de sortir la nuit...Que faites vous là vous aussi?

Il sourit de sa pertinence. Prudent n'était de toute façon pas un adjectif pour lui.En même temps que pourrait-il lui arriver ? Contrairement aux apparences il était capable de se défendre contre n'importe qui et surtout n'importe quoi. Il releva ses yeux rempli de malice pour les poser sur la jeune femme, et répondit d'un ton désinvolte.

- J'aime vagabonder...ici et là.

Ses lèvres s'étirèrent en un sourire espiègle, ses cheveux blonds revenant dans ses yeux, eux mêmes toujours posés sur la jeune fille

- Vous vous inquiétez pour moi ? A votre place je ferait preuve de prudence...

Il s'approche de la jeune femme, tel un prédateur de sa proie et tend sa main gantée en sa direction. Là dessus, grâce à un habile tour de passe-passe, une rose rouge carmin sort de sa manche, qu'il tend en guise de cadeau à la jeune fille.

- Tous les hommes ne sont pas des gentlemen.

Invité

- J'espère, ma confidente m'accompagne depuis si longtemps...

Saki regarda le jeune homme. Il semblait très sur de lui, et les pensées qui le traversait en ce moment semblait lui rappeler des souvenirs de sa propre expèrience. Cette poupée devait représenter tant de choses pour lui. Une compagne, une amie ? Elle ne savait pas mais ça devait être un objet très précieux. Elle regarda à ce moment sa bague, objet qu'elle ne quittait jamais, dernier souvenir de son père. C'était une bague aux airs banals pour les gens qui l'entouraient et on lui demandait souvent pourquoi elle ne s'en séparait pas. Pourtant, la petite bague en or était pour elle plus qu'un souvenir, mais le témoin de son ancienne vie en France. Elle ferma les yeux quelques instants, une multitude d'images s'écoulants dans sa tête. elle revoyait son père lui offrir ce présent pour son seizième anniversaire. Un anneau en or avec des incrustations argentées dedant. Qu'elle avait trouvé moche ce bijoux au départ...Pourquoi l'avait elle gardé d'ailleurs ? Peut-être parce que s'était le seul cadeau que son père lui avait fait quand il était vivant.

- J'aime vagabonder...ici et là.

Cette phrase l'avait quelques peu sortie de ces réflexions car elle s'imaginait que la personne en face d'elle était de nature aventurière. Le ton de sa voix était assuré et elle devina qu'il ne mentait absolument pas. Elle le sentait. Elle conclut aussi que c'était quelqu'un du voyage. De nombreuses fois elle avait croisé des troupes de tziganes ou de romanichelles. De nombreuses fois elle avait partagé leur repas et ces gens aux traditions si interessantes la passionnait car ils étaient en quelques sortes comme elle. Des nomades, obligés de se déplacer tout le temps. Eux s'était leur vie, elle s'était pour survivre. Ces gens était chaleureux, acceuillant, gentils. Elle en avait certes croisé des imbéciles mais on trouve des impudents partout et elle n'avait pas été très étonnée. Ce qui l'avait frappée chez ces gens, s'était le fait qu'ils possédaient des lecteurs de rêve. Elle était elle même passée dans la roulotte d'une de ces femmes qui lisaient l'avenir. La femme n'avait pas réussi à découvrir son existence de vampire heureusement, mais la phrase qu'elle lui avait dite à ce moment était très étrange. "vous êtes bien vielle pour un si joli teint mademoiselle". C'était ces mots qu'elle se répétait souvent.

Son attention se reporta sur l'inconnu. Il lui parlait encore et elle ne se lassait pas d'entendre sa voix dont la voix séductrice l'amusait vraiment.

- Vous vous inquiétez pour moi ? A votre place je ferait preuve de prudence...

A cet instant, elle ne put se retenir de laisser échapper un petit rire. Elle ? S'inquiéter ? On l'avait souven traitée d'insensible, de distante, de solitaire, mais jamais on ne lui avait dit qu'elle pouvait "s'inquiéter" pour quelqu'un. Cet homme était décidement bien étrange. elle lui répondit tout de même en souriant, amusée.

- Je m'inquiètes pour tout ce qui m'entoure, ils sont si faciles à briser, si...fragiles...

Elle se tut. Il s'approcha d'elle et fit sortir une rose grâce à un tour qu'il devait connaitre sur le bout des doigts. Il était très doué car, bien que rapide, elle avait eu du mal à démonter son tour. Elle aimait énormement chercher le "truc" des tours de magie, mais celui-ci était particulièrement sympathique. Elle saisit la fleur de ses doigts fins et la fit tourner entre ses doigts. La rose était magnifique, d'une couleur rouge sombre.

- Tous les hommes ne sont pas des gentlemen.

Une nouvelle fois, elle ne put s'empécher de sourire. C'était vrai, les hommes n'étaient pas tous des gentlemans. Elle les trouvaient même particulièrement cruels et sadique avec autrui. Combien de fois avait elle croisé des femmes battues ou violées par leur mari ? Des enfants, jetés à la rue par leur père où eux aussi battus ? Même pour une petite chose, elle trouvait les hommes affreux. Pourtant, elle ne pouvait s'empécher de se trouver encore plus monstrueuse qu'eux.

- Les femmes sont tout aussi cruelles...

Car oui, les hommes étaient brutaux, mais les femmes, elles, étaient méchantes, calculatrices et parfois bien plus intelligentes que leur mari. Elles maniaient les fils dans l'ombre comme de petites araignées et il leur était simple de provoquer ou pas la mort de quelqu'un. Elle avait rencontré une femme qui manipulait son mari et le faisait commettre des meurtres pour elle. Quand il s'était fait arrêter et décapité, elle avait vu cette femme devant son mari en pleurs mais son sourire de victoire sadique et de folie n'avait pu être dissimulée à Saki. Les femmes étaient aussi cruelles que les hommes de part leur langue de vipère. Heureusement, tout le monde n'était pas ainsi.

- Puis-je au moins savoir votre nom, vous qui vous dites dangeureux...

Elle esquissa un nouveau sourire. Cette rencontre était vraiment interessante.

Sa poupée...Elle seule à travers ses yeux blancs et vides avait connu ce dont il ne se souvenait pas. Il ne pouvait pas el savoir avec certitude mais il le sentait. Seule cette poupée de chiffon pouvait savoir d'où il venait et qui étaient ses vrais parents. En y réfléchissant ca n'avait plus tellement d'importance, si ce n'est pour les raisons de cette abandon. Ils l'aveient laissé seul, au milieu d'une rue sous la pluie, comme un chien et sans aucune mémoire. Pouvait-on appeller ces gens des parents ? Non ca n'avait plus d'importance. Il chassa cette pensée avec indifférence, comme on est dérangé par un moustique. Sans réfléchir. La jeune femme semblait s'être égalment perdue dans ses pensées.

Effectivement Léandre faisait partie de ses gens du voyage. C'étaient eux qui l'avait réceuilli et adopté en quelque sorte. Il n'aurait pas pu rêver mieux, les voyages, l'aventure...Connaître des gens si différents et faire des expériences pour le moins étranges. C'était génial, il avait appris tant de choses, en l'occurence sa maîtrise de la prestidigitation, ainsi que ses ...hm..abilités spéciales. L'avantage dans ce métier c'est que quand il produisait un phénomène inexplicable il s'excusait en disant : " Un magicien ne dévoile jamais ses secrets". Et ca passait. Et tout le monde le trouvait incroyablement talentueux...Mais malgré tout le tableau n'avait pas toujours été tout rose. Vous savez tout le monde n'aime pas les gens du cirque. Certains les méprisent et font tout pour leur mettre des bâtons dans les roues juste pour s'amuser de ces "moins que rien". Léandre se tenait juste dans l'ombre pour leur donner la leçon de leur vie...et parfois même la toute dernière.

Il était indéniable que le jeune homme lui avait parlé sur un ton charmeur, un peu tendancieux. Elle lui répondit presque sur le même ton :

- Je m'inquiètes pour tout ce qui m'entoure, ils sont si faciles à briser, si...fragiles...

* fragiles ? *

Son instinct lança de nouveau un signal d'alarme qu'il ignora.Elle parut amusée par son petit tour de passe-passe. En général ca faisait son petit effet...il regarda la rose tourner entre les doigts fins de la jeune fille. Il parvenait à arracher un sourire à la demoiselle ce qui le combla de ravissement. Il était plutôt fier de son effet. Tous les hommes ne sont pas des gentlemen. Léandre était un gentleman...avec les ladies uniquement ! Evidemment ce n'était pas un ange non plus, loin de là. D'ailleurs en le regardant, son sourire narquois perpétuellement accroché aux lèvres, on se doutait que l'individu tenait plus du diablotin. Elle rétorqua que les femmes étaient tout aussi cruelles. Il éclata d'un léger rire et ne put s'empêcher de sourire.

- Vous n'avez pas tort

Les femmes étaient aussi capables de séduire, tromper et se venger avec une furie digne d'un ouragan. Sans compter qu'elles prennent parfois un certain plaisir à vous faire souffrir. En tout cas il partageait ce point de vue.

- Puis-je au moins savoir votre nom, vous qui vous dites dangeureux...

Il eut un petit rire inquiétant. Donc elle l'avait perçé à jour, bien sur il l'avait peut-être sous entendu. Cette jeune fille était vraiment intéressante, il percevait quelque chose d'étrange venait d'elle. Elle n'était pas ordinaire. Quoiqu'il en soit, il pouvait difficilement le démentir.Néanmoins il se défendit faiblement

-Je n'ai jamais prétendu ça.

Il regarda de nouveau la jeune femme avec un sourire narquois et il exécuta une petite courbette pour décliner son identité avec tellement plus de style.

- Léandre Nightroad, ravi de vous rencontrer.

Il s'empara dès lors de la main libre de la jeune femme pour y poser ses lèvres. Tant qu'à être dans l'excentricité autant le rester non ? Sa peau était froide mais douce. Il lui rendit sa main et se redressa. Ses yeux bleus croisèrent le regard gris presque électrifiant de la jeune femme, de son calme olympien il lui retourna la question :

- Et à qui ai-je l'honneur ?

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Lorsqu'elle avait dit que les humains étaient fragiles, Saki le pensait réellement. Ces êtres étaient si cassants, pouvaient être brisés si facilement. Fragiles come le cristal était le mot qui résumait bien l'idée que la jeune fille se faisait sur les humains. Elle, plus qui quiconque le savait. Elel se souvenait d'avoir déjà brisé la nuque d'un animal qui passait en le caressant. c'était terrible. Saki était souvent triste pour eux et se demandait aussi comment ils faisaient pour vivre ainsi, protégés par aucunes barrières, par aucuns boucliers. Elle rit intèrieurement. Cette situation avait quelques chose d'effrayant. Cet homme pouvait il être effrayé par quelque chose ? Elle se le demandait. L'adrénaline lui fit vibrer les sens et elle se demanda si enfin elle avait rencontré un de ses semblables. Elle ne le pensait pas car le sang filait dans ses temps et son coeur battait. Ce qui l'étonna d'ailleurs puisqu'il battait à un rythme normal. Il ne paraissait pas effrayé.

Le sujet sur la cruauté des femmes la faisait plutôt rire étant elle même un femme cruelle au fond. Elle savait que de son vivant elle avait été une petite fille pourrie gâtée et qui voulait tout, tout de suite. De combien d'homme avait elle brisé le coeur ? Combien de fois ? Combien de fois avait elle manipulé des hommes ? Elle n'en faisait plus le compte.

- Vous n'avez pas tort

Elle fut un peu surprise par le point du vue de l'homme. Il ne semblait pas vraiment avoir été concerné par le problème mais il avait le même qu'elle. Elle pensa quelques instants que lui aussi avait dut rencontrer des serpents à tête de femmes et des sirènes qui vous enchante pour mieux vous dévorer.

-Je n'ai jamais prétendu ça.

Sans prétention c'est vrai qu'il n'avait jamais dit être dangeureux, mais une lueur de sadisme émanait de lui et elle savait qu'il n'était pas totu blanc tout propre. Elle sentait l'odeur du sang flotter autour de lui, bien que sa propre odeur couvrit celle des autres, elle décelait la mort. Elle secoua la tête discrètement comme pour chasser d'elle ces pensées. Elle avait rencontré quelqu'un qui était dangeureux peut être mais c'était encore plus palpitant non ?

- Léandre Nightroad, ravi de vous rencontrer.

Nightroad, un nom peu commun. Elle le trouvait assez simple et une légère anglaise sonnait à ses oreilles. Léandre était de même peu connu par la jeune fille. Elle en avait rencontré trois ou quatre mais pas plus. Ce prénom était bien cependant et il siait à la perfection à son interlocuteur.
Elle s'inclina à son tour et répondit d'une voix qu'elle voulait rassurante:

- Enchantée de vous rencontrer...Léandre.

Lorsqu'il lui prit la main pour y poser ses lèvres, elle frissona légèrement. Le baise main était chose courante chez les nobles mais c'était rare de nos jours de croiser quelqu'un qui le faisait de nos jours. Elle apprécia cependant que la surprise était peinte sur son visage. Elle aurait bien rougie mais cela lui était impossible, le sang ne circulant plus dans ses veines depuis longtemps. Elle se contenta de le regarder dans les yeux. Des yeux océans qui la fixait. Elle lui sourit une nouvelle fois et il posa la question qui se lisait dans ses yeux.

- Et à qui ai-je l'honneur ?

Elle s'inclina à son tour comme une dame de la cour française en tenant son sari d'une main. Elle se releva ensuite et un nouveau sourire se peignit sur son visage d'ange. Un sourire presque carnassier. Le sang lui montait aux narines de plus en plus. Elle pensait qu'il n'aurait aucune emprise sur elle mais il sentait si bon qu'elle était presque "saoul". Son sourire se transforma ensuite en quelques chose de plus tranquille et posé et elle répondit d'une voix douce.

- Je m'appeles Saki Mari Fumisawa De la Valière...Vous pouvez simplement m'appeler Saki...Mari est ...un nom que je n'emploit plus depuis longtemps en vérité.

Depuis longtemps ? Certes. ça faisait longtemps qu'elle n'avait plus employé son nom entier. Depuis deux cent ans exactement.

Léandre ne se considérait pas comme un être fragile. Bien entendu ce n'était pas une de ces forces de la nature : 1m80 et 70 kg tout mouillé, il était loin de ressembler à son frère, une montagne de muscles qui le dépassait d'une bonne tête. Pourtant allez savoir, avec un seul regard il pouvait faire reculer les plus sages de ses adversaires. Certains étaient assez malins pour comprendre qu'ils se trouvaient face à un individu dangereux. Ils avaient été capable de déceler cette éclat de malice qui leur serait fatal. Les autres allaient stupidement vers leur mort...et pas forcément une rapide. Les pauvres fous ! Ils auraient dû réfléchir avant de le provoquer de cette façon.

Selon Léandre les hommes étaient stupides et violents. Les femmes elles étaient cruelles et manipulatrices. Chaque camp à sa propre arme, adaptée au genre. Lui, il se situait nulle part. De toute façon, il n'aimait pas être rangé dans une catégorie. Il était à la fois manipulateur et pouvait se montrer violent. Prendre son temps et se délecter de la terreur qu'il lisait dans les yeux de ses adversaires, autant qu'il se délectait des applaudissements de la foule quand il se produisait en spectacle. Cela lui procurait le même effet. La même adrénaline.

Il était amusé que la jeune femme l'ai cerné aussi facilement. Il soupçonnait chez elle quelque chose de différent. Après tout n'avait-il pas rencontré un homme-chat ? Tout semblait possible dans cette ville. Elle ne serait pas facile à duper si elle était si clairvoyante...Mais à quel point ? Il aurait aimé la tester...en savoir plus. Cette rencontre était loin d'être ordinaire, pour deux personnes hors du commun. Ensuite, il se présenta à la jeune demoiselle et pratiqua la technique ancestrale du baise-main. Elle parut surprise, il dissimula un sourire, fier de son petit effet. Néanmoins il ne put s'empêcher de faire quelques constations.

* Sa main...elle est glacée.*

Elle s'inclina avec toute la grace d'une lady anglaise, même enveloppée dans un sari un peu encombrant. En se relevant, elle lui adressa un sourire qui n'était pas sans rappeler un pérdateur prêt à se jeter sur sa proie. Le jeune homme était complètement inconscient du danger, au contraire, ce danger inconnu rendait cette jeune femme d'autant plus attirante. Cependant sa fierté ne lui permetterait pas de céder aussi facilement, même à un si joli visage.

- Je m'appeles Saki Mari Fumisawa De la Valière...Vous pouvez simplement m'appeler Saki...Mari est ...un nom que je n'emploit plus depuis longtemps en vérité.

Il s'agissait sans aucun doute d'un nom un peu long, teinté de noblesse. Saki...C'était plutôt joli et original. Il lui décocha un sourire espiègle et lui répondit d'une voix calme et posée.

- Ravi de faire votre connaissance.....Mademoiselle Saki.

Il avait prononcé ces mots d'un ton presque séducteur. De le Valière...ca faisait vraiment ancien, dans le genre noblesse française...étais-ce le cas ? Il ne pouvait faire que des suppositions, en partant du fait qu'elle lui ai donné sa véritable identité...
Il fit mine de la détailler de la tête au pieds, avec son sari et les tatouages au henné à moitié effacés. Avec un sourire faussement innocent il lui demanda :

- "De la Valière" ça sonne plutôt français. Vous n'êtes pas vraiment Indienne n'es-ce pas ?

Ce n'était pas vraiment une question il en était déjà pratiquement certain, rien qu'a observer sa peau pâle luire sous la lumière de la lune.

Invité

Saki se pencha un peu plus sur la mentalité de Léandre. Elle sonda ses pupilles et y devina un certain amusement doublé d'une pincée de folie. Il la regardait lui aussi mais ça ne la dérangeait pas plus que ça. Elle trouva une note d'intéret dans son regard. Etait ce pour elle ? Elle ne s'attarda pas à le deviner. En tout cas, cette rencontre était de son point de vue extrèmement interessante et elle voulait en savoir plus sur cet homme. Elle aimait beaucoup ses manières qui était - reconnaissons le - très délicates. Elle remarqua que le henné sur ses mains et ses pieds s'était légèrement effacé. Quel dommage, elle ne pourrait garder longtemps le souvenir de ses amis.

Elle détailla une nouvelle fois le jeune homme. Ses cheveux étaient plus visibles que la première fois qu'elle l'avait regardé. Ils était plus voyants et on pouvait voir à quel point ils étaient soyeux. De beaux cheveux blonds comme on en trouvait rarement aujourd'hui. En effet, la jeune fille était scandalisée par la mode des jeune d'aujourd'hui qui se teignait les cheveux en blonds. Elle trouvait ça très moche. Encore, ce teindre avec une teinture exentrique comme le bleu ou le vert ou encore le rouge, elle trouvait cela intéressant. Mais ces filles voulant à tout prix ressembler à ces filles de magasine était stupides. Son regard partit ensuite vers les pupilles du garçon. Toujours aussi bleus. Elle avait d'abord cru que s'était des lentilles mais en fait ce n'était pas le cas et elle était assez impressionnée par la couleur étrange qu'arboraient ces yeux. Une chose était sure, il n'était pas ordinaire. Ses lèvres étaient plutôt bien dessinées. Elle n'étaient pas trop pulpeuse - Saki détestait ça - et n'était pas trop grosses. Son nez aquilin était droit et arrondi et ses joues, bien que pâles, brillaient du rouge de la vie.

- Ravi de faire votre connaissance.....Mademoiselle Saki.

Elle sourit une nouvelle fois, mais cette fois là, son sourire était un peu plus triste. Qui pourrait être ravi de rencontrer un monstre ? Cela était impossible. Elle était une véritable abération de la nature. Dés que les gens savaient pour ses véritables gênes, ils la repoussait et la trainait dans la boue puis elle était obligée de fuir. Elle connaissait la chanson. Elle leur faisait confiance pensant qu'ils pourraient tout accepter ces prétendus "amis". Et à la dernière seconde ils la laissait seule.
Elle ne savait pas quoi faire car même si ce Léandre leur ressemblait, il était tout aussi différent de par sa façon d'être. Pour la première fois de sa vie, Saki fut perdue.

- Je suis moi aussi...Ravie de vous connaitre.

Elle était sincère. Elle était vraiment heureuse d'avoir rencontré quelqu'un comme ça. Peut être était il un dangeureux psychopate ou un fou, mais au moins il ne serait pas ennuyeux .

- "De la Valière" ça sonne plutôt français. Vous n'êtes pas vraiment Indienne n'es-ce pas ?

Il avait vraiment cru qu'elle était indienne ? En se regardant de la tête au pied, elle émit un petit rire car il était vrai qu'elle ne faisait pas vraiment européenne comme ça. Le mot "français" lui fit immédiatement penser à sa famille mais son sourire perdura sur son visage. Elle n'allait pas montrer ses émotions qu'elle avait eut tant de mal à dissimuler. Hors de question. Elle rit tout de même une nouvelle fois. Il était vraiment étrange, elle le connaissait depuis à peine quinze minutes et déjà il avait failli réussir à la faire perdre son sourire. D'habitude, elle montrait ses émotions devant les gens qu'elle appréciait. Elle était de plus en plus perdue.

- En fait c'est parce que je suis française d'origine. De la valière est mon nom français et il en ai de même pour Mari. Vous vous demandiez si j'étais indienne ? Elle rit. Pas du tout. J'étais en voyage et ce sont des amis qui m'ont donné ça. Je les aiment beaucoup.

Elle se demanda quelques secondes si il l'avait bien regardée avant de dire qu'elle était indienne. Elle pâle comme la mort et les reflets de la lune sur sa peau n'arrangaient rien du tout. Ses yeux pétillèrent. C'était définitement très instructif.

La jolie jeune femme parut triste. Ce changement d'expression provoqua un vraie métamorphose sur son visage parfait qui n'en devint que plus délicat. Ses yeux d'argents brillèrent d'un éclat humide et mélancolique. Pendant un instant il se demanda :

*Ais-je dis quelque chose qui ne fallait pas ? *

Léandre laissa la jeune femme perdue dans les méandres de sa mémoire. Après tout cela ne regardait qu'elle. Il en profita pour détailler d'avantage sa beauté irréelle. Ce qui était troublant dans ce superbe visage , c'était ces yeux. D'un gris argent, parfois presque métallique. Ils avaient l'air profond et ne ressemblaient à la surface lisse des yeux d'une jeune fille. C'était sans doute la raison pour laquelle il avait du mal à lui donner un âge. Il tenterait de deviner, cette information palpitante ne devrait pas lui être livrée aussi facilement .

L'expression mélancolique de la jeune femme disparut aussitôt qu'il eut posé sa question. En même temps ce n'était pas très malin de sa part...Elle éclata d'un adorable rire cristallin. C'était assez agréable à entendre, ca lui rappelait le son de l'eau d'une certaine façon. Aussitôt la jeune femme s'expliqua sur cette méprise.

- Voilà qui explique tout.

Il lui sourit, mais pas à la manière de quelqu'un qui s'excuse, toujours avec cette pointe d'arrogance. Il songea à un moment à l'Inde. Cela devait être un beau pays...Peut-être était-ce l'effet de la nuit mais sa peau semblait trop pâle pour être réelle. Quant à ses yeux...ils brillaient trop intensément, ce n'était pas naturel.

- Ca a dû être un beau voyage...

Il avait dit cela d'un ton mystérieux. Il se rappela de ses propres voyages avec la troupe, des déserts et des plaines, des aventuriers et des voyageurs...Tout ça était tellement exotique ! Rien à voir avec cette étendue de métal qu'est City. Il poussa une sorte de soupir et sans prévenir, s'allonger dans les hautes herbes, un genou plié. Le contact avec la nature lui manquait. L'air pur, le soleil, l'odeur de l'herbe sauvage....Il croisa ses bras derrière sa tête et admira la voûte étoilée. Un sourire nostalgique s'empara de ses lèvres. Il avait tant de souvenirs de nuits passées à la belle étoile, au coin du feu avec sa famille, marshmallow et compagnie.

- Pourquoi avoir quitté ces contrées envoûtantes pour revenir ici ?

S'il avait pu choisir, il n'aurait pas vécu ici. Seulement voilà on ne choisit pas, on suit la troupe point. Les villes étaient pratiques certes, mais tellement hideuses...

Invité

- Ca a dû être un beau voyage...

Saki laissa son esprit voguer vers ce pays si merveilleux. Il était vrai que l'Inde était un superbe pays. Un taj-mahal extrêmement beau et un des sept merveilles du monde. Elle avait adoré ce pays. Sa faune et sa flore était d'un diversité énorme et elle ne se lassait jamais d'y aller voyager. Les saveurs des fruits, des pâtisseries. Les senteurs des épices, des herbes, des tissus. En pensant à cela elle regarda son sari. C'était un tissu extrêmement doux et les perles tissés dedans étaient toutes plus belles les unes que les autres. Plusieurs parures d'or étaient cousues sur le vêtement et Saki aimait vraiment cet aspect là. Elle se rappelait aussi le Gange et les bains purificateurs qu'y faisaient les Indoux. Leur culte leur demandait une extrême propreté spirituelle et le Gange étant un fleuve sacré, ils s'y lavaient. Elle se rappela y être allée aussi une fois. Elle avait essayée d'y pénétrer mais l'eau avait brûlé son corps. Que s'était il passé ? C'était un mystère pour elle. Le fleuve était il vraiment sacré ? Elle ne le sut jamais. Tout ce qu'elle savait, c'est que les gens comme elle étaient considérés comme des reniés des dieux et cela lui interdisait l'accès aux choses sacrées.

De plus, malgré le bel aspect du pays, Saki se souvint de la pauvreté de la population. Les gens vivaient dans les rues et mourraient tout les jours. Elle n'avait jamais vu autant de misère - à part en Afrique peut-être- dans une ville. Les gens mendiaient, étaient habillés de loques et parfois elle en avait vus qui ne s'étaient pas lavés depuis un mois avec du shampoing. Elle était vraiment impressionnée qu'un pays puisse à la fois être si beau et si laid. Elle avait vraiment été éblouie par ce pays, c'est pourquoi qu'un sourire se peignit sur son visage lorsqu'elle répondit à Léandre.

- Certes, c'est un superbe pays et je me délecte du paysage chaque fois que j'y retourne. Pourtant ça me brise le cœur de voir autant de gens malheureux...

- Pourquoi avoir quitté ces contrées envoûtantes pour revenir ici ?

Pourquoi avait elle fait ça ? Oui...C'était vrai ça. Elle n'y avait pas vraiment réfléchi. En fait, elle aimait beaucoup voyager mais il lui fallait un point d'attache. Quelques chose où elle pourrait revenir. Elle saurait que quelqu'un l'attendrait. une maison. Quelqu'un ? Certainement pas. Quelque chose au moins. Et puis rester là-bas s'était au dessus de ses forces. Elle ne pouvait pas supporter de vivre avec des gens qui souffraient autour d'elle. Elle ne pouvait supporter de savoir qu'elle vivait avec un confort supérieur à celui de ces gens qu'elle ne connaissait pas. Elle les aurait bien aidés mais comment aider tout un pays qui crie à l'aide ? Comment aider une population à se relever ? Cela était impossible, même pour elle, un être hors du commun. Elle ne pouvait rien faire et c'était justement ça qui la minait. Ne rien pouvoir faire.

- J'aime mieux être ici. Et puis si j'étais restée là-bas je ne vous aurais pas rencontré...

Elle secoua la tête et se rapprocha un peu plus de Léandre. Décidément si ça continuait comme ça elle allait le saigner avant la faim de la soirée. Il fallait qu'elle se reprenne. Mais cette odeur."Irk ! non reprend toi ma vieille ! se sermonna t-elle. Pas le moment de flancher devant cet humain...". Elle recula et leva les yeux vers le ciel. Elle le trouva particulièrement intéressant.

Le regard de Léandre se perdit dans le lointain alors qu'il se rappelait de tous ses voyages. Il n'étiat pas mélancolique au contraire, il conservait ce sourire fier. Il avait vraiment du mal à comprendre les citadins. Comment résister à l'appel de l'aventure ? Comment rester toujours à la même place ? Certes il n'avait pas encore visité l'Inde et il n'avait pas encore découvert tous les mystères du monde. Cependant...Il en avait vu plus que tous les habitants de City. Comparé aux étendues, aux plaines sauvages, aux canyons et aux villes comportant encore de nombreux vestiges de leurs passé, City faisait vraiment pâle figure. Si les citadins éprouvaient en général du mépris pour les romanichelles, Léandre, lui, avait pitié de ces pauvres ignorants. Pourtant Saki se révélait être quelqu'un de différent de plus ouvert, de plus...libre. Il appréciait cet état d'esprit. La plupart des habitants de City n'aurait jamais osé poser un pieds ailleurs que sur " ce bon vieux sol".

* Nationalisme imbécile....Patriotisme aveugle...Et dire que c'est ça qui engendre les guerre. Et en plus ca ce prend pour des gens civilisés.*

Civilisés ? Ils n'étaient même pas fichu de comprendre qu'ils étaient tous sur la même planète et que la terre n'appartenait à personne. L'herbe est plus verte nulle part. Il avait vérifié.
Un sourire illumina le visage de la jolie demoiselle. Elle semblait avoir passé d'excellents moments là-bas. L'inde devait être un pays magnifique et mystérieux.

- Certes, c'est un superbe pays et je me délecte du paysage chaque fois que j'y retourne. Pourtant ça me brise le cœur de voir autant de gens malheureux...

Quelle belle âme ! C'est vrai que dans ce genre de pays la pauvreté était de mise, et les compagnies de voyages avaient beau tenté de dissimuler cette étalage de misère, on n'était pas dupe. La misère n'était pas plus supportable au soleil. Léandre souleva un sourcil. Dans non seulement Saki était d'une beauté irréelle, intelligente, mais en plus elle était philanthrope. C'était très noble de sa part. Malgré cela, il essayait toujours de flairer l'erreur dans ce joli portrait. Léandre, pour sa part, était devenu plutôt insensible à ce genre de chose. Cela faisait partie des inégalités de la vie. Et la seule manière de les aider pour égaliser tout ça, serait de renoncer au confort des pays industrialisés. Après tout n'était-ce pas les pauvres petits Indiens, Chinois qu'on exploitait pour obtenir tout ce que l'on veut ? Exactement.
Il ajouta d'un ton parfaitement indifférent, comme une constatation :

- Des malheureux et des miséreux vous en trouverez partout. Même ici à City.

Les clochards, les S.D.F...Sans compter qu'il ne fallait pas obligatoirement être pauvre pour être malheureux mais cela c'était autre chose. Quoiqu'il en soit on isolait ces pauvres, on les maltraitait, les laissant pourrir dans des squats pour les ressortir aux J.T les seuls jours ou les groupes humanitaires s'occupaient de cette "sous-classe". Immigrés, alcooliques, et j'en passe. Dès lors les gens ne se sentaient plus obligés de faire quelque chose et tout allait bien. Pour Léandre ce n'était q'un gros voilage de face. Il voyait les choses, mais sincèrement, il s'en fichait un peu. Ou doit moins il le faisait croire.

- J'aime mieux être ici. Et puis si j'étais restée là-bas je ne vous aurais pas rencontré...

Léandre esquissa un sourire. La jeune femme, s'approcha, recula et regarda le ciel. Le jeune magicien se demandait bien s'il lui faisait de l'effet et s'il l'avait imaginé. Le ciel était dégagé pour une fois, et malgré la pollution lumineuse, on distinguait quelques étoiles éparses. Avec un sourire moqueur il ajouta :

- La nuit est belle, mais on pourrait voir d'avantage d'étoiles si on coupait le courant.

Il se redressa en position assise et observa longuement Saki. Il y avait quelque chose qui aurait du lui mettre la puce à l'oreille, quelque chose qui le troublait dans cette beauté à la fois cruelle et douce, comme un poison sucré. Elle se rendit compte qu'il la fixait et se tourna vers lui. Il pencha la tête sur le côté, un sourire faussement innocent et plus malicieux qu'autre chose il dit d'un air mystérieux :

- Quelque chose m'échappe chez vous...Vous êtes différente.

Invité

- Des malheureux et des miséreux vous en trouverez partout. Même ici à City.

Saki ferma les yeux quelques secondes. Elle vit des images défiler dans sa tête à une vitesse étonnante. Elle vit des gens pleurer, hurler. Elle vit des gens qui étaient vêtus de haillons et de loques. Des enfants qui mendiaient. Une sensation particulière s'empara d'elle. Elle sembla changer de dimension en un instant. Les gens qui étaient autour d'elle aurait pensés qu'elle réfléchissait mais il en était tout autre. Saki venait de se projeter dans l'esprit de Léandre. Elle vit des bribes de souvenirs, se matérialiser dans sa tête et brusquement elle revint à la réalité. Elle avait vu par les yeux du jeune homme des gens malheureux qui souffraient à cause des inégalités sociales. lorsqu'elle été dans cet état de transe, elle apparaissait dans les songes des gens. C'est comme si elle marchait sur une route tracée par la personne en question. Elle regardait comme une spectatrice ce qui se passait devant elle. Malheureusement, ce don était assez imprécis et ce qu'elle voyait venait souvent par bribes. Elle ne voyait que ce qu'elle voulait voir. Elle n'avait pas vu le passé de Léandre car elle préférait ce garder ça pour plus tard. Ce qu'elle avait vu dans le songe de Léandre semblait être empreint d'une haine envers le nationalisme et le patriotisme. En vérité, elle ne s'était jamais vraiment intéressée à ces choses, mais elle comprenait pourquoi il ressentait cette colère contre ces gens qui ne tournaient qu'autour d'eux même.

- La nuit est belle, mais on pourrait voir d'avantage d'étoiles si on coupait le courant.

La jeune fille le regarda. C'était une belle phrase qu'il venait de prononcer avec sa voix douce et il avait raison. La nuit, d'un bleu marine, était magnifique. Les étoiles, brillantes comme des diamants et étant dispatchées dans le ciel, faisaient sa joie chaque fois qu'elle les voyaient. Elle se souvint des nombreux endroits où elle avait regardé les étoiles et les paysages étaient tous plus beaux les uns que les autres. Voir des étoiles assise sur une dune au milieu du Sahara était un spectacle à envier. Allongé seule, au milieu de rien, en tête à tête avec le ciel. Réfléchissant pour la millième fois de son existence au pourquoi de la vie et de la mort. Au pourquoi de cette immortalité non désirée qui s'était abattue sur elle. Elle murmura quelques mots en russe.

- Я люблю ночь. Именно единственный мирный момент я испытывает

Cela voulait dire "J'aime la nuit. C'est la seule maitresse de la paix et du silence". Elle aimait beaucoup le russe et s'était une langue qu'elle avait très appréciée en l'apprenant. Une langue qui jouait avec les sons. Pour certains, elle aurait pu paraitre très moche, mais elle n'était pas de cet avis. La jeune fille n'était pas vraiment passionnée par les langues mais elle avait eut largement le temps d'apprendre. C'était simple et il lui fallait juste un peu de volonté pour maitriser. Elle traduisit la phrase à Léandre en souriant et son regard se reporta de nouveau vers l'étendue bleutée.

- Quelque chose m'échappe chez vous...Vous êtes différente.

Décidément, ce mortel était perspicace. Il était aussi très drôle. Différente ? C'était plus que ça. Elle n'était pas différente, elle n'était pas humaine. Ou du moins elle ne l'étais plus. Elle se rapprocha de lui. Elle ne souhaitait pas lui faire peur mais voir à quel point il était fou. Elle plaça sa main sur la joue du malheureux et porta son cou jusqu'à elle. Elle inspira longuement et de nouveau, la frénésie qui l'avait prise plus tôt la repris. Elle relâcha délicatement le malheureux humain. Malheureux il l'était. Elle en était certaine. Humain, elle en doutait un peu plus car son odeur était tout de même très étrange. Elle resta devant lui et ses lèvres s'étirèrent sur son visage de porcelaine. Elle murmura.

- Différente ? Suis je si différente de vous ? Comme j'aimerai être comme vous...Serait ce trop demandé d'être une de vos semblables ?

Saki planta ses prunelles dans les yeux océans de Léandre. Elle aurait aimé lui en confier plus mais si il savait il partirait et elle ne souhaitait absolument pas perdre une compagnie comme la sienne. Elle soupira et se mit dos à lui. Elle ne pouvait décemment pas le regarder après lui avoir dit toutes ces inepties. Il lui était impossible de rougir mais elle pouvait avoir honte et en ce moment elle le ressentait. Elle était ridicule et cette pensée la rendit un peu triste. Elle s'imagina dans son palais doré, se retrouvant seule avec son chat. Ce n'était pas une perspective très avenante.

Bien entendu Léandre ignorait tout du petit stratagème de saki. Il ne percevait rien, mais il se demandait quand même pourquoi elle le fixait de cette façon. Il était loin de se doute qu'elle était capable de voir et comprendre ses pensées les plus secrètes, s'insinuant dans sa mémoire et son esprit comme une voleuse. S'il avait su, il aurait aimé savoir si sa mémoire inconsciente conservait quelques bribes, des images ou des sons, d'une période qui semblait avoir été effacée de son passé. Mais aurait-il vraiment aimé le savoir ? Il en doutait. Qui pouvait donc receler les premières années de sa vie, quelle tragédie, pour quelle raison l'avait-on abandonné comme un chien dans la rue, avec pour seule compagnie sa poupée et aucun souvenirs. Sans nom, un enfant anonyme. Jusqu'à qce u'on l'amène à ces romanichelles qui l'avaient accepté. Ils lui avaient offert un nom, le plus beau cadeau qu'il puisse avoir. Léandre Nightroad...Enfin il existait. Sa vie avait commencé à ce moment précis et depuis ce jour il ne les avait plus quitté, honorant un serment secret : celui de protéger sa vraie famille.

Cela lui semblait si loin déjà...Ces nuits blanches passées à regarder les étoiles en s'interrogeant de ce qu'il avait pu être avant. En attendant une réponse. En espérant une réminiscence, même minuscule à laquelle se rattacher. Mais rien n'était venu. Il avait comblé ce vide avec autre chose, quelque chose de mieux et de plus chaleureux. Il songea à une phrase que sa mère lui avait dit un jour : " Les étoiles veillent sur nous, les sans-patrie, car tant qu'il y aura des étoiles, nous aurons une maison".

La jeune demoiselle prononça quelques paroles dans une langue slave que Léandre ne connaissait pas. Au cours de ses voyages, il avait appris à barguiner des tas de dialectes différents, mais pas celui-là. Il regarda la jeune femme avec un air interrogateur. Elle lui traduisit aussitôt ses paroles."J'aime la nuit. C'est la seule maitresse de la paix et du silence". Elle aurait pu tout aussi bien dire : "J'aime les cakes aux petits-pois" mais bon là dessus il lui faisait confiance. Il lui sourit et opina de la tête.

-C'est une très jolie phrase.

Aussitôt qu'il lui eut parler de la différence qu'il ressentait, elle s'approcha de lui. N'importe qui aurait reculé. Pas Léandre, la sensation de crainte et de peur était pratiquement inexistante ou bien alors il appréciait le danger. Il se tâtait encore sur le sujet. Elle s'approcha de son cou, d'une façon presque féline, posa sa main sur sa joue. Ce contact le fit frissonner. Elle avait les mains glacées, comme si toute chaleur l'avait abandonnée. C'était comme le toucher d'une statue : lisse, doux et glacial. Il la sentit inspirer, comme si elle le sentait. C'était étrange, mais pas désagréable...juste étrange. Il sentit comme une poussée d'adrénaline qui retomba au moment ou elle le lâcha. Elle lui adressa un sourire et tout en restant à quelques centimètres, elle lui chuchota ceci :

-Différente ? Suis je si différente de vous ? Comme j'aimerai être comme vous...Serait ce trop demander d'être une de vos semblables ?

De toute évidence il avait vu juste. Mais à quelle point était-elle différente. Etait-elle comme lui ? D'apparence humaine, mais aux capacités largement différente, presque monstrueuse ? Jusqu'ici, aucun membre de la troupe, excepté peut-être la vieille Hilda avait des doutes sur son humanité. Elle avait de quoi s'inquiéter, lui même ignorant d'où il venait, il ne savait pas ce qu'il était. Pas complètement humain en tout cas, c'était une certitude. Son regard se perdu dans l'océan argenté des yeux de Saki.

* Si jeune et pourtant si mûre, si belle et pourtant si froide...*

Elle donnait l'impression d'être une rose cryogénisée, qui aurait traversé le temps sans s'abîmer. Elle se retourna pour ne pas lui faire face. Avait-elle quelque chose à cacher ? Elle venait ouvertement de lui avouer qu'elle n'était pas comme n'importe qui. Il n'allait pas la laisser se débiner loin de là. Il se retourna à son tour, un sourire satisfait sur les lèvres. Il s'approcha, posa une main sur son épaule, approcha son visage de son autre épaule et lui murmura à l'oreille d'un ton velouté :

-En tout cas vous faîtes très bien illusion...Mais qui êtes vous Saki ? Quelque chose vous ferait-il honte pour que vous fuiyez mon regard ?

Invité

-C'est une très jolie phrase.

La jeune vampire fut contente d'entendre ces mots sortir de la bouche de Léandre. Lorsqu'elle chercha les véritables pensées du jeune homme, elle faillit s'étrangler de rire tellement la comparaison entre un cake aux petits pois et une pluie d'étoiles était amusante (d'ailleurs ça a aussi été mon cas xD).

- Merci. J'aime énormément le russe et je n'ai pas pu m'empêcher de dire ces quelques mots...

Elle soupira, soulagée qu'il soit tout de même sincère malgré cette pensée grotesque. Elle reprit calmement et reprit son souffle. Elle réfléchit quelques seconde un son visage perdit un peu de son sourire. Le côté de son pouvoir qu'elle aimait le moins allait se manifester. Elle referma quelques instants les yeux et les images qu'elle redoutait de voir prirent le dessus sur son esprit. Cinq secondes. C'était suffisante pour voir la vie. Saki n'aimait pas cette partie de son don car elle ne voulait pas savoir ce que les gens avait vécus. Pour elle, seul l'instant présent comptait. Heureusement, elle avait réussi à créer une sorte de barrage et de rares informations réussissaient à passer. Une image la frappa de plein fouet. Celle d'un petit garçon, tenant une poupée de chiffon dans sa main sous la pluie. Ce qui la choqua, c'était le regard sans vie du petit garçon qu'elle reconnut comme étant Léandre. Elle rouvrit presque immédiatement ses paupières et contempla l'homme qui se tenait devant elle. Elle était peut-être mystérieuse mais lui aussi.

Après qu'elle ai répliqué sa phrase sur la différence, Saki prit un sourire triste, dos à celui qu'elle ne voulait surtout pas regarder en face. Il parla.

-En tout cas vous faîtes
très bien illusion...Mais qui êtes vous Saki ? Quelque chose vous
ferait-il honte pour que vous fuyiez mon regard ?

L'illusion, bien sur qu'elle la faisait très bien après deux cent ans. Pourtant, Lorsque Léandre posa sa main sur son épaule et qu'il lui susurra les mots à l'oreille, la jeune fille fut prise par un brusque besoin de sang. Tout d'abord, elle détourna la tête pour ne pas le regarder. Elle ne le pouvait pas. Elle ne pouvait pas lui dire ce que son cœur hurlait. Elle ne pouvait lui avouer qu'elle était une buveuse de sang et qu'elle pourrait se repaitre du sien à tout moment car il excitait ses sens. Elle ne pouvait pas lui avouer que sa beauté était factice et que sa fraicheur était due à sa mort. Elle ne pouvait pas lui dire qu'elle avait deux cent ans de plus que lui. Elle le voulait, mais une force plus grande encore lui chuchotait qu'elle avait juré garder le secret la dernière fois. Elle se retourna vers Léandre les larmes aux yeux. Elle n'avait montré sa faiblesse devant personne et ça la contraria un peu d'étaler ses sentiments à un parfait inconnu, qui plus ai qui lui demandait de se confier à elle.

- Je...Je suis...

"Non ! Cria son mental. Ne craque pas maintenant ! Il ne faut pas !" Elle n'en pouvait plus de se taire, mais pourtant elle se tut pour le préserver. Elle ne dit rien pour le préserver de cette horrible vérité. Cruelle vérité qui ne pouvait que lui faire du mal quand il l'apprendrait. Elle réfléchit. Son mental lui interdisait de faire quoi que ce soit mais elle pouvait toujours lui montrer si toute fois elle avait plus confiance en lui par la suite. Pour l'heure, elle en était incapable. Briser deux siècles de silence était trop dur pour elle. Elle ravala ses larmes et prit la main de Léandre, la portant à sa propre joue.

- Je suis si froide. Vous n'êtes pas terrifié par moi ? Je ne vous fais pas peur ? Moi qui suis si glacée...

Elle n'en était pas sure, mais elle se demanda si lui aussi...Peut-être que...Cela était impossible. Elle n'en avait jamais croisé jusqu'à présent et elle se rappela soudainement avoir déjà vérifié. Elle entendit à un volume très fort, le cœur du jeune homme battre et lui rappeler que le sien s'était arrêté en 1789. Elle ne pouvait s'abandonner à la folie si facilement mais pourquoi s'empêcherait t-elle de gouter un plaisir qui lui était interdit ? Croquer dans le fruit défendu était trop tentant et elle pensa alors qu'être damnée pour l'éternité lui était bien égal après tout. Elle lui montrerait par la pensée. Elle attendrait un peu. Elle voulait mesurer son degré de folie et si il était aussi fou qu'elle, elle pourrait lui révéler son secret. Elle lui décrocha un sourire éclatant et sa peau si froide lui semblant un peu plus tiède tout à coup.

[prochain poste révélations alors prépare toi xD]

- Merci. J'aime énormément le russe et je n'ai pas pu m'empêcher de dire ces quelques mots...

Donc c'était du Russe ? Léandre pu en déduire de nombreuses choses. Saki devait déjà avoir beaucoup voyagé, l'Inde et sans doute la Russie...C'était vraiment intéressant. Il était curieux de savoir le nombre de gens qui avaient posé un pied hors des frontières de la ville. Elle avait l'air drôlement intelligente...Le Russe a l'instar du Japonais, n'avait pas le même alphabet que la langue anglaise. Les langues se ressemblaient peu, cela aavit du être un apprentissage assez long, voire difficile. Décidemment la personnalité de cette jeune femme recelait de nombreux mystères qu'il désirait élucider. Pourquoi avait-elle cet air si triste ? A quoi pensait-elle quand son regard se perdait dans le vague. Elle l'intriguait. Ce qu'elle venait de dire sur sa différence excitait d'avantage sa curiosité. Qui était-elle ? D'où venait-elle ? Que pouvait-elle faire ? Depuis qu'il avait débarqué à City, Léandre avait rencontré des personnes assez étranges, et tout ça existait sous les yeux des simples humains, qui ne pouvaient pas les voir. Quelle ironie !

Alors qu'il lui murmurait des mots à l'oreille sur un ton onctueux, elle détourna la tête. Puis elle se retourna vers lui, ses yeux gris au bord des larmes.Des perles au bord d'un lac d'argent. Son sourire disparut aussitôt. Il n'avait pas souhaité la faire souffrir. Ce n'était pas son intention. Peut-être était-il allé trop loin ? Néanmoins il ne pouvait plus reculer...

* La croix qu'elle porte est-elle si lourde ? Qu'est ce qui peut bien torturer son esprit ?*

Il se tut, refusant de causer d'autres dégâts. Elle sembla hésiter. Elle était sur le point d'avouer quelque chose, quelque chose de terrible dont il ignorait tout.

- Je...Je suis...

On aurait dit que chaque parole prononcée aurait voulu être ravalée par ces lèvres parfaites. Quel était donc ce lourd secret ? Saki devait faire un effort surhumain pour penser même ) avouer ce genre de choses à un inconnu. Mais Léandre était-il un parfait inconnu ? Ils se ressemblaient en quelque sorte. Et sans le savoir, il lui avait déjà divulgué ses pensées secrètes. Cette scène avait quelque chose d'irréel. Il la connaissait à peine mais il savait qu'en sa compagnie les choses seraient différentes. Mystérieuse....Que dissimulait cette profonde tristesse au fond des ces yeux gris envoûtants ? La jeune femme lui pris la main et la posa sur sa propre joue. Ce contact lui procura un nouveau frisson. Mais ce n'était pas car la jeune demoiselle était froide, non...En tant que prestidigitateur, sa sensibilité digitale était incroyablement plus développée que chez n'importe quel être humain normal. Il était capable de compter les carte, rien qu'en posant son pouce sur la tranche du paquet. Alors sentir la peau de sa joue, si satinée, si douce, dépourvue de tout défaut...C'était grisant. Certes elle était glacée mais qu'importe ? Ce contact parfait occupait ses pensées. Il caressa sa joue du bout des doigts. Il n'avait jamais rien toucher de semblable, d'aussi extraordinaire. Ses lèvres s'entrouvrirent de suprise mais aucun son n'en sortit. Son coeur s'emballa.

- Je suis si froide. Vous n'êtes pas terrifié par moi ? Je ne vous fais pas peur ? Moi qui suis si glacée...

Il était toujours obnubilé par cette perfection. Il était assez proche pour détailler chaque nuance du gris argenté qui coulait dans ses yeux, chaque éclat de ses cheveux blonds clairs, et sur sa peau il ne distinguait aucune aspérité, rien. Elle n'était pas humaine, à présent il en était certain. Le son de sa voix lui rappella qu'il ne rêvait pas. Il répondit d'une voix tranquille, un peu absent :

-Non, vous ne me faîtes pas peur.

Les battements de son coeur ralentissent pour reprendre leur rythme normal. Il s'approcha doucement, incapable de quitter ce mirage des yeux. Ses doigts se balladèrent sur sa nuque, comme pour vérifier que cette perfection était uniforme. C'était le cas. Une douceur incomparable, une perfection inégalée. Aucun sculpteur n'aurait pu travailler un marbre pour rendre quelque chose de semblable. Léandre avait perdu le fil depuis que sa peau était rentré en contact avec celle de Saki, et il en se rendait pas bien compte que cela pouvait être gênant.

- Au contraire, je suis...fasciné.

Invité

-Non, vous ne me faîtes pas peur.

Saki sentit alors le cœur du jeune homme s'emballer dés que sa peau fut en contact avec les doigts du jeune homme. Il semblait grisé par cette peau qu'elle même trouvait trop parfaite pour une personne comme elle. Peu à peu son cœur se calma et la main de Léandre alla se balader sur sa nuque. Elle aimait ce contact. La peau brûlante du magicien l'embrasait et elle fut parcourue par milles frissons de plaisirs en sentant son contact. Elle dénota une légère gêne de la part du jeune homme mais brisa cet instant de doute en encourageant Léandre à la toucher. Elle s'immobilisa le tant qui la regarde et puisse toucher sa peau selon son bon plaisir. En cet instant, une statue aurait parue plus vivante qu'elle et sa beauté si attirante était on ne peut plus envoutante.

- Au contraire, je suis...fasciné...

Cette fois elle en était sure. Non seulement il était comme elle, mais en plus il souhaitait la connaitre. Elle le fascinait et cette sensation était réciproque car les mystères qui entouraient ce fou l'intéressait. Cependant, pendant qu'il continuait à la toucher, elle pesa le pour et le contre. Après lui avoir révélé sa nature, elle ne pourrait plus faire demi tour et si il ne l'acceptait pas, alors elle ne pourrait que souffrir pour la fin de sa fin. Elle pria pour que ça ne fut pas le cas et alors qu'il continuait son inspection tel un chercheur devant une fleur rare, elle prit la parole.

- Je peux vous montrer si vous le souhaitez...Si ça vous fais peur vous pourras me fuir...Je vous laisse le choix rassurez vous...Je ne veux pas me priver de vous, mais si vous le souhaitez je disparaitrai de votre vie pour toujours...

Alors, de sa grâce vertigineuse, elle saisit la nuque du jeune homme. Elle l'attira à elle et lui intima le silence. Elle lui murmura à l'oreille sa décision finale et le prévint qu'il serait surpris. Elle le regarda dans les yeux et au dernier moment se stoppa. Elle secoua la tête et ses yeux gris vinrent de nouveaux se poser dans ceux du jeune homme. Elle approcha sa tête de celle de Léandre et l'embrassa d'une douceur incommensurable. Aussitôt, ils furent tout deux projetés dans l'inconscient de la jeune fille et elle lui montra sa vie. Sa naissance à Paris il y a de cela deux siècles. La révolution qui provoqua la mort de ses parents et de son amant, Charles. Tout ce qui se déroulait devant eux semblait être un film en accéléré. Plusieurs images montrèrent Saki alors qu'elle portait encore le nom de Marie et l'appel de la tante à la fillette fut éclatant. Une autre image surgit soudain révélant les larmes et le sang qu'avaient entrainée la révolution. Saki ne le regardait pas. Elle ne pouvait pas. Bien qu'ils soient dans un espace temps complètement hors des heures et du mouvement, elle ne pouvait s'empêcher de le fuir. Une autre image apparut et la cruelle vérité s'avoua à eux. Saki, mordue, salie, condamnée, immortelle. Sa transformation en vampire si douloureuse, sa souffrance. Les images défilèrent plus vite montrant rapidement les mois qu'elle avait passé à s'apprivoiser elle même. Tout à coup, les images se brisèrent un espèce de liquide noire coula d'une des fissures. Une scène apparue et la jeune fille ne put que fermer les yeux devant tant de laideur. C'était la seule scène qu'elle aurait souhaitée ne pas lui montrer car oui, encore une fois elle ne pouvait décider de ce qu'elle montrait ou pas.

Un homme, un prêtre. Il passe devant elle. Elle bondit. Le monstre le tue, se repait de son sang. Le monstre boit et il se délecte de ce met comme d'un bon vin. Il plante ses dents dans la chaire et fait gicler le liquide chaud et rouge. Saki se retrouva soudain éclaboussée par ses propres souvenirs. Elle décida de couper le lien car si cela continuait, elle ne pourrai en montrer plus et serai emportée. Elle se détacha de lui et brisa le lien qui les unissaient : leur lèvres. Elle rompit le contact et s'écarta rapidement de lui. Elle était toujours terrifiée par les scènes qu'elle avait revécu mais était tout de même heureuse d'avoir enfin partagé ce silence qui la maintenait prisonnière de sa cage dorée. L'oiseau crocheta son cadenas et il s'envola car l'homme, bien qu'il l'aima pas dessus tout, était trop gentil pour mériter l'amour d'une si laide créature.

- Vous voyez ? murmura t-elle. Voyez vous cette saleté dont je vous parle ? Ce monstre qui est en moi et qui me ronge ? Le lion prisonnier de la cage, le loup éprit de liberté...

Les gouttes de pluies débordèrent du ciel et se mirent à couler sur le visage cristallin de Saki. Le trop plein de sensations et d'émotions l'avait affaiblie et pour se régénérer elle devait pleurer. Elle se sentait déjà un peu mieux. Elle contempla Léandre qui était à un ou deux mètres d'elle. Elle voulait franchir cette limite mais elle ne pouvait pas. Elle n'arrivait pas. Et si il la délaissait ?
Elle ferma les yeux. Ses larmes disparurent et tel une fleur qui s'ouvre, un sourire naquit sur ses pauvres lèvres meurtries par l'inquiétude. De ses lèvres s'échappent deux canines pointues, blanches, pures.

Il n'avait rien touché de semblable, d'aussi doux et en même temps d'aussi froid. C'était clairement trop parfait pour être humain mais à l'instant il s'en fichait un peu, il était trop fasciné par ce contact et craignait qu'elle ne s'évanouisse, comme un rêve. Un mirage. C'était trop beau pour être vrai. Il y avait tant d'adjectifs pour la décrire : captivante, séduisante, enchanteresse,...ensorcelante. Il ne pouvait se détacher de cette contemplation, tant il se délectait de sentir cette peau sous ses doigts.

- Je peux vous montrer si vous le souhaitez...Si ça vous fais peur vous pourras me fuir...Je vous laisse le choix rassurez vous...Je ne veux pas me priver de vous, mais si vous le souhaitez je disparaitrai de votre vie pour toujours...

Les yeux bleus de Léandre se lèvrent sur les prunelles argentées de la jeune femme. Lui faire peur ? Disparaître ? Que voulait-elle dire par là ? Elle n'avait rien d'effrayant et pour l'instant il ne désirait pas qu'elle disparaisse. Ca serait du gâchis selon lui. Que cachait-elle derrière ces paroles mystérieuses ? Cela excita d'avantage sa curiosité, il attendait le dénouement avec impatience. Un sourire malicieux accroché aux lèvres, il s'apprêtait à démentir, quand cette beauté fabuleuse se pencha sur lui. Il se tut, un peu surpris par sa façon d'être entreprenante. Il ne voulait rien dire qui puisse abréger cette instant de douce proximité qui lui procurait un frisson agréable. Mélange de douceur et de danger. Elle lui murmura quelques mots à l'oreille, appréciant de sentir ce souffle sur son cou. Il ignorait ce qu'elle avait prévu de faire, mais cela promettait d'être excitant. L'océan et l'argent se heurtèrent avec intensité. Ce qui se passa ensuite, Léandre aurait eu du mal à le décrire. Elle s'était approchée et tout ce qu'il avait senti, c'était la douceur de ses lèvres glacées sur les siennes, avant d'être assailli par un flot d'images. Il avait aussitôt fermé les yeux. Des images, tels un films, avaient défilé dans son esprit. Il reconnu une fillette blonde : Saki étant jeune. C'était donc la vie de Saki qui défilait devant ses yeux. Cela allait un peu trop vite, mais il arrivait à en saisir l'essentiel. Il vit Saki dans un décor étrange, très ancien. Comme si elle s'était trouvée dans une autre époque, elle évoluait ensuite avec un jeune homme. Puis vient une sorte de guerre, les soldats étaient armés de pistolets antiques. Quelle époque était-ce ? Il y vit la mort de plusieurs personnes et en ressenti une profonde douleur, une tristesse cruelle. Ensuite les images devinrent plus nettes, plus tranchantes. A chaque fois qu'il aurait aimé faire "pause" pour mieux se rendre compte, les images filaient, comme du sable dans un sablier. Il vit la souffrance de Saki lors de sa transformation. Cela ressemblait à une scène d'un film d'horreur, où la jolie jeune fille est traquée par un monstre sanguinaire.Il sentit la panique, l'odeur du sang, la douleur encore. Il vit Saki devenir ce monstre par la suite. Il ressentit le manque de sang, l'envie irrésistible de sauter à la gorge du premier venu pour le vider comme un vulgaire sac de vin. Le flot d'image s'arrêta au moment où elle se délectait du sang de ce prêtre comme un animal affamé. L'image éclata en mille morceaux.

Quand il ouvrit de nouveau les yeux, elle avait rompu ce baiser peu ordinaire et s'écarta vivement.

- Vous voyez ? murmura t-elle. Voyez vous cette saleté dont je vous parle ? Ce monstre qui est en moi et qui me ronge ? Le lion prisonnier de la cage, le loup épris de liberté...

Il l'écoutait à peine, songeant encore au flot d'image qu'il avait vues et tentant d'en analyser le sens. Il posa ses doigts sur ses propres lèvres.

* Un vampire ? Est-ce possible ? Je croyais que ce n'était que des légendes...*

Il ne dit rien. Un sourire étira involontairement ses lèvres. Il avait du mal à y croire et pourtant la vérité était étalée juste devant ses yeux. Il aurait voulu le crier avec euphorie :

* Un vampire !*

Il en aurait éclaté de rire. Néanmoins par respect pour sa souffrance il ne le fit pas. Cela aurait paru inconvenant. Certes elle aurait pu être dangereuse mais quelque chose clochait mais il s'en fichait. Après tout elle avait déjà eu 100 occasion de le saigner comme un porc...A cet instant précic, la pluie se mit à tomber. Léandre regarda les gouttes tomber d'un air interrogateur, puis se retourna vers la jeune fille. Des larmes coulaient sur ses joues, telles de l'argent liquide. Ce spectacle était d'une tristesse affligeante. Il se sentit aussitôt coupable de ces pensées euphoriques. Ce n'avait pas été facile pour elle après tout. Sa situation devait être complexe à gérer. Dans un sourire la jeune fille dévoila ses canines. Un vampire dans toute sa splendeur. A la manière d'un chat, Léandre se faufila derrière elle et passa ses brs autour des épaules frêles de la jeune femme. Il lui dit d'une voix veloutée :

- Je ne vois aucun monstre ici. Croyez-vous sincèrement que les humains soient de purs agneaux ?

Il s'approcha de son oreille et lui sussura avec un sourire :

- Je ne suis pas tout blanc non plus.

D'un geste presque tendre, il caressa cette joue où étaient apparues ces larmes, des perles d'argent quelques minutes auparavant. Même sous la pluie elle conservait cette douceur semblable à une pétale de rose. Il garda cette pensée pour lui :

* Je ne vois aucun mal à libérer ce lion*

Invité

Saki laissa les gouttes de pluie couler sur ses vêtements, sur son visage, mouiller ses cheveux. Elle pouvait éviter les larmes du ciel mais ça ne lui plaisait pas. Elle allait mieux qu'il y a quelques instants. Elle Se sentait mieux et étrangement, libérée d'un poids. Elle s'était enfin confiée à quelqu'un d'humain. Et miracle ! cette personne n'avait pas l'air d'avoir peur d'elle. Elle le regarda. La pluie lui montrait une version diablement sexy du jeune homme et ses joues "rougirent" de gêne. Elle se mordit la lèvre et une fine goutte de sang coula sur ses lèvres. Elle continua son parcours sur le menton de Saki puis disparue, effacée par la pluie. Saki se délecta des quelques gouttes de sang échappées de son baiser avec Léandre. Sans le faire exprès, elle avait dut l'égratigner un peu pour le faire lâcher prise, les humains ne pouvant rompre le contact aussi facilement qu'elle. Cette goutte de sang était sur sa lèvre inférieure et elle l'avala sans faire attention. Elle fut prise de vertiges tellement le sang du garçon était délicieusement envoutant et bon. Elle semblait avoir mangé ses pâtisseries préférées. Elle ne voulait qu'une chose à présent, en prendre de nouveau. Elle s'y refusa cependant car elle n'était pas ce genre de vampire. Sa voix sucrée lui parvint au oreilles et elle se rendit compte qu'il avait réduit leur séparation en l'enlaçant.

- Je ne vois aucun monstre ici. Croyez-vous sincèrement que les humains soient de purs agneaux ?

Cette phrase lui fit plaisir. Oui, elle savait que les humains n'étaient pas bons. Certes, ils l'étaient tous dés leur naissance, mais quand l'âge bête arrivait, ils adoptaient des comportements parfois forts disgracieux et complètement aberrants. Elle était d'accord avec ces mots, seulement, elle savait que chaque être humain était gentil avec au moins une personne, un objet ou même un animal. Même si il était profondément fous ou mauvais, qu'il vouait un amour maladif à cette chose, il l'aimait d'un vrai amour et pour elle c'était une telle chance d'être une absurdité de la nature et être capable d'aimer.

- Je ne suis pas tout blanc non plus.

Elle rit doucement. ça elle le savait. Dés le moment où elle avait sentit cette odeur de sang sur lui, elle s'était douté que sa vie n'était pas une vie bien vécue. De plus, elle savait qu'il avait forcement une déviance mentale pour rester avec elle dans ces conditions. En même temps, ce côté psychopathe sanguinaire l'attirait un peu. Elle aimait bien ce genre de personnes. Il était très drôle par rapport aux choses qu'il pensait en gros, il pourrait être un tueur en série, un malade échappé d'un asile, un fou dangereux, ça lui serait complètement égal. Lorsqu'il posa ses bras autour de ses épaules, un frisson de plaisir grandit en elle. Si il savait qu'elle pouvait lire dans ses pensées il serait encore plus stupéfait et ça ne lui plairait peut être pas. Elle décida de garder ça pour elle et de lui dire si vraiment elle était dans l'impossibilité de faire autrement.

- Je me doutais bien que vous aviez un petit côté effrayant...dit t-elle en riant un peu.

Elle avait dit ça de façon implicite car elle ne se doutait pas, elle était sure. Il ne s'en douterait pas et un petit rire se fit entendre une nouvelle fois alors qu'elle pensait à cela.
La caresse de son doigt sur sa joue lui fit tourner la tête vers lui et elle se retrouva nez à nez avec lui. Ses yeux la fixait, serins et pas du tout apeurés. Elle tenta de déceler une espèce de peur mais rien. Rien du tout ne lui faisait peu ou quoi ? C'était bien possible après tout. N'était-il pas fou ? Elle sourit et murmura quelques mots après avoir entendu ses pensées. Elle ne lui répondit pas car en vérité elle était touchée par ses paroles. Elle voulait tenter une dernière fois de lui faire peur. Elle savait qu'il ne réagirait pas mais elle aimait frôler le danger. Il lui sembla qu'il en était de même pour lui et sa voix se transforma en murmure, sous la pluie et la lune et qui s'écoulaient sur eux. Elle sourit.

- Votre odeur est si délicate. Vous n'imaginez même pas combien d'efforts je dois faire pour ne pas vous sauter dessus comme une toxicomane à la recherche d'une drogue...

La pluie les trempait complètement. Ils avaient une drôle d'allure tous les deux ! Les cheveux blonds se plaquèrent sur le visage angélique de la jeune femme, l'eau de pluie roulant sur sa peau parfaitement lisse. Il contemplait cette silhouette gracile, à l'apparence fragile et à la beauté dévastatrice. Un vampire...avec une âme. Il avait eu l'occasion sentir ses lèvres si douces sur les siennes durant un moment qui lui semblait un peu trop court. Il réitérerait volontiers l'expérience. Il avait à peine senti ses canines lors de ce baiser, qui avait été plus doux qu'il ne l'aurait imaginé. Il sentait comme un picotement sur ses lèvres, ce n'était pas désagréable. Finalement, il se serait attendu à quelque chose de plus sauvage de la part d'un vampire. Il se demandait pourquoi elle mettait tant de distance ? Quelque chose n'allait pas ? Etait-elle honteuse ? Quelle idée saugrenue ! Aussitôt il l'avait enlacée, doucement, presque tendrement. Léandre savait que personne ne lui appartenait et qu'il n'appartiendrai jamais à personne. C'était une liberté vitale. Néanmoins il voulait prolonger ce moment, au risque qu'il ne se reproduise plus. Le corps de la jeune femme ne dégageait aucune chaleur et pourtant, sous cette pluie glaciale, il ne ressentait pas le froid. Tout en lui chuchotant quelques mots à l'oreille, comme pour la narguer, il respira le parfum de sa peau, divine et tentatrice.

Léandre ne se leurrait pas. Il n'était pas innocent. Il s'amusait, se délectait de la souffrance de ses victimes, eux mêmes étant de répugnants individus qui selon lui ne méritaient pas de vivre. L'être humain était profondément égoïste, cupide, violent et manipulateur. Il en était certain et il ne valait pas moins. Seul ce qu'il avait d'honneur faisait la différence. Saki éclata d'un rire cristallin. Donc ca ne lui faisait pas peur, tant mieux. Peu de gens pouvaient percevoir à quel point il pouvait être dangereux. Mais il ne l'était que dans certaines circonstances, évidemment...Jusqu'ici il était parvenu à dissimuler cette facette de sa personnalité aux yeux de sa famille, la seule personne qui émettait encore des doutes était la vieille Hilda. Cette vieille rombière était trop clairvoyante...Mais ne soyons pas cruels avec les femmes, le temps le leur rendra bien !
Léandre sourit à la remarque de Saki. Comment faisait-elle pour lire en lui aussi aisément ?

* Sans doute un truc de vampire, en plus de ce magnétisme irrésistiblement redoutable...*

Il se demandait combien d'hommes elle avait pu séduire avec son visage angélique et son apparence de lycéenne de 17 ans. Des centaines sans doute, elle n'avait qu'à battre des cils et tous les mâles du coin devaient être à sa merci. Il l'imagina un instant avec une horde de serviteur masculin à ses pieds. Il étouffa un rire. cette image avait quelque chose de réaliste, et il se voyait bien dans ce plan. Excepté qu'il savait qu'il pourrait se défaire de cette addiction. Encore une question de liberté. Elle tourna la tête vers lui et leurs regards se croisèrent. Il lui sourit, parfaitement imperturbable

- Votre odeur est si délicate. Vous n'imaginez même pas combien d'efforts je dois faire pour ne pas vous sauter dessus comme une toxicomane à la recherche d'une drogue...

Ses lèvres s'étirèrent en un large sourire. Donc c'était cela les inspirations, elle le humait ? Léandre songea que si jamais il devait mourrir un jour, alors pourquoi ne pas être assassiné par ces lèvres-là ? Il aimait ce danger, cette adrénaline. Il se demandait quel effet ca faisait, si c'était grisant. Il en était persuadé, il avait envie d'essayer et de la pousser de sans derniers retranchements.Il éclata d'un léger rire.

- Je suis extrèmement flatté.

Sa main qui caressait la joue satinée de Saki, descendit jusqu'à son cou gracieux et s'y attarda un moment. Tout en lui murmurant ces paroles, il sentait son parfum délicieux.

- Et bien, pourquoi ne pas se laisser aller ?

Il embrassa son cou si blanc, cette peau divinement parfaite et enivrante, comme pour la défier de faire de même.

Invité

L'eau semblait avoir disparue. Saki était complètement happée par le visage de Léandre. Détailler ce visage. Ses traits, son nez, son menton, ses cheveux, sa bouche. Elle sentit l'eau couler sur sa peau et son sari complètement trempé se colla à son corps. Elle en oublia complètement sa pudeur et oublia même que ses tatouages au henné disparaissaient. Elle leva une main vers le visage de Léandre, se ravisa puis finalement supprima la distance entre sa main et celle d'une jeune homme. Elle posa sa main à plat sur la joue chaude et toujours aussi brûlante malgré la pluie. Les mirages de l'eau l'éblouir et elle continua le chemin. Ses doigt coururent sur le torse de Léandre puis remontèrent vers ses épaules et finalement, elle plongea sa main dans les cheveux blonds. Soyeux, doux, exaltant, d'une odeur parfaite. On aurait dit des fils d'or cousus sur une gravure de mode. Car elle pouvait être un vampire et être un super "canon" pour les pathétiques humains vicelards, lui était aussi beau. Certes moins car sa beauté à elle était avant tout faites exprès, mais il était plutôt pas mal dans son genre. Elle l'imagina un moment en vêtement de "rap" comme disaient les jeunes et manqua d'étouffer un rire. Il perdrait à coup sur toute crédibilité et sa beauté par la même occasion.

Elle s'interrogea un peu sur les véritables capacités de Léandre. Ce foutu pouvoir imparfait lui faisait défaut et si il y avait bien une chose qu'elle détestait c'était ne pas savoir. Saki était une curieuse depuis son plus jeune age et comme on dit souvent, on se refait pas. Elle pensa lui poser des questions mais abandonna cette idée, se disant que ce serait vraiment très déplacé de sa part et que il n'avait peut être pas envie de parler de ça avec elle. Quoique...Elle pourrait toujours lui poser des questions après. Elle décida de dorénavant bloquer les pensées de Léandre. Il lui parlerait de lui même et elle n'avait pas besoin de tout recevoir avant qu'il ne veuille lui en parler.

Il la regarda à son tour et sembla ce poser des questions sur son succès auprès de la gente masculine. Elle ne pouvait pas nier, elle était régulièrement poursuivie par des malades, draguée dans la rue, attaquée par des personnes aux intentions peu avenantes. En général, les hommes qu'elle rencontrait tombaient assez facilement à ses pieds et se laissaient faire. Elle n'aimaient absolument pas ça et pensait même que c'était un peu malsain. Ainsi, elle avait arrêté de côtoyer bon nombre d'hommes qui voulait plus que la relation de collègue qu'ils entretenaient. elle avait arrêté d'aller en boite, se faisant immanquablement draguer et d'une façon assez répugnante cela dit en passant. Elle restait silencieuse à toute proposition, ne faisait pas de commentaires et si ça allait trop loin comme il lui était arrivé de nombreuse fois en se faisait toucher le corps, elle avait mit un correction aux rustres qui avaient osés la toucher. Elle en avait d'ailleurs envoyé plus des deux tiers à l'hôpital.

Après avoir fait cette confession un peu cavalière, elle vit son interlocuteur étirer un sourire sur son visage. Elle prit conscience que lui pluie était finalement assez fine. Pas trop forte, pas trop inexistante. Les gouttes s'écrasaient avec volupté sur le visage du jeune homme et elle ne se lassait pas de contempler ce spectacle. Son rire lui sembla une douce mélodie. Elle avait tendance à entendre des sons différents à cause de son ouïe plus développée mais c'était vrai, le rire de Léandre était assez agréable. Elle vit un lueur de frénésie traverser son regard. Pensait-il qu'elle le mordrait et que ça lui plairait ? Peut-être. Elle ne voulut pas aller vérifier, préférant laisser cette nuance de mystères entre eux.

- Je suis extrêmement flatté.

Flatté ? Elle rit à son tour. Il était flatté de savoir qu'il était une dose d'héroïne et qu'il avait en face de lui une droguée avide de son sang ? C'était cocasse comme situation mais elle était persuadée qu'une tierce personne aurait trouvé ça assez inquiétant.

- Flatté ? Vous n'êtes vraiment pas sortit de la banalité...

De nouveau il caressa sa joue. Saki lui sourit. Elle était à présent face à lui et elle remarqua pour la première fois depuis leur rencontre que son regard avait changé. Il était à présent doux. Elle ne sut comment dire ce qu'était vraiment ce regard mais ce qui était sur, c'était qu'elle était extrêmement troublée par ses yeux.

- Et bien, pourquoi ne pas se laisser aller ?

Lorsque les lèvres touchèrent le cou, elle ressentit quelques chose de terrible qui l'ébranla jusqu'au plus profond de son corps et de son cœur. Il embrassa son cou et elle succomba immédiatement, charmée par la délicatesse dont il faisait preuve. Lorsqu'il releva la tête vers elle pour voir si elle répondrait, elle ne se fit pas prier et inspira l'odeur si délicieuse. Elle embrasse à son tour le cou du jeune homme et le mordilla gentiment sans le faire saigner, comme pour le faire attendre. Elle remonta un peu et fit mine de lui manger l'œil en embrassant celui-ci. Elle dut se grandir un peu en se soulevant ses talons. La peau de Léandre, trempée par la pluie, les gouttes ralentissant au fur et à mesure que la jolie vampire sombrait dans la passion. Elle recula sa tête pour le regarder mais dédaigneusement voulant réitérer l'expérience au plus vite. Elle murmura.

- Si c'est avec vous, je veux bien être Ève et manger le fruit du pêché. Peut importe d'être damnée et être rejetée dEden si vous êtes à moi...

Le ciel était recouvert d'un épais manteau de nuage gris...Les étoiles s'étaient éteintes, laissant place à la pluie. De toute façon, Léandre, ce soir, n'avait d'yeux que pour une seule étoile...Elle brillait d'une lumière pâle et froide, sous le reflet de la lune, ses cheveux d'un blond pur rayonnant autour de son visage, tel une auréole. La main glacée de Saki vint se poser sur sa joue, et se ballada ensuite sur son torse et ses épaules. Elle semblait prendre un certain plaisir à ce contact, lui il en frissonnait. Mais pas à cause su froid. Comme c'était agréable... Il la sentit farfouiller dans sa chevelure blonde perlée de gouttes de pluie. Il plongea son regard dans les yeux argentés de la jeune demoiselle. Elle était plus petite que lui, elle avait vraiment l'air jeune mais elle dégageait sincèrement quelque chose de plus mature.Il le remarquait dans son regard, dans son attitude, dans sa façon de parler. Autrefois, elle aurait pu être une grande dame...

Il songea aux quelques images de son passé. Il était particulièrement intéressé par la transformation et tout ce qui entourait le quotidien d'un vampire. Etait-ce vraiment semblable aux légendes ? Pourquoi ne l'avait-elle encore vidé de son sang ? Lors de cette petite diffusion du passé de la jeune fille, il avait ressenti le manque cruel, la soif de sang. Du moins il en avait eut un aperçu. C'était quelque chose d'instinctif et de sauvage. Et apparemment il avait l'air d'être à son goût. Peut-être qu'il lui plaisait ? En tout cas, elle lui plaisait de plus en plus... Il se posait des tas de questions, et la jeune femme ne semblait pas encore prête à réveler tous ses secrets . Pour le reste il devait uniquement se fier à se qu'il ressentait. Elle l'intriguait d'avantage maintenant qu'il savait ce qu'elle était. Saki était un challenge à relever. Découvrir qui est vraiment Saki Fumisawa de la Valière.

*Décidemment City est une ville de rencontre*

Elle semblait rire quand elle su qu'il trouvait cela flatteur. En effet, personne ne l'avait complimenté sur me fait qu'il avait l'air appétissant. Peut-être avait-elle envie de le goûter ? En tout cas cette expérience risquait d'être dangereuse...et terriblement intéressante. Il n'avait jamais rencontrer de vampire, alors autant assouvir sa curiosité sur quelques petits points.

- Flatté ? Vous n'êtes vraiment pas sorti de la banalité...

Léandre esquissa un sourire presque inquiétant. En effet elle avait vu juste. La banalité ca ne lui convenait pas. A choisir, il préférait danser avec un vampire, le tenter que de rester dans son canapé à regarder la star'ac pour s'abrutir les neurones.

- C'est facile à deviner.

Il caressa de nouveau sa joue pâle, pour griser ses nerfs sensitifs. Au moins il ne mourrait pas idiot, sentir cette douceur sous ses doigts, ca valait vraiment le coup. Il posa un regard tendre sur la jeune femme, qui malgré sa nature vampirique, semblait être sous le charme d'un jeune magicien peu ordinaire. Il ne se laissait pas de la regarder, comme on contemple une oeuvre d'art, excepté que la sublime demoiselle avait l'avantage d'avoir le réalisme poignant d'une forme de "vie" inconnue. Il avait senti ses scrupules, ses remords. Comment une créature pareille pouvait-elle se torturer à cause de passé ? Il attrapa ses deux mains délicates et glissa ses doigts dans les siens. C'était l'extase total pour l'extrémité de ses doigts. Il ressentit un délicieux frisson le parcourir de part en part. Il profita de cette manoeuvre pour s'approcher du soi-disant prédateur dangereux, lui adresser un sourire mutin et lui embrasser délicatement le cou. Elle était divine, envoûtante. Plus il était proche, plus il sentait qu'il aurait du mal à s'en détacher. Elle était magnétique, il se laissait prendre volontairement dans cette attraction qui pourrait lui être fatal. Car là résidait le principal intérêt. A son tour, elle lui mordilla le coup. Cette sensation était exquise

- Si c'est avec vous, je veux bien être Ève et manger le fruit du péché. Peut importe d'être damnée et être rejetée d'Eden si vous êtes à moi...

"Si vous êtes à moi..."

* Je n'appartiens à personne* , se rappela-t-il.

Saki releva la tête vers lui et il plongea malgré lui dans ses yeux vif-argents, les deux joyaux qu'ornaient ce visage d'une beauté angélique. C'était comme si son corps subissait de nouveau cette attraction. Sans détourner son regard brûlant, il détacha ses mains des siennes pour les nouer autour de la taille gracile de Saki. La tête légèrement penchée, ils étaient nez-à-nez. Il sentit l'étoffe du sari mouillé qui collait sur sa peau douce.

- Je peux être à vous, ce soir....

Il se pencha vers elle et déposa un doux baiser sur ses lèvres.

Invité

* Je n'appartiens à personne*

Saki le savait. Elle avait trouvé un compagnon sauvage. Elle savait aussi que c'était quelqu'un du voyage et qu'il ne pourrait lui appartenir complètement. Elle laissa son esprit divaguer vers son existence de vampire. De toute façon, elle ne voulait pas avoir une quelconque appartenance sur lui, d'après elle ça lui casserait un peu son charme. De plus, elle tenait à ses petites habitudes, sa "chasse" qu'elle devrait d'ailleurs faire plus régulièrement au cas ou elle recroiserait Léandre. Elle souhaitait elle aussi rester libre car l'union de deux personnes était pour elle la dernière forme d'esclavage encore en vigueur au vingtième siècle. Bien qu'elle savait que Léandre ne serait pas comme ça avec elle, elle ne voulait ni prendre le risque de se l'imposer, ni de lui imposer à lui. Elle préférait être libre et si ils se recroisaient, peut-être. Pour l'instant, elle voulait profiter de cette soirée.

- Je peux être à vous, ce soir....

Elle lui sourit et fut un peu surprise lorsqu'il posa ses lèvres sur les siennes. Celle-ci étaient extrêmement douces. Elle se rappela de sa première expérience en matière de baiser et ça n'avait absolument rien à voir. La première fois c'était gluant, désagréable. Là, une myriade de saveur explosaient sous son palet et les lèvres sucrés et chaudes de Léandre lui firent croire qu'elle était devant un fondant au chocolat - son gâteau préféré - et qu'elle pouvait le dévorer à sa guise. Lorsque leur baiser pris fin, elle pensa que c'était décidément un merveilleux rêve qu'elle faisait en ce moment et qu'elle regretterai un peu lors de son réveil. Elle se garda bien évidemment de le dire au jeune homme car pour elle, une telle scène était impossible.

- En un soir il y a des millions de choses à faire

Et ça, pour sur qu'elle le savait. Elle dormait pas et était bien obligée de passer ses nuits à faire d'autres choses. Elle avait remarqué que la nuit était beaucoup plus calme que le jour. Il ne faisait pas toujours froid et c'était agréable de travailler les fenêtres ouvertes. Elle avait ainsi appris qu'en une nuit, on pouvait faire quantité de choses comme faire la cuisine, le ménage intégral de sa maison et autres choses qu'elle n'aimaient pas faire. Elle avait également apprit à se perfectionner et à se balader sous les étoiles ce qui n'était finalement pas une si mauvaise chose. Elle s'ennuyait rarement, liant l'utile à l'agréable. Ce n'était pas un de ces soirs mais aujourd'hui elle lierait l'agréable à l'agréable. Elle l'enlaça et posa sa tête sur son torse. Elle n'avait pas vraiment envie que ce rêve finisse tout compte fait. Pourquoi ne pouvait-elle pas rester endormie pour l'éternité ? Ce n'était vraiment pas bien d'avoir de tel pensées, elle devait se raisonner et se dire que ce n'était pas bien. Seulement, la tentation était plus forte et lorsqu'elle vit le cou de Léandre fraichement découverts, elle ne put s'empêcher d'approcher sa mâchoire. Elle ne le mordit pas - même si elle en avait envie - et se contenta d'embrasser ce cou qui dégageait une odeur subtile et pleine de fougue.

- Dire que l'aube arrive bientôt...marmonna t-elle avec une moue craquante et enfantine.

Elle ne ferait rien pour le retenir si il partait car si il ne voulait pas être prisonnier et enchainé, elle ne le voulait pas non plus. Ils se sépareraient comme des amis et elle prendrait cela très bien comme si rien ne lui était arrivé. Elle savait qu'elle se mentait mais elle préféré penser cela plutôt que lui dire comme une de ces filles stupides qu'elle voulait qu'il reste avec elle et qu'ils se marient. Elle n'était pas mariage et n'était pas non plus stupide. C'était une douce brise de vent qui était venue la visiter et il s'en retournerait comme il était venu, la laissant avec l'unique souvenir de cette nuit.

- J'aimerai en profiter dans ce cas

A son tour elle l'embrassa. Car si elle acceptait son départ, elle n'acceptait pas de rester sans souvenirs et sans sensation. Elle aurait un souvenir physique qui resterai gravé en elle pour toujours et cette nuit elle la garderait comme un bon moment de sa vie. Elle profita de leur baiser pour lui voler une légère goutte de sang. Elle n'en retrouverait sans doute pas avant longtemps. Et puis soudain, elle se dit que si ce n'était pas un rêve - comme elle le pensait - alors le recroiserait sûrement dans la rue. Mentalement elle haussa les épaules. Pourquoi penser au futur alors qu'il était avec elle pour le moment. Elle se posait vraiment trop de questions. Elle émit un petit rire et le fit tomber dans l'herbe mouillée pour de nouveau s'enivrer de son parfum.

Léandre aimait jouer sur l'ambiguité. Des conquêtes il en avait eu, mais pas tant que ça. Aussi loin qu'il s'en souvienne il n'avait jamais été amoureux. Il faisait ça...pour s'amuser, parce que c'était agréable...C'était plus de l'attirance que de l'attachement, et quand il voyait comment son frère pouvait réagir quand Saskia était pas loin, il se disait qu'il préférait ne pas etre lobotomisé par ses hormones. Il prenait un certain plaisir à charmer, et être charmé. Il feignait la tendresse et les sentiments comme n'importe quel acteur. Ce genre de choses est également un atout dans sa profession. Il faut savoir captiver. Tout ceci n'était qu'éphémère, il s'en rendait bien compte. Dans ce monde rien ne perdure intact.
Ce soir, donc, il avait fait cette rencontre peu habituelle. Du genre qui n'arrive jamais. Alors pourquoi ne pas en profiter ? Saki était délicieusement intéressante et d'une beauté éblouissante. Et dans une ville aussi vaste, il n'aurait peut être plus jamais l'occasion de la rencontrer. Alors autant s'amuser non ?

Il n'eut donc pas besoin de beaucoup de courage pour aller poser sa bouche sur les douces lèvres de la demoiselle. Cela necéssitait juste un peu de culot, et ça, il en avait à revendre. Ses lèvres étaient aussi froides que le reste de son corps mais elles étaient aussi douces que des pétales de roses. Délicieux. Il sentait, derrière ses lèvres parfaites, ses canines de vampire. Le baiser fut doux et il le prolongea un peu. Il aimait sentir cette sensation de légèreté que procure un baiser. Celui-ci était un peu plus particulier, il lui procurait des sensations différents, plus intenses peut-être a cause de ce magnétisme caractéristique aux vampires. Pendant un moment, il crut qu'il ne pourrait pas s'arrêter. Un peu affolé par cette idée, il rompit ce baiser divinement extraordinaire.

- En un soir il y a des millions de choses à faire

Etait-ce une invitation ? A vrai dire, il aurait pu difficilement imaginer à quoi la charmante jeune femme passait ses nuits. Léandre ce contentait de dormir, comme n'importe quel être vivant avec une horloge biologique valide. Comme ce soir, ca lui arrivait parfois de griller le couvre-feu ( le vilain garnement ! ) pour se promener en ville. Ces nuits là, le réveil était toujours difficile. La jeune femme blonde posait sa tête sur son torse.Elle sentait si bon...Il passa une main des ses longs cheveux fins et soyeux, se disant qu'une fois de plus elle ne pouvait pas être humaine vu sa perfection. Subitement elle lui embrassa le cou.

* Sans doute une pulsion de vampire*, songea-t-il avec un sourire.

- Dire que l'aube arrive bientôt...

Elle avait prononçé ses mots avec une moue irrésistible. Elle avait dit ça avec une telle pointe de regret qu'il se sentit tresaillir. Le jeune homme ressentit une légère bouffée d'adrénaline avant de s'apaiser. Décidemment elle était très subtile, elle savait quoi faire et quoi dire pour charmer. Elle n'était pas novice dans ce domaine...Combien de personne avait-elle pu manipuler ? Autant que lui ? Tant de questions qu'il préférait taire pour ne pas être déçu de la réalité, car cette dernière a souvent le don de vous décevoir. Léandre se contenta de respirer l'odeur de ses cheveux, sans rien dire. Il tentait de s'imprégner de ses sensations. C'est pas tous les jours qu'il pouvait croiser un vampire et passer un moment aussi doux, aussi tendre, aussi excitant. Tout était nouveau, elle était un territoire qu'il n'avait pas encore conquis.

- J'aimerai en profiter dans ce cas

Elle l'embrassa. Ce fut à son tour d'être un peu pris au dépourvu. Néanmoins il profita de ce baiser pour affiner ce contact. Il passa sa main sur la nuque délicate de la jeune demoiselle et il sentit ses dents de vampire lui mordiller la lèvre. Il fut surpris par cette sensation nouvelle et exquise. Cela affolait tous ses sens en même temps. Saki profita de ce moment de faiblesse pour le renverser sur le sol. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire malicieux. L'herbe état encore humide mais la pluie avait cessé. Ils se retrouvèrent tosu les deux, allongés dans l'herbe, comme deux enfants. Léandre éclata de rire, amusé par la réaction de la jeune vampire et en profita pour lui embrasser le cou et à son tour, lui mordiller les lèvres. Il s'écarta au bout d'un moment et se laissa retomber, les cheveux en bataille, son sourire en pointe pour lui demander :

- Tu ne voudrais pas me gpûter, avant que je ne partes ?

Invité

Saki réfléchit longuement. Elle regarda rapidement sa montre qui lui indiqua qu'elle devait y aller. Elle soupira. Elle ne voulait pas partir tout de suite mais elle n'avait pas le choix et puis c'était une bonne fin de rencontre après tout. Séduire, être séduite, le tout sans être amoureux, s'était on ne peut plus gratifiant et palpitant. La jeune fille se plongea dans quelques supputations inutiles qui lui valurent un baiser de la part du jeune homme, ayant relâchée sa vigilance. Elle se laissa couler lentement dans le plaisir et elle regretta un peu qu'il rompe leur baiser. Elle revint sur ses pensées. Elle allait devoir partir et le laisser. Elle pourrait lui laisser un souvenir d'elle comme par exemple...Non. Ce n'était pas raisonnable et elle n'était pas sure de pouvoir s'arrêter. Lorsqu'elle fut sur lui, elle posa sa tête sur son torse et ferma les yeux. Elle crut qu'elle allait s'endormir mais c'était l'ivresse du parfum de Léandre qui lui faisait tourner la tête. Il lui releva le menton et l'embrassa de nouveau, lui mordillant la lèvre par la même occasion. Elle apprécia ce contact et fut cependant un peu étonnée par sa réaction. Elle le pensait un peu plus sage. Sûrement ce fameux mystère qui enveloppait tous les magiciens du monde.

- Tu ne voudrais pas me goûter, avant que je ne partes ?

Cette parole la choqua un peu mais elle ne laissa rien paraître et continua à le regarder, détaillant toujours plus ce corps qu'elle avait devant elle. Le mordre, le "gouter". Elle avait été également étonnée qu'il la tutoie mais elle sourit car ça ne la dérangeait absolument pas. ça lui faisait même plutôt plaisir et elle pensa à le tutoyer la prochaine fois qu'elle le croiserai. Elle réfléchit à se demande. En avait il vraiment envie pour lui demander ça ? Pourquoi lui demander ça surtout ? Elle hésita. Elle ne souhaitait pas mettre sa vie en danger. Pas lui. Pas maintenant. Elle savait qu'elle ne pourrait pas se retenir, mais en même temps, elle en avait terriblement envie et son instinct de vampire ressurgissait. Elle le sentit une nouvelle fois, inhalant pour la dernière fois de cette palpitante soirée l'odeur si croquante et si merveilleuse de Léandre. Elle pesa le pour et le contre pendant quelques minutes et se décida. Elle le mordrait si s'était ce qu'il souhaitait, cependant elle ne le transformerait pas en vampire, elle le mordrait juste et lui prendrai un peu de sang. Elle savait transformer. Déjà, il fallait affaiblir sa victime. Ensuite, boire les deux tiers de son sang. ça s'était le plus facile dans le mode d'emploi. Et pour finir, le plus terrible, lui injecter le poison. Il fallait simplement le mordre en ayant un sentiment extrêmement fort pour cette personne comme de l'amour, de la haine, de la pitié ou encore de la compassion. Même la tristesse fonctionnait. Ensuite, s'était une épreuve terrifiante. Aussi bien pour le vampire qui devait prendre sur lui et contrôler sa soif de sang devant l'être qui était devant lui et le nouveau née qui souffrait le martyre en attendant la fin de sa transformation. Son corps mourrait lentement et d'une douleur atroce. Trois jours plus tard, s'était terminé. Elle souffla sur le cou de Léandre.

- J'aimerais ne pas le faire. Seulement, comme il n'est pas sur que je te revois, je veux bien accéder à ta requête mon petit mortel préféré...Seulement je disparaitrai ensuite...

Elle rigola de sa réplique toute seule. C'était effectivement un petit humain mais ce n'était pas un humain normal, de plus, elle n'était pas sure de le revoir. Elle le fit s'asseoir - la position assise étant plus confortable - et s'assit sur ses genoux. Elle le regarda dans les yeux et une petite note de tristesse qu'elle s'empressa de cacher apparut dans ses yeux. Elle lui fit un sourire, elle voulait qu'il conserve au moins l'image d'un monstre qui souriait. Elle approcha ses lèvres de son cou, émit un petit grognement sexy et sauvage et embrassa le cou du jeune homme. Elle remonta vers son menton et l'embrassa une dernière fois sur les lèvres comme pour lui faire croire qu'elle partirait sans avoir gouté. Soudain, elle apparut en un éclair derrière lui sans qu'il s'y attende. Elle était à présent prise d'une espèce de folie, une ivresse sauvage. Elle sortit ses crocs pendant ce qui lui sembla une éternité. Avec le plus de délicatesse possible, comme une scène au ralentit, elle planta ses canines dans le cou du jeune homme. Les sensations qui la harcelèrent alors furent terrible. Elle continua de boire, entendant le sang du jeune homme s'écouler dans sa gorge. Seulement, elle réussit à se contrôler et à le lâcher. Elle essuya avec sa langue le sang qui lui restait sur les lèvres à une vitesse effrayante. Dans son univers, tout semblait aller lentement alors qu'en réalité elle se déplaçait à deux cent kilomètre/heure. Elle sautilla jusqu'à Léandre et lui embrassa la joue en souriant légèrement tristement, comme une petite brise d'été, elle lui caressa la joue puis en quelques pas, elle disparue en murmurant à son oreille.

- Adieu petit mortel...

Son passage n'était plus qu'un souvenir et alors qu'elle courait dans l'herbe fraiche pour rejoindre sa maison, elle pensa dans un coin de sa tête qu'elle aimerait bien le revoir au moins une fois. Elle sourit et en était persuadée maintenant : ce n'était pas un rêve qu'elle venait de faire mais une rencontre utopique qu'elle souhaitait depuis longtemps. Elle imprima le visage du garçon dans son cerveau et accéléra la cadence de son pas afin de rentrer à temps pour pouvoir se préparer.

[ sniff >< c'est déjà la fin !!! A bientôt pour de nouvelles aventures en ta compagnie =)]