[RPG] Il pleut, il pleut, bergère... [PV Chunyan]

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Au moment où Erika avait pris les robes pour les emmener au bureau et qu’elle avait sorti le briquet, Chunyan avait avancé d’un pas pour protester. La bouche ouverte, aucun son ne sorti. De toute manière elle ne pu en dire d’avantage car Amanda, cette fameuse Amanda, cette femme fatale avait laissé échapper un petit rire. Ce genre de petit rire qui rompt un silence, une sorte de petite moquerie pour prouver qu’on est la mais aussi pour trahir les véritables intentions d’une personne… Ou les confirmer, au contraire. L’albinos s’était tournée vers cette femme, aussi blanche qu’elle mais nettement plus belle, pour finalement la voir boire du sang dans une tasse. Naturellement, la jeune fille grimaça sous cet aspect d’un vampire. En effet, même si elle avait rencontré des vampires dans son ancien pensionnat, elle ne les avait jamais bu boire, elle n’avait jamais vu cette lueur de délice et de dépendance dans les yeux des vampires… Elle disait « Hum que c’est bon… J’en veux plus… beaucoup plus… du sang frai… » et, comme Amanda buvait ce sang tout en la regardant, cette lueur précise disait « je vais boire son sang à elle… Elle est encore jeune et en bonne santé… elle est différente des autres… une jeune adolescente albinos… que ça doit être goûteux ! ». Aussi naturellement qu’elle avait fait la petite grimace, Chunyan recula d’un pas pour finalement s’arrêter au moment même où Erika apparu dans son champ de vision, prendre la tasse de sa « fille » et la chasser hors de la chambre. Automatiquement l’adolescente reprit une position et une tête à peu prêt normale, si on considérait qu’un visage encore plus blanc qu’ordinairement chez cette adolescente était normal.

- Elle fait froid dans le dos…mais… ce n’est pas grave… Je serais heureuse de rencontrer Catherine, un jour où elle sera disponible.

Si cela était tout du moins possible. En effet, les chances étaient probablement infiniment minces pour que l’albinos et la vampire de l’époque victorienne se rencontrent une seconde fois et puisse parler et peut être rencontrer cette fameuse Catherine. A peine avait-elle fini cette phrase que la vampire mit les robes dans les bras de Chunyan et son regard en disait long sur ses intentions si jamais elle refusait de les prendre avec elle.
Brûler. Comment pouvait-elle brûler ces robes ? C’était des œuvres d’art à part entières ! Si elle ne les gardait pas, elle pouvait les revendre. Certes, elle n’était pas dans le besoin et ce n’est pas l’argent qui lui manquait, mais les brûler n’était pas une solution pour l’albinos. La jeune fille n’allait certainement pas contredire la vampire, surtout sous le regard qu’elle lui lançait. De tout manière, dans ce cas, elles seraient brûlées et ce n’est pas ce qu’elle voulait. Mais quand est ce qu’elle pourrait les porter ? La se posait la question. Finalement, l’albinos serra les robes contre elle et regarda Erika dans les yeux.

- D’accord. Je les garde. Les brûler serait pire que tout.

Pourquoi est ce que les vampires étaient si peu expressifs ? C’était une question que l’adolescente s’était posée lorsque Erika s’était approchée d’elle peu de temps auparavant, soit pour l’intimider soit pour lui faire comprendre qu’elle ne devait pas la contredire, et elle cela avait marché. Chunyan avait eu peur pendant un court instant.
L’albinos regarda autour d’elle pour finalement retrouver son sac. Il était certain qu’elle ne pourrait pas mettre les robes dedans, mais elle le prit pour fouiller dedans. Elle était certaine de l’avoir mise dedans… Après quelques minutes de fouille intensive l’adolescente ressortit une barrette bleu, celle ci ornée d’une petite fleur du même bleu de la barrette. Par chance, ce bleu était plutôt en harmonie avec le bleu général de la demeure. Peut être était-ce une offense envers le clan d’Erika mais elle tenait à le faire aussi tendit-elle la barrette à la vampire.

- Je sais bien que ce n’est rien comparé aux robes, mais je ne peux pas partir comme ça avec toutes ces robes sans aussi te donner quelque chose… D’ailleurs en pensant de partir je devrais y aller sinon la personne chez qui je loge va peut être commencer à s’inquiéter…

En effet, il devait à présent faire totalement jour ce qui était fatal à Erika mais capital à Chunyan.

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Après quelques secondes de silence, Erika se crut obligée de préciser :

- Tu n’as rien à craindre d’Amanda. Elle ne peut mordre que les hommes... Il me semble te l’avoir déjà dit, d’ailleurs... Quand à Catherine, seule les veuves l’intéressent. Je doute que tu le sois.

La vampirette haussa les épaules. Elle savait pertinemment combien un vampire pouvait se montrer intimidant... Ils avaient toujours eut le don de faire ressentir aux humains ce qu’ils voulaient qu’ils ressentent. De la peur, de l’excitation, de l’admiration... Amanda était passée maître dans l’art de séduire les hommes, mais elle était apparemment encore capable d’inspirer de la peur. Lorsque Chunyan accepta finalement de prendre les robes, Erika eut un rapide petit sourire victorieux, qu’elle dissimula habilement. Inutile de préciser que jamais elle n’aurait brûlée ses propres robes qui lui avaient valu tant de travail... Faire ses propres robes était l’une des rares occupations qu’Erika appréciait encore après près d’un siècle de pratique. Elle était assise de façon nonchalante lorsque Chunyan commença à fouiller dans son sac...

Elle regarda d’un air interdit la barrette que lui tendit la petite albinos. Ça devait être la première fois qu’un humain –un jouet en somme - lui faisait un cadeau. Surtout qu’Erika n’avait fait que se débarrasser de quelques vieilles robes... Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle devait en penser... Une barrette à cheveux pour humaines ? Elle haussa un sourcil pendant une fraction de seconde, réfléchissant à ce qu’elle allait bien faire de cet instrument... Après tout, elle avait déjà d’innombrables gadgets destinés à maintenir ses cheveux comme elle le souhaitait... Bah, en attendant de savoir ce qu’elle allait faire avec cette barrette, autant l’accepter. Un sourire ravi s’épanouit sur son visage tandis qu’elle prenait le cadeau de Chunyan.

- Merci beaucoup. Je la garderais.

Elle fit tourner et retourner la barrette dans ses doigts pâles. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas tenu dans ses mains quelque chose d’aussi « moderne ». Elle fit claquer la barrette plusieurs fois, observant avec intérêt comment marchait l’objet. Elle la posa sur son bureau, dans une petite boîte qui contenait d’autres ustensiles similaires – mais beaucoup plus vieux. La barrette, avec sa couleur bleu un peu pétant, faisait presque tâche au milieu des vénérables objets datant parfois d’un siècle. Erika observa un moment la boîte, un sourire amusé sur le visage, avant de se retourner vers Chunyan. Elle avait raison, elle l’avait retenu bien trop longtemps. D’ailleurs elle commençait à fatiguer. Non pas physiquement – comme si un vampire pouvait l’être – mais mentalement... Elle devait constamment faire des efforts pour afficher une expression un tant soit peu humaine sur son visage, à la place du masque d’indifférence habituel.

- C’est vrai... Je te raccompagne en bas.

Erika ouvrit la porte, qui s’ouvrit sans un bruit. Elle scruta l’escalier, un peu plus loin, et l’obscurité du couloir. Aucune trace d’Amanda, tant mieux... Elle n’avait aucune envie de se montrer « ferme » une fois encore. Jouer les mamans responsables était profondément agaçant... Elle avait passé l’âge de supporter les enfantillages d’Amanda. Erika accompagna l’albinos en bas de l’escalier puis face à la grande porte... La ruelle sur laquelle elle donnait était constamment plongée dans l’ombre, et Erika ne risquait pas de prendre un coup de soleil en ouvrant la porte.

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Chunyan ignorait si sa barrette plaisait réellement à Erika et à vrai dire, lorsqu’elle vit la vampire mettre l’objet dans la boîte parmi toutes les autres affaires qu’elle avait déjà, son cadeau paraissait bien mince et simpliste. Voir même décalé. Finalement, lorsque la vampire examina l’engin sous toutes les coutures, peut être que finalement l’albinos lui avait donné de quoi réfléchir pour un petit moment, ou pas, mais au moins l’albinos avait fait quelque chose et c’est ce qui comptait pour elle.

Erika avait beau lui dire que Amanda ne lui ferait rien parce qu’elle ne mordait que les hommes, que Catherine ne s’intéressait qu’aux veuves et que visiblement Erika elle même ne mordait pas directement les personnes, Chunyan avait tout de même peur et c’était un peu normal. De plus, même si elles ne pouvaient que boire le sang de certaines personnes, elles pouvaient très bien lui faire mal… elles étaient fortes… Oui, les vampires étaient fait pour ça mais d’une certaine manière, l’adolescente se sentait bien avec eux… d’une certaine manière, ils étaient aussi des personnes mises à l’écart, ils étaient seuls parfois tout comme Chunyan l’avait été pendant un certain temps. Ils étaient différents.

La jeune fille s’arrêta un moment devant la porte et fut un peu étonnée en voyant Erika l’ouvrir sans ménagement, sans avoir peur que la lumière du jour n’entre pour la brûler ou on ne sait quoi d’autre. Non, en réalité, la ruelle qui donnait sur l’endroit luxueux était constamment plongé dans l’obscurité, ou du moins c’est ce qui semblait l’être. Chunyan pris les robes qu’elle porta d’un bras et pris son parapluie dans l’autre main, est ce qu’elle arriverait à la maison sans tomber et salir les œuvres d’art d’Erika ? Elle n’en savait trop rien. L’albinos aurait bien voulu prendre Erika dans ses bras, tout bonnement parce qu’elle la trouvait magnifique, gentille, aimable et presque même amicale. D’une certaine manière, c’est l’une des rares personnes avec qui elle s’entendait. Et surtout, elle lui avait offert quelque chose de magnifique. Mais la prendre dans ses bras la choquerait peut être ? peut être que cela la dérangerait ?Mieux ne valait il pas la déranger ou autre aussi Chunyan lui sourit et lui pris la main comme pour lui dire au revoir.

- Merci pour tout Erika… C’est vraiment très gentil de ta part. Est ce que tu penses qu’on se reverra… ou peut être pas. En tout cas, ce fut un plaisir.

C’est vrai, dans la théorie elles ne devraient plus se revoir car Chunyan dort la nuit alors que Erika ne peux sortir que le soir. A moins que l’insomnie de l’albinos ne perdure elles ne pourraient plus réellement se croiser. Peut être était-ce mieux ainsi. Elles verraient bien. L’albinos finit par sortir, dit au revoir à Erika, ouvrit son parapluie et s’enfonça dans la ruelle pour atteindre les rues où déjà certaines personnes sortaient pour aller travailler. Le soleil était déjà haut dans le ciel et il pleuvait toujours un peu.
Chunyan arriva enfin chez Staal qui fut assez étonné de son histoire…

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