[RPG] One night I dream... [One post]

La nuit est tombée sur City. C'est une belle nuit, une nuit calme. Une nuit où les seuls sons qui viennent déchirer ce silence presqu'oppresant sont la douce litanie du vent nocturne jouant doucement avec les arbres, le battement de son propre coeur et le froissement feutré d'une page. La lune est belle ce soir. Ronde, pleine, rousse. Chaleureuse, magnifique, et tellement écrasante pour celui qui ne peut dormir.
Assis sous sa fenêtre sans vitres, Seryel lit. Pas de lampe, ni de bougie, seulement la lumière de ce froid gardien qui le terasse de toute sa splendeur là-haut. Le temps avance, fuit en avant, et le sommeil le fuit. Les yeux cernés, Seryel tourne une page, et une autre. Le temps avance, et lui avec, mais le sommeil ne vient pas. Page deux cent trente cinq. Le personnage principal se meurt. Page trois cent vingt et une, il a survécu, mais par contre, l'être qu'il aimait a décédé d'une mort bien évidement sanglante et dramatiquement magnifique. Page cinq cent. Un chien abboie, un chat feule. Les yeux de Seryel papillonnent et se ferment.

... La berge d'un lac. Une fille court, fuit et se retourne. Ses yeux sont emplis d'effroi. Elle trébuche et tombe. Une main blanche spectrâle la saisit par les cheveux et la relève. Elle hurle tandis qu'une lame froide lui tranche lentement la gorge. Un hurlement se termine dans un gargouillis sinistre tandis qu'une voix s'élève. Chante ma jolie...chante pour moi Une langue se glisse dans la plaie béante et progresse dedans avec lenteur...

Seryel ouvre les yeux. Les baisse. Il est une heure. Il est en nage. Il a dormi une demi heure. Il reprend sa lecture. Le temps continue sa sombre mascarade. Le temps est lent. Le temps est long. Chaque seconde fait mal en s'égrennant car ce n'est pas la dernière. Page cinq cent vingt trois.

... Un océan de lumière est à ses pieds. Une ville anonyme baignée de lumière immobiles. Non, deux bougent. Le sphares d'une voiture. Seryel vole, porté par des vents oniriques, se contemple voler comme extériosié de son corps. Quelque chose ne vas pas. Ses ailes ne sont plus là. Tel Icare, elles sont tombées, parties vers des lieux meilleurs. Et Seryel tombe. Il tombe sans fin dans son puits de lumière. Il tombe, et la lumière s'obscurcit, devient ténèbres. Seryel dédringole dans les ténebres de son coeur, dans les ténèbres de son coeur. Rien ne lui parvient, rien ne l'atteint. Sauf le son d'une chose qui se brise. Un souffle. Une caresse. Quelque chose qui ne devrait pas être là. Un souffle, un son. Une couleur familière, une émotion étrangère....

Seryel ouvre les yeux, les monte. La lune est plus argentée, plus avancée. Trois heures. L'aube ne viendra pas. Qu'est ce que c'était? Qui... Seryel rougit, baisse les yeux, tourne la page qu'il lisait avant de s'endormir. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas fait perturber par l'un de ses rêves. Un son, une caresse. Page six cent soixante neuf. Les yeux de Seryel se ferment d'eux même.

...Un oeil d'un bleu pur le regarde. Un bleu qui vous pénètre profondement. Un bleu qui lit dans votre âme. Un bleu glaçant, un bleu fascinant. Une brise vient à lui. Seryel la hume avidement, sans trop y croire, et se fige en sentant cette odeur familière. Impossible Un son... une caresse. Seryel ferme les yeux, ne les réouvre pas lorsque la sensation fugace de doigts sur sa joue envoie une décharge dans ses membres. Un son... Ca faisait longtemps... Une caresse qui ne vient pas. Seryel ouvre les yeux sur un décor de ses cauchemars habituels. Il ne parvient à se réveiller. Il ne veut se réveiller. Même ce monde de sang, de peur et de haine porte son empreinte. Un monde qui se parre soudain des douces couleurs nostalgiques et tristes. Un monde qui devient beau, attirant, reposant quoiqu'un peu blessant... Seryel se raccroche aux dernières bribes de son rêve...

Seryel ouvre les yeux, ne les ferme pas, ne les baisse ni ne les leve. Seryel reste, voit sans voir la petite pièce à moitié détruite de l'orphelinat. Seryel porte un main à sa joue dans un geste inconscient, et laisse couler une larme fantomatique sur son autre joue. Seryel rougit, tandis que ses lèvres articulent sans bruit, ne laissant échapper qu'un souffle que l'on devine triste et rêveur.

Khei....ne

Seryel ferme les yeux. Les yeux de Seryel se ferment. Le temps passe, ils ne se rouvrent pas. L'aube se lève, et Seryel dort.

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