[RPG] Entretien avec un vampire [PV Gabriel][Terminé]

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Saki déglutit. Elle était devant les portes de l'hôpital. Son hôpital chéri qu'elle aimait et où elle était le médecin chirurgien en chef. Place qu'elle avait abandonnée durant quelques semaines. Elle ne vit la stagiaire qui lui rentrait dedans qu'au dernier moment. Elle ne tomba pas mais elle fut surprise de se faire injurier alors que c'était l'autre qui lui était rentrée dedans. Elle se mit alors en marche. Elle passa les portes de verre et entra dans le bâtiment. Rien n'avait changé. Elle était toujours la même et ce bâtiment était toujours aussi grand et aussi blanc et vert bouteille. Elle entendit alors un hurlement. Un hurlement étrange. En fait, c'était un hurlement de joie et une masse blanche vint s'écraser dans ses bras. C'était une frêle jeune fille qui se trouvait là, de grosses lunettes sur le nez et des larmes énormes qui dégoulinaient sur ses joues. Elle beugla un "SAKIIIIIIIIIIIIIIIIII" strident qui retentit dans l'hôpital et fut suivit par un "chuuut" général. Saki pensa que l'on était tout de même pas dans une bibliothèque. Elle attrapa son amie par le bras et la traîna au 1er étage, là où était son bureau. L'étage réservé aux chirurgies. Elle s'assit sur son sofa avec son amie et la prit dans ses bras. La jeune fille continuait de verser larmes sur larmes.

- Tu m'as tellement manquuuééééé !!! beugla t-elle de nouveau.

Saki fut surprise de cette marque d'affection. Pourtant, avant, son amie ne lui avait jamais fait remarquer qu'elle tenait à elle à ce point là. Saki avait toujours pensé qu'elle était une "copine" sans plus. Non. En fait elle s'était mise des œillères. Qui venait chez elle pour partager un chocolat devant un film d'horreur ou d'amour ? Qui venait lui raconter les derniers potins ? Qui partageait toujours son déjeuner avec elle ? Qui partait en vacances avec elles ? Qui venait pleurer contre son épaule lorsqu'elle était triste ? Oui. C'était bien Grace Carigton. Grace était un prénom magnifique pour une jeune femme et Saki avait toujours aimé les prénoms américains. Cette femme avait débarqué dans sa vie mais elle n'avait jamais pensé auparavant que Grace l'aimait tellement. Elle s'excusa auprès de la jeune femme et lui expliqua tout. Enfin...Pas "tout", elle ne pouvait pas lui dire la véritable raison. Mais elle lui parla de cette envie de changer qu'elle avait eu, elle lui parla de cette homme qu'elle avait rencontré mais qu'elle n'était plus sure d'aimer, de ce garçon et bien aussi de ses sentiments à elle. Elle raconta à Grace la vision qu'elle avait d'elle avant et après. Grace l'écouta et se remit à pleurer à la fin du récit. Surtout après avoir entendu Saki prononcer en souriant tendrement et sincèrement:

- Je suis contente d'avoir une meilleure amie comme toi...

Saki la serra dans ses bras puis finalement, récupéra sa bonne humeur en oubliant Alexiel et Léandre. Elle oublia tout le reste et alla enfiler sa blouse de médecin. Elle releva la miss Grace et lui essuya ses larmes. Elle regarda ensuite sa montre, s'était l'heure de manger. Elle décrocha son téléphone et quelques minutes plus tard, une pizza toute chaude trônait devant les deux jeunes femmes. Saki se rassit dans le sofa, Grace à ses côtés. Grace était très belle. Elle avait de beaux cheveux blonds très bouclés et des yeux bleus qui pétillaient. Une peau blanche et de petites taches de rousseurs discrètes. Grace était aussi débordante d'énergie et un véritable moulin à parole. Elle lui raconta tout ce qui se passait depuis son départ à l'hôpital. C'est alors qu'elle lui parla de quelqu'un qu'elle connaissait.

- ... oui et tu vois ma chérie, ce type est véritablement craquant ! Un dieu vivant !

Bien évidemment, avec si peu d'informations. Saki n'avait pas deviné que le sexe symbole et dieu vivant était ce quelqu'un qu'elle connaissait déjà. Ce n'est que lorsque Grace commença à dévier sur le fait que lorsqu'elle l'avait vu pour la première fois il lui avait fait penser à elle à cause de la blancheur de sa peau, de ses cernes et de ses yeux étranges ainsi que ses cheveux noirs, Saki s'était posée des questions. ce profil lui disait vaguement quelque chose. Grace s'éloigna alors du sujet pour parler de la dernière acquisition de Mademoiselle Middleton, la réceptionniste de l'entrée, qui était un chiwawa croisé avec un pit-bull. Très rare parait-il. Lorsqu'elles eurent fini leur repas, Grace entraîna Saki dans le couloir. Elle se stoppa alors net, au milieu du couloir, Saki lui rentrant dedans. Elle se mit à sourire, des fantasmes amusants lui traversant sans aucun doutes l'esprit. Saki suivit l'objet de ses désirs et se figea. pourquoi était il ici ? Elle se mit à trembler légèrement. Des images de leur dernier combat frappant son pauvre esprit. Grace lui souffla alors quelques mots avant d'aller saluer Gabriel Kürine Sophiev:

- Je t'avais dit que c'était un sexe symbole...

Il l'avait probablement entendu et Saki le foudroya du regard si il osait se moquer de sa meilleure amie. elle prit alors une expression un peu effrayée mais aussi troublée. elle n'aimait pas le voir si proche d'elle. Elle émit de vagues excuses à Grace pour s'éclipser plus loin. Sa meilleure amie lui sourit et Saki disparut au fond du couloir. elle se retrouva dans une salle d'opération complètement vide. Elle sonda la salle, pas de caméra. Pas de morts ni de patients. Aucun personnel caché ou en train de faire le ménage. Elle s'assit sur la table d'opération et se mit dos à la porte. Pourquoi le croiser ici ? Dans son havre de paix - et parfois - de bonheur. Elle soupira. Elle n'avait décidement pas de chance. Elle repensa alors à la phrase de son ami concernant les atouts physique de Gabriel. Ah si elle avait su ! Si elle avait su que c'était un buveur de sang et qu'il était cruel ! Elle aurait moins flashé sur ce type ! Elle se stoppa net et se rassit. oui. Si elle avait su elle aurait eu peur et il en était de même pour elle. Elle se releva et s'apprêtait à sortir de la pièce, quand tout à coup, elle fut prise d'un doute horrible en ouvrant la porte. Quelqu'un se tenait devant elle. Quelqu'un qui avait un corps de rêve selon Grace, quelqu'un qui était comme elle, quelqu'un qu'elle ne voulait pas voir. Elle releva les yeux vers lui et ses iris argentées ne purent que rencontrer celles du jeune homme. Elle recula alors et buta contre la table d'opération. La seule chose qu'elle eu l'idée de dire en le voyant fermer la porte derrière lui et s'approcher d'elle fut:

- Maman !!!!!!!!!!!

ça ne la sauverait pas, mais pour ses dernières minutes sur terre, Saki voulait une belle mort avec tout le toutime qui consistait à prononcer le nom de sa mère en hurlant de peur puis mourir. Elle était fière d'elle. C'était une démonstration magnifiquement bien réussi et son cri avait été réellement strident. Elle attendit le coup qui mettrait fin à sa vie et garda ses yeux fermés, ses mains en bouclier au dessus de sa tête.

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~ Il y a un trou sur le sternum ... ~

" Maladie congénitale ? "

~ Oui. Deborah, nettoyez les os et relevez d'autres anomalies. Je file chercher les antécédents médicaux de la victime. ~

C'était bien avec Deborah que Gabriel s'entendait le mieux à l'institut d'anthropologie. Les capacités humaines de cette demoiselle étaient remarquables, mais pas aux yeux du vampire qui avouait apprécier travailler avec elle. Deborah Jeckins. Une anthropologue de grand succès. Une humaine brune aux yeux marronés. Ses pommettes remontées, ses lèvres pulpeuses, Gabriel voyait chaque détail du corps de cette femme. De là à la trouver belle, c'était rare pour notre vampire russe qui se contentait de rechigner quand elle tournait le dos.

Deborah prit les ossements de la victime, puis elle se dirigea vers la cabine de nettoyage. Gabriel, lui, prit sa fameuse veste noire, et il l'enfiler avant de quitter l'institut, direction d'hôpital Despas. Celui-ci se trouvait à cinq minutes du bâtiment d'anthropologie. Pas besoin de voiture pensait Gabriel qui passa les portes de verre. La première remarque fit que les infirmières se figèrent à son arrivée. Le vampire leur sourit affectueusement avant de monter au premier étage par les escaliers, ses pas doux et légers. Lorsqu'il arriva à l'étage des chirurgies, il aperçut deux silhouettes se profiler devant lui. Le jeune homme haussa un sourcil, puis il aperçut une petite blonde aux lunettes le saluer gentiment. Gabriel lui offrit un petit sourire, passant une main derrière sa tête. Mais la deuxième femme se recula et disparut de la vue du vampire qui s'avança vers la dénommée Grace.

~ Excusez-moi, mademoiselle. ~

Gabriel abandonna l'infirmière, puis il scruta les alentours. Ça sentait le vampire. Serait-ce ...

Le russe se plaça devant les portes d'un bloc opératoire. C'était alors que la vampire se dévoila aux yeux de Gabriel qui reconnut directement Saki, la demoiselle qu'il avait mis en pièces la dernière fois. Celle-ci, encore troublée par leurs confrontations, percuta la table d'opération, se braquant en hurlant sa mère. Gabriel resta pantois. Il n'allait pas la manger !! Le vampire s'avança vers elle, et il se saisit de ses poignets délicatement, écartant ses bras pour briser la défense mince de la blouse blanche.

~ Hé ... Saki, je ne te ferais pas de mal. Calme-toi. ~

Le vampire la lâcha, de peur d'encore plus l'effrayer. Il se recula, restant face à Saki. Il n'allait pas la tuer ici. D'ailleurs, il s'était assez abreuvé pour ne plus être aussi agressif qu'avant. Il était le lion qu'on avait dompté. Le gentil toutou qu'on avait nourri pour qu'il ne fasse plus de ravages. Gabriel était sain. Gabriel était lui-même. Contrôleur de ses actions. Attentionné. Alors voir une femme crier à l'aide rien qu'en le voyant, il en était bien attristé.

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Saki sentit sa dernière heure arriver donc et garda ses bras en croix. Certes, c'était quelques chose de très stupides et inutile à faire dans ce genre de situation. C'est vrai, si vous êtes poursuivie par un tueur en série, vous n'allez pas vos planter devant lui et lui crier "MAMAN" en articulant bien et en prenant votre voix la plus strident n'est-ce-pas ? ...Bon d'accord vous êtes stupide, mais ce n'est pas le cas de tout le monde d'accord ? Bon je reprend. Pour ceux qui ont un MINIMUM d'instinct de survie, vous ne le ferez pas. Vous fuirez. Saki n'avait - reconnaissons le - aucun instinct de survie. Elle était même pratiquement suicidaire ces derniers temps, mais de là à se ridiculiser de la sorte devant son pire ennemi, elle aurait pu faire mieux - comme par exemple périr noyée dans de la gelée rose parfum fraise. ça aurait plus marrant et plus appétissant. Elle l'entendit alors lui dire qu'il ne lui ferait aucun mal et qu'elle devait se calmer. Elle ouvrit les yeux et prit conscience qu'elle n'était pas morte. Elle plaça une main sur sa poitrine et soupira de soulagement. Elle avait pleins de patients à secourir ! ça aurait été une mauvaise idée vraiment de la tuer n'est-ce-pas ? Pourtant elle n'était pas rassurée et continuait un peu à trembler.

- Ah bon ? Ah ah...Tant mieux alors !

Comment être encore plus ridicule ? Accrochez vous ! Il suffit de se rendre compte que votre ennemi ne vous veut aucun mal et que vous avez été parfaitement ridicule de hurler ainsi. Vous prenez aussi conscience que ça a été très blessant le seul truc dérangeant, c'est que vous avez tellement peur que vous n'arrivez même pas à vous excuser correctement - à votre pire ennemi - et lui offrir un café pour vous faire pardonner - vu que c'est ennemi normalement. Saki recula un peu. Elle n'aimait pas se tenir trop près de Gabriel. Parce que un comme l'avait fait remarquer Grace c'était un sexe symbole et que Saki restait une femme avec des désirs et des fantasmes et deux parce qu'elle avait peur de lui. Elle n'avait pas envie de se retrouver de nouveau dans le même état que la dernière fois. Elle avait eu l'air tellement pitoyable, tellement malheureuse. Et tout cela devant...Devant Léandre ! Elle ragea intérieurement. Elle avait été humiliée. Même si ça n'avait pas été Léandre, elle avait eut honte et elle détestait avoir honte.

- Qu'est ce que tu me veux au juste si tu ne veux pas me tuer ?

C'est peut-être bête comme question pour certaines personnes, mais il y en a qui sont vraiment intéressés de savoir quand il vont rendre l'âme. Saki en faisait bien évidemment partit. Si il l'avait suivie ce n'était certainement pas pour jouer aux petits chevaux ou autres jeux simplistes. Elle se demanda alors avec horreur si il comptait abuser d'elle. ça aurait normal après tout après l'avoir mise au plus bas. Elle afficha une mine affolée qu'elle tenta de dissimuler derrière un sourire mais sa peur était encore présente et le résultat n'était pas terrible. Abuser d'elle ? ça tombait sous le sens bien sur ! Elle sentit alors les larmes dégouliner sur ses joues.

- Ne fait pas ça s'il te plait...

Eh oui, Saki était en pleine crise de paranoïa aiguë créée en partie à cause de la fatigue et de ce qu'elle avait vécu ces derniers temps. Elle ne s'en rendait peut-être pas compte, mais l'autre gugus en face d'elle ne comprenait sûrement grand chose à ses paroles. Elle pleurait des larmes de crocodiles parce qu'en fait, elle espérait qu'avec un peu de chance il renonce à ses plans machiavéliques. Grosse erreur de sa part. Elle avait légèrement oublié que c'était un vampire qui se tenait en face d'elle et non n'importe quel humain. Saki était dans une mouise profonde et elle ne se rendait même pas compte qu'avec sa blouse de médecin elle était en train de plonger vers le fond. Elle se racla la gorge et essuya ses larmes d'une façon théâtrale. Il fallait rester digne jusqu'au bout. Si elle avait su à quel point elle se trompait, Saki n'aurait pas non plus deviné qu'elle aurait ensuite l'idée de disparaitre dans un trou de souris pour le restant de ses jours.

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Saki s'était redressée, telle une fleur éclosant sous le soleil de printemps. Gabriel avait repoussé la menace de mise à mort apparemment. Mais d'autres idées saugrenues germaient dans la tête de la vampire qui, après quelques minutes de soulagement, se mit à pleurer comme une gamine, affirmant qu'il voulait autre chose que des simples paroles. Là était l'erreur. Gabriel n'avait en aucun cas l'intention de la violer, encore moins ici. Grace attendait dans le couloir, et si ça se trouvait elle allait venir rejoindre le duo de vampires. Saki pleurait à chaudes larmes, toute tremblante. Gabriel soupira. Il était en quelques sortes dans la merde. Il mettait une pauvre chirurgienne dans tous ses états alors qu'il l'avait à peine frôlée. Gabriel s'approcha de la jeune femme, écarta ses bras puis il se blottit contre elle affectueusement, la tête sur son épaule.

~ Ne dis pas n'importe quoi. Je ne vais rien te faire. Je veux juste ... ~

A présent, tout dépendait ce qu'il allait dire prochainement. Il pouvait jouer le sadique et dire qu'il la voulait elle, tout entière. Il avait la possibilité d'affirmer qu'il voulait sa mort, ou encore la torturer inlassablement. La jeter dans un trou où les chiens affamés se jetteraient sur son corps déjà meurtri par des coups. La ligoter, nue, et la balancer sur un lit afin d'assouvir ses désirs les plus farfelus. Lui écorcher les doigts, un à un, et boire tout son sang jusqu'à ce qu'elle soit une momie. L'écarteler à une roue, faisant comme dans un cirque: lui balancer des couteaux qui manqueraient de la toucher. La contortionner jusqu'à en perdre haleine. La vider de ses organes. Lui ôter la vue, comme Oedipe se l'était fait après avoir découvert la sombre prophétie dont il en était le tronc. Et pourquoi pas lui voler son coeur, la faisant souffrir en tant que mariée meurtrie ? Toutes ces idées, bien sûr, ne seront jamais appliquées. Car Gabriel n'était pas de ce genre-là. Une femme se devait d'être préservée, doux fruit de dieu avec l'homme. Saki était une femme si belle, elle ne méritait pas toutes ces insanités.

~ Je veux juste récupérer les antécédents médicaux d'une dénommée Gladys Lipckin. ~

Et hop, un sourire. Un sourire rassurant. Un sourire qui voulait dire tout. "Saki, tu es en sécurité ici, je ne te ferais aucun mal. Calme-toi. Je ne suis plus celui que tu as connu". Voilà ce qu'il voulait dire. Gabriel se releva, prenant la main de la jeune femme dans la sienne afin de la remettre sur ses jambes. Il époussetta sa blouse de chirurgienne, glissa deux doigts sur sa joue, puis il posa ses lèvres sur son front, sans aucune pensée néfaste.

~ Tu peux m'aider ... S'il te plaît ? ~

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Lorsqu'il avait dit qu'il ne lui voulait aucun mal, Saki avait déjà été moyennement convaincue. Non mais c'est vrai. Ce type lui faisait peur elle n'arrivait pas à se contrôler. Le voir s'excuser aurait quand même été sympathique de sa part. Il commença à dire qu'elle se trompait et Saki se mit à rougir de honte. Ce n'était plus qu'une question de secondes. Dans quelques secondes elle serait réduite en bouillie par l'opération du saint esprit pour avoir cru pareils sottises. Elle fit un sourire plutôt mal à l'aise, surtout lorsqu'il la prit contre lui. Elle rougit plus encore. Cette proximité ne lui plaisait pas. Pas du tout même. C'était trop près. Elle manqua de cesser de respirer. Elle se mit alors à laisser son esprit déambuler et happa par la même occasion les pensées du vampire. Elle se figea et le repoussa violemment. Ce qu'elle était en train de voir était horrible. Elle disparut et se cacha sur une poutre située au plafond, morte de peur. Il parlait de l'avoir tout à lui, bon ça c'était encore passable, mais lui arracher le ventre et la jeter en pâture à des chiens c'était vraiment terrifiant. Elle vit encore d'autres images terrifiantes traverser la tête du vampire. En temps normal, elle aurait trouvé cela par choquant pour deux sous car elle était toujours supérieur. Le problème c'était que là elle était complètement en dessous de son adversaire et qu'en plus elle avait peur.

- Reste loin de moi espèce de satyre sadique !!!

Elle ferma les yeux. C'était un cauchemars. Elle souffla et inspira plusieurs fois. Il y avait forcement une explication rationnelle à tout cela. Il ne pouvait pas vouloir la tuer alors que Grace était juste à côté ! - elle inspira - pas la peine de se faire du mouron pour si peu après tout son amie était là. Elle fut alors un peu rassurée de voir qu'en fait il ne comptait pas mettre ses sombres projets à exécution. Elle redescendit légèrement tremblotante mais avec souplesse de sa cachette et apparut devant le jeune homme. Il lui expliqua qu'il devait récupérer les antécédents médicaux d'une jeune demoiselle nommée Gladys Lipckin. Saki connaissait ce cas et lorsqu'il lui demande de lui donner les précieux documents, elle voulut se faire pardonner.

- Bien sur. Ils sont ici.

Elle se déplaça gracieusement dans la pièce et apparut devant une grande armoire en fer blanc. Elle l'ouvrit et récupéra une serviette en papier contenant plusieurs documents. Elle réapparut près de Gabriel et lui tendit l'objet. Elle fit un grand sourire et ne put s'empêcher de le détailler. Des cheveux noirs mi-long, des yeux de la même couleur sombre et un joli nez aquilin. Bizarrement il n'avait pas la même allure en médecin que dans la vrai vie. Elle perdit son sourire en croisant ses yeux. C'était vraiment troublant de se retrouver en face de la personne qui avait essayé de la tuer. Elle détourna les yeux et se dirigea vers la porte derrière laquelle était Grace. Elle allait partir, s'éloigner de ce "sexe symbole" comme disait son amie et oublier cette conversation.

- Bon...Je...Je vais donc te laisser...

Elle posa sa main sur la poignée et hésita à tourner le loquet. Une odeur régnait dans la pièce. Elle n'aurait pas su la définir. Le parfum du vampire embaumait. ça n'était pas une odeur pesante et qui lui arrachait le coeur mais c'était un odeur délicate, agréable et douce. Elle hésita, tourna la tête vers Gabriel détourna de nouveau son visage et décida de passer cette porte, convaincue que c'était le bon choix.

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Ses pensées sombres persécutaient Saki. Gabriel le savait. Car sur son doux visage de vampire, il pouvait lire la terreur. Il avait oublié qu'elle pouvait lire dans les pensées. Quel idiot !! Ce n'était vraiment pas la peine de songer ici, en présence de la vampire. Non, toutes ces idées, il ne les appliquerait pas. Jamais. Il était beaucoup trop admirateur des femmes pour leur faire du mal. Il était agressif et méchant seulement quand il était assoiffé, quand il perdait donc le contrôle de son corps.

- Reste loin de moi espèce de satyre sadique !!!

Satyre sadique. Gabriel se reçut une grosse claque en pleine figure. Stoïque, il écarquilla à peine les yeux, apercevant Saki qui se faufila dans sa cachette. Les bras le long de son corps, le vampire méditait. Satyre sadique. Satyre sadique. Satyre ... Il répêtait cela sans cesse, à en perdre la boule. Il s'efforcer à se dire qu'il ne l'était pas, mais une femme, Saki, l'avait traité de monstre. Non !! Il n'en était pas un !! Non !!!

Il inspirait, expirait. Il recrachait ces flots de colère de sa tête. Il essayait d'abandonner le satyre sadique qu'il était d'après Saki. Il n'était pas méchant, non. Il ne l'était pas. Il était un honnête citoyen qui payait ses charges, qui exerçait son métier avec beaucoup d'attachement. Il était assuré, avait son permis de conduire et était très prompt dans son travail. Alors comment pouvait-il être un satyre sadique ? Comment pouvait-il faire du mal à quelqu'un ? En ayant soif. En étant un vampire assoiffé de sang. Hélas, cela lui arrivait fréquemment. Son travail l'avait conduit ici, et le hasard avait voulu qu'il croise la femme qu'il aurait bien aimé prendre pour épouse, si seulement s'étaient-ils rencontrés dans de meilleures conditions.

Gabriel revint dans la réalité, après avoir expié cette insanité de son esprit. Saki tendait les documents qu'il cherchait. Le vampire s'en saisit, articulant un faible merci de son gosier. Saki se dirigea vers la sortie, bredouillant quelques mots. Elle partait. Soit, il ne la retiendrait pas. Elle tourna la poignée. Gabriel se retourna vers elle. Elle le salua. Il tendit un bras vers elle. Tentant vainement de la retenir.

~ Attends ... Je ... ~

~* Excusez-moi, Mademoiselle Fumisawa. *~

Satyre Sadique. Etait-ce vraiment ce qu'il était ?

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Gabriel était choqué mais pour le coup, saki n'en avait rien à faire. Lui il avait failli la tuer à moitié. Elle était désolée de l'avoir blessée mais ça s'arrêtait là. Elle ne s'excuserait pas pour autant et garderait cette pensée en elle. Il l'avait blessée beaucoup plus profondément et sa blessure à elle ne guérirait peut être jamais. Elle menait déjà une vie difficile avec son état de végétarienne, mais en plus il l'avait énormément affaiblie. Elle était obligée de s'imprégner de quelqu'un pour pouvoir vivre convenablement. Elle fronça un peu les sourcils. Elle n'allait certainement pas lui pardonner comme ça en tout cas. Elle haussa les épaules devant son remerciement. Elle lui avait donné le document et c'était bon. Elle allait sortir quand soudain il l'attrapa par le poignet. Il la retenait. Il lui demanda d'attendre puis il s'excusa. Il s'excusa par pensées. Il se posait des questions. Ce n'était franchement pas la peine de se mettre dans tout ces états pour elle, elle n'en valait franchement pas la peine. Une petite vampire qui n'avait rien demandé à personne et pas très forte en plus. Elle posa sa main sur la joue du vampire et s'appuya contre la porte. Elle lui parla par la pensée.

~ Je ne t'en veux pas...pas pour ces pensées. Mais...j'ai peur...Tu ne peux m'en vouloir après m'avoir autant blessée ~

Autant être franche. Pas la peine de lui raconter des bêtises. Il serait peut être encore plus choqué mais il ne devait pas se faire d'illusions. Elle le prit dans ses bras, comme il avait fait pour elle. Elle se mit à trembler plus violemment encore. Elle tenta d'arrêter son corps mais rien à faire. C'était trop dur. Elle lut les pensées de Grace. Elle souria intérieurement. Sa meilleure amie lui redonnait du courage mais en même temps, elle sentait qu'elle allait devoir lui donner des explications. Franchement, elle rentrait et voilà qu'elle parlait en privé avec le "dieu" du l'hôpital. Selon Saki, les hommes beaux étaient en général des hommes stupides. Ce n'était pas tout le temps le cas pourtant. Elle était toujours dans les bras de Gabriel et tremblait encore. Elle le lâcha et lui sourit difficilement comme pour lui faire comprendre que tout allait bien. Surtout, elle venait de se rendre compte qu'elle l'avait enlacé en ayant conscience de sa propre peur.

- Je suis vraiment désolée. Je ne sais pas ce qui m'as pris en fait !

Elle se retourna. Arg ! Impossible de se cacher. pourquoi les vampires étaient ils si beaux. Elle inspira puis expira une nouvelle fois. Garder son calme. Il ne fallait pas de nouveau se tromper et souffrir. Elle avait décidé de changer. Maintenant elle devait avoir une vie tranquille, loin de tout. une vie paisible. Une vie simple. Elle voulait exercer son métier. C'était les seules choses qu'elle voulait et uniquement cela. Prendre des chocolats avec Grace devant des films de Stephen King. S'occuper de ses patients. C'était son unique objectif maintenant. Retomber sous le charme de quelqu'un était une très mauvaise idée. Elle se retourna, le rouge aux joues. Il était toujours là derrière elle. Elle avait pensé cinq minutes que peut-être elle rêvait et qu'en se retournant il ne serait plus là, à à peine un mètre d'elle. Même pas, elle compta cinquante centimètres.

- Ecoutes...tu voulais seulement ce dossier ? Pourquoi m'as tu suivie alors que tu avais une myriade de médecins à disposition ?

Elle trouvait cela bizarre en effet. Ils étaient censés être ennemis. Il avait tenté de tuer Alexiel. Il avait essayée de la tuer et elle lui avait volé sa proie. Elle l'avait empêché de tuer cet être qui lui était si cher auparavant mais qu'elle voulait à présent oublier. Elle leva les yeux vers lui et défia son regard. Elle ne baisserai pas les yeux. Elle voulait qu'il soit franche pour une fois au lieu de se cacher derrière son sourire. Lorsqu'il était affamé il changeait de personnalité. Pour l'instant il était doux, gentil, prévenant. Mais combien de temps cela durait il ?

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Ce contact si plaisant semblait durer une éternité aux yeux de Gabriel. Saki qui avait une totale peur de lui osait le toucher, alors qu'elle prenait les jambes à son cou quelques minutes auparavant. C'était le vampire qui l'avait retenue, mais il ne pensait pas qu'elle aurait cette réaction. Sachant que la blouse blanche pouvait lire dans les pensées, s'excuser par la voie intérieure était une meilleure idée à son goût, car Grace attendait dehors, et se demandait certainement ce qu'il se passait. Songeait-elle à débarquer comme cela, alors que Saki et Gabriel s'exprimaient par pensées, figés ? Non, l'infirmière ne le ferait pas. Du moins, c'était ce que songeait Gabriel. Grace devait être patiente, probablement. Le vampire se sentit si petit lorsque Saki le prit dans ses bras, comme lui l'avait fait auparavant. Son corps si fier se courbait, ses jambes fortes se plièrent, ses bras tombèrent ballants sur les côtés. Sa tête, elle, restait droite, optimiste, alors que son visage en prouvait en contraire. Ses yeux de chat se clorent, ses lèvres si enviables se serrèrent, son visage entier parut triste et bien lamentable. Un vampire si beau et fier de sa personne se trouvait maintenant démuni de ses capacités, et ce par la puissance de la femme. Saki avait réussi à inférioriser Gabriel qui se voulait fort et combatif. Cette étreinte ne dura, à sa plus grande chance, pas très longtemps. Saki se recula, et força ses lèvres à sortir un sourire se voulant rassurant. Gabriel n'y croyait pas une seule seconde. Elle voulait qu'il soit tranquille ? Mais c'était trop tard ! Elle avait peur de lui, elle en était terrifiée, alors comment Gabriel pouvait-il se comporter normalement ? Comme il pouvait se répugner. Cette partie sombre de lui, il la rejetait. Mais elle revenait systématiquement quand il était assoiffé. Et ça, c'était irrévocable.

- Ecoutes...tu voulais seulement ce dossier ? Pourquoi m'as tu suivie alors que tu avais une myriade de médecins à disposition ?

Ce fut là que Saki installa le doute chez l'anthropologue qui sourit faiblement en voyant sa dite collègue rougir. Qu'elle était adorable quand le rouge la prenait aux joues. Sur le coup, il aurait bien voulu la chouchouter, lui attachant les cheveux comme une gamine. Mais il s'abstint, sachant bien le doute qui germait en lui. En effet, était-il allé à la rencontre de Saki juste pour le dossier de Gladys ? Gabriel resta silencieux un moment, que ce soit en pensées ou en paroles. Etait-il vraiment conscient de ses actes ? Etait-il allé voir Saki juste pour les antécédents médicaux, ou cherchait-il autre chose en particulier ? Gabriel feuilleta le dossier lentement, page par page, le regard dans le vide. A sa plus grande surprise, une larme s'écoula de sa joue froide et pâle, avant de se loger au creux de son menton et de s'écraser en pétales sur la photo de la victime. Gladys était belle. Mais elle était morte. Qui avait bien pu détruire une aussi jeune fille ? La vingtaine à peine, et la vie s'était achevée tristement pour elle. Elle avait tant de choses à découvrir encore. Gabriel ne pleurait pas pour elle, non, ce n'était pas son genre de se lamenter sur ses "patients" en décomposition. Il pleurait rarement. Mais Gabriel pleurait pour Saki. Pour cette vampire qui l'avait brisé de l'intérieur, comme lui l'avait fait avant, quand il était ce monstre. Il espérait pouvoir renier de nouveaux liens avec la chirurgienne, repartir sur un bon pied, et enterrer les fautes du passé.

~ Tu t'étais enfuie en me voyant. Ca m'a intrigué. Alors je suis venu. Je me demandais si on pouvait recommencer. Car vois-tu, j'ai sincèrement envie de te connaître davantage, Saki Fumisawa. ~

~* Ne vois pas ce côté si sombre de moi, ce côté que je suis lorsque j'ai extrêmement soif. Ne me vois pas comme le satyre sadique que tu penses que je suis. Non ... *~

A présent, lui-même tremblait de tout son être.

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Saki se demandait vraiment pourquoi il l'avait suivit. Après tout, elle n'avait rien de spécial et Grace était avec elle. elle pensa d'ailleurs à son amie. Que devait elle penser en ce moment à attendre derrière la porte et en les entendant peut être parler. Elle espéra qu'elle n'avait pas entendu de bruit. Si jamais Grace découvrait sa vrai nature, c'en serait fini d'elle. Elle aurait perdu une de ses rares amies. Elle soupira. Elle se laissa aller contre la porte. Il était encore en pleine confusion et elle sentait ses sentiments s'affoler. Il était triste ! Il était triste ! Elle s'affola encore un peu en voyant qu'il se répugnait. Saki se sentit mal. Elle ne voulait pas ça. Bon d'accord il l'avait brisée mais elle n'avait pas pensé qu'elle pourrait à son tour lui faire si mal. Elle écarquilla les yeux et s'approcha de lui. Elle cessa un peu de trembler. Sentir la peur de Gabriel couler en elle lui faisait du bien. Elle le saisit par l'épaule et le força à relever la tête. Elle se mit à parler. Sa voie ne tremblait pas vraiment mais disons qu'elle n'était pas rassurée et à l'aise face à lui.

- Écoutes...Ce n'est pas ce que tu...

Elle s'arrêta de parler. Ohmondieu ! ohmondieu ! Il était en train de pleurer là ! Des larmes dévalaient ses joues et sa peau diaphane luisait. Elle écarquilla de nouveau les yeux. elle avait fait quoi là ? Elle avait fait pleurer le big boss !!!! elle se recula. Il releva les yeux vers elle et son coeur lui fit mal en voyant le regard qu'il lui lançait. C'était un regard étrange et plein de tristesse. Ses yeux étaient bordés par les larmes et ses yeux étaient vides de sentiments. Elle posa une main sur sa joue pour s'excuser. Elle ne voulait pas. Ce n'était pas son intention de lui faire aussi mal. Elle lui parla dans son esprit et lui envoya des ondes chaleureuse. Elle ne voulait pas qu'il pleure pour elle. Il lui dit alors qu'il voulait recommencer tout avec elle. Elle sentit de nouveau son coeur se serrer. Il lui disait clairement qu'il voulait mieux la connaitre mais sa voix était...pleine de chaleur et d'une autre chose étrange que Saki ne réussi pas à déterminer. Elle fouilla ensuite ses pensées et entendit ses paroles. Il souffrait tellement. Il lui demandait de faire abstraction de son côté maléfique. Elle baissa les yeux. Elle pensa qu'elle devait le décevoir en agissant ainsi car elle même possédait une part de ténèbres qui se réveillait lorsqu'elle était particulièrement en colère, triste ou encore affamée. Il se mit à trembler et Saki n'hésita plus. Elle le prit dans ses bras sans trembler et en oubliant sa peur par la même occasion. Elle le garda contre lui et de ses petits bras enlaça la taille de l'imposant jeune homme. Elle était petite. vraiment petite. Et lui il était grand.

- Je ne peux peut-être pas tout te pardonner. Mais je laisse toujours une deuxième chance. si tu arrives à te racheter je te pardonnerai...Comprend moi. Je ne contrôle pas mes sentiments et mon coeur réagit à ma place...

Saki se suréleva sur la pointe de ses pieds et posa délicatement ses lèvres sur la joue de Gabriel. Elle n'aurait pas dut...Bon d'accord ça vous arrive jamais à vous de céder à vos pulsions ??? Saki n'était pas une petite fille bien sage comme on aurait pu le penser et l'embrasser juste sur la joue c'était déjà énormément se retenir. Elle se remit normalement et le regarda dans les yeux. Elle ne rougissait pas. Elle était une femme, pas une enfant. Elle ne pouvait pas résister à ses pulsions, du moins pas vraiment. Elle s'écarta légèrement de lui. Elle savait que les vampires étaient d'aventure assez coincés. La faute à leur traditions stupides qui remontaient à l'ancien temps. Elle ne savait pas si Gabriel était ainsi mais elle préférait ne prendre aucun risques. Elle se plaça à un mètre de lui. Impossible de lui sauter dessus de cette façon. Elle chassa le petit diable qui hurlait à ses oreilles mais le petit ange était plus malin et lui dit exactement ce qu'elle voulait entendre. Elle ne fit rien et se contenta de le regarder avec tendresse. Il ressemblait à un petit animal peureux en ce moment. Saki aimait les gens qui souffraient. Elle les aimaient allez savoir pourquoi mais elle les aimaient beaucoup. Elle avait toujours pensé que lui ne souffrait pas et il venait de lui prouver le contraire. Comme quoi...Les vampires étaient tous destinés à souffrir.

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A présent, Gabriel tremblait de tout son être. Ce corps si fier était emporté par des soubresauts. Sa cage thoracique se noyait dans les larmes et la peur qui le saisissait au ventre. Que pouvait-il bien attendre à présent ? Quelle serait la réaction de Saki face à ses dires prononcés sous la tristesse et la haine de lui-même ? Gabriel espérait seulement qu'elle ne s'enfuirait pas en courant. Il souhaitait qu'il l'écoute, qu'elle le trouve sincère. Car il l'était, et oui. Ces larmes qu'il ne pouvait stopper traçaient leur chemin sur ses joues de glace, et elle furent interceptées par une main délicate, douce. La main de Saki. Prenait-elle Gaby en pitié ? Qu'importe, le vampire pleurait, et c'était rare. Si seulement pouvait-il cesser de chialer comme ça ! Sa réputation en pâtissait. Lui, le beau gosse des hôpitaux, avoir un sacré coup de blues ? Non. Mais il pouvait se le permettre. Tout le monde flanchait un jour. Que ce soit, hier, aujourd'hui, ou même le lendemain. Gabriel avait le droit de pleurer. A présent, il savait qu'il ne pourrait plus se retenir de pleurer. Saki y était-elle pour quelque chose ? J'avoue que moi-même, je ne le sais même pas. Mais cette vampire faisait tanguer Gabriel. Plus il la connaissait, et plus il la désirait. Car les petites vampires blondes, gentilles mais pourtant fortes et changeantes, Gabriel les aimait. Et déjà, Saki lui avait fait un certain effet. La jeune femme continua à faire désirer Gabriel en l'enlaçant, cette étreinte était rassurante. Le vampire s'arrêta de pleurer. Ses yeux ne débordaient plus. Il reprit sa pâleur habituelle. Aucun rouge ne vint perturber ce visage à la beauté de glace. Saki s'en voulait. Et elle affirma très clairement qu'elle acceptait la "proposition" de Gabriel, même si elle ne le pardonnait pas totalement. Il allait réussir à se racheter. Oui, il se promit de ne plus jamais la blesser. Plus jamais, parole de russe.

Gabriel pesa le pour ou le contre. C'était les sentiments de Saki qui la faisait réagir ainsi. Voulait-elle dire que Gabriel l'attirait physique du moins ? Le vampire accorda un sourire bienveillant à Saki. Il resta un peu penaud en la voyant s'écarter de lui, à bonne distance. Le vampire se mit sur ses deux jambes, droit sur toute sa longueur. Ses un mètre quatre-vingt se voyaient grandement. Saki, elle, était minuscule à côté du jeune homme qui ne prenait même pas garde à cette différence de taille. Il préférait, et il l'avouait, les femmes petites aux asperges. Et Saki était d'une taille raisonnable. Son corps entier était enviable. Cela partait de son visage muni d'une perfection dévastatrice, aux jambes fines et élégantes. Gabriel la trouvait très belle .... Trop belle. Le vampire s'approcha d'un coup de la chirurgienne, glissant ses doigts le long de sa joue. Il posa ses lèvres sur le coin des siennes, comme pour la taquiner, puis il lui sourit chaleureusement et annonça:

~ Tu veux que je parte ? Je peux rester encore un peu ... Deborah sait attendre, n'est-ce pas ? ~

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Saki se sentit très mal en le voyant trembler à ce point. Un souvenir jaillit alors de son esprit. un souvenir qu'elle aurait préféré oublier. Elle était enfant, cinq ou six ans peut être. Elle était enfermée dans le noir et pleurait et tremblait et hurlait de peur et appelait sa mère qui ne venait pas. Elle était terrifiée. Elle pleurait toutes les larmes de son corps parce qu'elle avait peur. Peur d'elle, peur des gens, peur du noir, peur des méchants, peur des maladies. Elle était recroquevillée sur elle même, oubliant le monde, s'enfonçant dans la plus épaisse noirceur qui soit. Elle sombrait. Et puis une main l'avait secourue. Elle ne se rappelait plus de qui il s'agissait. A un moment elle avait pensé que c'était peut être sa sœur Marguerite qui était encore vivant à l'époque. Plus tard elle avait apprit que c'était sa mère qui l'avait prise dans ses bras et l'avait consolée à ce moment là. Elle se revoyait dans Gabriel. Il ressemblait à un enfant perdu qui pleurs à cause de la peur qui le ronge. Elle se mordit la lèvre. Elle n'avait pas voulu qu'il lui ressemble. Pourquoi était il si mal ? Elle pensait qu'il était fort mais en fait, tout comme elle il se protégeait derrière une carapace dure comme la pierre. Pour une raison inconnue, cette carapace avait à ce moment précis lâché. Elle se demanda si c'était de sa faute. Même si elle aimait voir les gens souffrir.

Saki avait été plusieurs fois embrassées. Des baisers délicieux par Charles, des baisers pas terrible par des hommes qu'elle avait légèrement côtoyés, des baisers mystérieux par Léandre. Elle n'avait pas toujours apprécié. Elle avait peur de se lier aux gens de façon amoureuse. Elle avait peur d'être blessée. Elle regarda Gabriel. Elle était rassurée il ne pleurait plus. Elle le regarda en souriant et soudainement il l'attrapa par le poignet et déposa ses lèvres sur les siennes. Elle sentit un sentiment étrange se déployer dans sa poitrine. De la chaleur et quelques chose de très agréable. Elle entendit ses pensées. Il la trouvait belle, attirante. Du désir. Voilà ce qu'elle ressentait. Il prononça quelques mots. Il lui dit qu'ils avaient le temps. Saki se sentit défaillir. Elle ne devait pas lâcher prise maintenant. elle avait été trompée déjà plusieurs fois et...Au diable les boniments ! Elle croisa le regard de Gabriel et se jeta sur lui. Elle se plaqua contre lui et l'embrassa. Elle reprit légèrement son souffle et reprit son baiser plus fougueux encore. Elle recula vers la porte, embrassant toujours Gabriel et ferma à clé avec le loquet.

~ désolée Grace... ~

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Depuis longtemps, Gabriel se retenait. Depuis plus de quatre cents ans, il cherchait l'amour. Je crois qu'il l'a trouvé, bien que ce ne soit que la graine qui se développe à peine. Pour le vampire, ces baisers voulaient tout dire. Si Saki prenait autant d'ardeur à toucher ses lèvres, c'était bien pour une raison, voire plusieurs. Un peu surpris, Gabriel se laissait totalement faire. La bête fière se rétractait sur elle-même. Et la bête devait avouer qu'il était bien content de repartir sur ce pied-là. Car quand le bloc opératoire fut clôt par Saki, il sut qu'il n'aurait plus à se retenir. Ce corps qu'il désirait tant était collé contre le sien. Ces formes bien enviables le faisaient frissonner. Et ces lèvres si douces, il voulait les dévorer. Encore fallait-il qu'il atteigne la totale confiance de Saki. Celle-ci murmura un faible nom, trop préoccupée par ses tentations venimeuses. Grace était, bien évidemment, l'infirmière qui avait salué Gabriel tout à l'heure. Que pouvait-elle bien penser, dans le couloir ? Pourquoi mettaient-ils autant de temps ? Que faisaient-ils, bon dieu ?! Gabriel ne pensait qu'à Saki, mais aussi à ses courbes qui glissaient sur les siennes. Qu'attendait-il pour la prendre toute entière, maintenant qu'ils n'avaient plus peur ? Gabriel déplaça délicatement ses mains sur les hanches de Saki, répondant à ses baisers torrides à chaque fois. Elle ne perdait pas son temps. Elle prenait un malin plaisir à dévorer les lèvres du jeune homme. Celui-ci découvrit ses canines luisantes, mordillant la lèvre inférieure de la chirurgienne. Sous des baisers rapides et enchaînés, Gabriel coinça Saki contre le mur, des mèches de cheveux sur son visage blême. Gabriel colla son bassin contre le sien, avec douceur. Si seulement le temps pouvait s'arrêter.

~ Grace, c'est la fille qui attend dehors ? Elle va se poser des questions si nous sommes trop longs. ~

Gabriel sourit. Il souriait amoureusement. Une main baladeuse remonta jusqu'à la nuque de la blonde. Ses lèvres découvrirent le menton fin de la chirurgienne. Ses dents effleuraient ses joues douces. Sa langue frôlait la sienne quelques secondes. Les yeux grisâtres de Gabriel rencontrèrent l'argent pur de Saki. Ces yeux étaient tellement beaux. Ils voulaient tout dire. Quelle magnifique couleur. Gaby ne pouvait pas dévier ce regard froid mais chaleureux.

~ Je t'invite à dîner, Saki. Tu veux aller quelque part en particulier ? ~

Gabriel enchaîna sur tout autre chose. Et à travers ses pensées, il songeait à mieux connaître sa nouvelle amie. Sa seule amie qu'il commençait à aimer particulièrement. Un brasier s'alluma dans son coeur de pierre. Une flamme que Saki avait allumé, avec son flambeau. Gabriel était charmé. Totalement amorphe de la vampire chirurgienne. Oui, il l'aimait déjà.

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Le souffle de Gabriel était dans son cou. Elle se sentait consumée. Toutes les pensées de Gabriel la traversait avec douceur. Elle aimait leur contact. Ses lèvres si douces contre les siennes. La tendresse de ses baisers, de sa peau, de ses lèvres, de sa langue. Tout n'était que douceur, amour, volupté, simplicité. Saki se plaqua contre lui et lui arracha de nouveau un baiser. Il progressa dans son cou et continua à l'embrasser. Elle retira sa blouse blanche. Ce truc la gênait. Elle passa ses bras derrière le cou de Gabriel et l'attira vers elle en l'embrassant de nouveau. Il lui mordilla légèrement les lèvres et elle sentit le désir grandir en elle. Il la pressa contre lui. La gardant comme un objet précieux. Il ne la lâchait pas, elle non plus. Il la plaqua contre le mur. Leurs embrassades de plus en plus torrides. Elle se sentait submergée par les pensées du vampire. Il aurait voulu se l'approprier et l'avoir pour lui. Mais Saki était libre... Pour le moment elle était aussi libre que le vent. Il lui parla de Grace. Oui. C'était elle, son amie, qui trouvait l'homme qu'elle était en train d'embrasser avec passion si séduisant. Saki s'arrêta. Elle n'avait pas pensé à cela. Grace devait les attendre...Gabriel lui sourit et de nouveau elle recraqua. Elle susurra un:

- Elle attendra pour les questions...

Saki continua à l'embrasser. Elle sentit alors des sentiments amoureux naitre en Gabriel. Que pouvait elle faire ? Il ne devait pas tomber amoureux d'elle car alors elle le ferait peut être souffrir et elle n'en avait pas envie. Elle ne voulait pas revoir cette posture si troublante qu'il lui avait offert quelques minutes plus tôt. Elle laissa une larme couler sur sa joue en l'embrassant de nouveau. Elle l'embrassa dans le cou et lui mordilla l'oreille. Elle ne voulait pas penser à la suite pour le moment. Elle le fit tomber en arrière et tout deux s'écrasèrent avec souplesse et sans bruit sur le sol. Elle continua de l'embrasser tendrement, leurs langues entament un ballet sans fin. Il s'arrêta et lui murmura des mots. Il voulait l'inviter à dîner. Elle répondit à l'affirmative. pour le moment elle voulait rester avec lui.

- Nous n'aurons qu'à passer la nuit ensemble...Tu ne crois pas ?

Eh bien oui. C'était des vampires. Ils n'allaient peut être pas s'envoyer en l'air mais ils n'allaient pas dormir en tout cas donc...autant la passer ensemble. Saki sourit intérieurement en pensant à quel point elle pouvait être vulgaire parfois en pensant au sexe. Elle sentit de nouveau les sentiments amoureux de Gabriel. Pour le moment, elle sentait un sentiment agréable prendre place dans sa poitrine. Elle ne savait en aucun cas si c'était de l'amour mais ce dont elle était sure c'est qu'elle avait peur de le blesser en lui parlant. Elle ne pouvait pas lui dire qu'elle avait peur d'aimer. Elle ne pouvait pas lui avouer ses sentiments pour la bonne raison qu'elle n'en savait rien. Elle recommença à l'embrasser. Elle l'enlaça, allongée sur lui. C'était si agréable. tant de douceur, encore et encore, il l'embrassait, encore et encore elle le désirait, encore et encore il se regardaient, échangeaient des messages muets et s'embrassaient. Ils n'étaient peut-être pas complètement fous l'un de l'autre, mais en tout cas, la passion qu'ils ressentaient tout deux étaient là. Saki lui embrassa le cou murmura à son oreille.

- Si tu étais un humain je t'aurais vidé de ton sang après avoir abusé de toi...

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C'était amusant. Saki était passée de la peur qui dévorait son ventre à l'amour brûlant qui la consumait de l'intérieur. Quel changement de situation. Gabriel préférait partir de ce point-là, au lieu qu'elle le répugne comme elle le faisait avant. Apparemment, il avait réussi en partie à gagner la confiance de la chirurgienne, mais rien n'était totalement acquis. Même s'il avait en sa possession les lèvres de Saki, il n'avait toujours pas obtenu son corps, ni-même son amour. Autant y aller en douceur, sans brusquer les choses. Mieux valait prendre son temps que tout gâcher. Des efforts devraient être fournis. Gabriel ne pouvait pas s'empêcher de penser à un futur presque incertain. Il chassa toutes ces pensées dont il savait que Saki pouvait les lire, et il continue ses baisers qui devenaient de plus en plus ardents. Ses lèvres exploraient la joue, l'oreille, le cou, et même jusqu'au haut du poitrail. Et même allongé sur le sol froid, il arrivait à tenir un certain avantage sur sa nouvelle compagne. Néanmoins, Gabriel appréciait ce sentiment d'infériorité par rapport à Saki. Cette femme se grandissait, elle jouait avec sa langue comme si elle avait décidé que ce serait elle la maîtresse du spectacle. Soit, laissons-la s'éclater à être le chef d'orchestre.

Passer la nuit ensemble. Pour Gabriel, c'était une invitation à se retrouver dans un lit. Le vampire ne rétorqua rien, et sombra dans ses pensées. Acceptait-il de se livrer corps et âme à sa nouvelle amie ? Après tout, il avait besoin de se 'dérouiller', non ? Le vampire se confondit en songes, emporté par les baisers torrides de la chirurgienne. Il leva un bras afin d'attraper le dossier de Gladys. Il ne devait pas l'oublier, il était venu à l'hôpital pour ça après tout. Quelle heure était-il ? Gaby espérait seulement que le temps ralentissait pour pouvoir profiter de ce corps gracieux qui glissait sur le sien. Un vague murmure vint sortir Gabriel de ses tourments. Ca le fit bien rire sur le coup. Mais fort heureusement, le vampire se retint d'éclater de rire. Il se contenta d'étouffer son rire, une main contre sa bouche. Bien que le jeune homme soit un vampire, il n'en restait pas moins un 'mâle'. Et cette provocation le mena droit à une réponse.

~ Je t'aurais déjà prise entière si tu étais humaine ... ~, chuchota-t-il avant de mordiller le lobe de son oreille.

A présent, il avait réfléchi. Et il acceptait le fait de passer la nuit avec cette charmante blonde. Gabriel se redressa lentement, offrant à Saki un nouveau baiser langoureux. Ses doigts glissèrent sur ses courbes féminines, effleurant à peine sa poitrine plus que généreuse. Un corps si parfait se déhanchait devant lui. Se retenir était bien difficile.

~ Et bien ... Tu n'as qu'à venir chez moi. Il y a deux chambres. ~, plaisanta-t-il, montrant bien qu'il préfèrerait partager sa couchette avec elle.

Bien sûr, il plaisantait, et il ne fallait pas le prendre au pied de la lettre. Si Saki trouvait ça trop tôt encore, Gabriel l'acceptait entièrement. Il voulait bien évidemment détendre davantage cette atmosphère déjà bien chaude à son goût. Il feuilleta de nouveau le dossier de Gladys. Il observait les traitements médicaux, les radios. Et il trouva la fameuse anomalie sur le sternum.

~ As-tu traîté cette patiente ? Elle a une maladie congénitale ... Là. ~, questionna-t-il en posant son doigt sur le trou 'parfait' situé en bas du sternum.

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Saki se stoppa. Elle avait la tête qui tournait légèrement mais tout compte fait, ce n'était pas si désagréable que cela. Elle sentit alors les quelques pensées de Gabriel centrée sur un futur et se stoppa tout net. Elle n'était pas vraiment prête à cela - du moins pas encore. Elle avait toujours bien apprécié le fait d'être volage mais là, lui ressentait des sentiments pour elle et ça le blesserait forcement de savoir qu'elle ne voulait en aucun cas s'engager. Elle n'arrivait pas à aimer. Elle ressentait juste un sentiment bizarre dans la poitrine qui lui lacérait le coeur. Elle trouvait ça normal. Après tout elle avait eu la même sensation avec Léandre et ils n'étaient pas mariés qu'elle sache. Elle haussa les épaules et cessa ses baisers passionnés, posant sa tête sur le torse de son amant. un amant ! Elle rit intérieurement. Avoir un amant c'était tellement cool. Elle entendit alors les pensées de Gabriel. Bon, apparemment parler de cette nuit lui avait mit le feu ! Elle se remit à sourire discrètement et se remit à l'embrasser. Elle aurait juré que cette situation ne lui avait pas été insensible - du fait qu'elle lui était supérieur - et se demanda alors si elle n'était pas un poil sado-masochiste. ça arrivait ! Elle n'avait rien contre du moment que ce n'était pas son corps.

Il se tourna alors vers le dossier de la fameuse Gladys et l'attrapa dans ses mains. Saki, elle, toujours allongée sur lui fit courir ses doigts sur le torse du vampire. C'était assez amusant de détailler un corps si parfait qu'on eu dit qu'il avait été forgé par les anges. Elle se retint de crachoter. Les anges étaient horriblement dégoutants. Il lui parla alors. Ainsi donc il la voulait à ce point ? Mais Saki n'était pas une animal domestique. Elle était sauvage et ne se laisserait pas capturer si facilement. Elle le regarda, une lueur séductrice brillant dans ses yeux.

- Et pourquoi pas quand je suis vampire ?

Bon c'était uniquement une provocation mais Saki se demanda si jouer avec Gabriel alors qu'il était - peut être - amoureux d'elle n'était pas un peu risqué. Un homme qui désir une femme peut parfois se révéler très pressant. Déjà il commençait. Elle se laissa faire tranquillement, le mordant gentiment dans le cou. Saki n'était ni un objet, ni une nymphomane. Elle était une femme et pour le moment, elle avait horriblement envie du corps de Gabriel Kürine Sophiev. Il plaisanta en parlant de chez lui. Elle comprit la plaisanterie mais devina quand même une certaine invitation. Ne pas presser les choses, c'était sa règle d'or. Elle sourit et laissa passer. IL la questionna alors sur la patiente. Elle se souvenait de Gladys. Elle avait été son médecin pour la traiter contre cette maladie et puis elle avait dut laisser sa place à un autre médecin.

- Oui je le savais. Je la traitais pour cela mais on m'a retiré son dossier et je ne l'ai plus revue...

Saki regrettait d'ailleurs un peu de s'être laissée faire. Elle aimait bien Gladys et peut être qu'aujourd'hui la jeune femme ne serait pas morte si seulement elle était restée sa patiente. Elle prit la main de Gabriel dans les siennes et la porta à sa joue. Elle fut étonnée. Il n'était pas froid en ce moment. Même plutôt tiède en fait. Elle toucha sa propre peau, éternellement froide. Peut être était-ce parce qu'ils étaient tout les deux gelés...Elle n'en su rien. Elle entendit alors Grace cogner à la porte. Ils devaient sortir mais elle n'avait absolument pas envie de se relever. Quoique...Il l'avait invitée à dîner non ? Ils se reverraient donc dans la soirée. Elle l'embrassa de nouveau, le regarda puis disparut et se retrouva devant la porte en train d'arranger sa blouse.

- Je dois y aller...ça tiens toujours pour ce soir ?

Elle lui fit un joli sourire car elle avait vraiment envie de ce rendez vous. ça faisait bien longtemps qu'elle n'était pas sortie et elle avait envie de passer un peu plus de temps avec cet homme. Elle ne se demanda pas ce qui allait se passer mais ce qui était sur, c'était qu'elle allait s'amuser et lui aussi.

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Saki avait donc traité Gladys Lipckin. Intéressant. Peut-être que Gabriel pourrait la questionner sur les comportements de la défunte durant son insertion à l'hôpital. Le vampire y songeait bien. Mais pour le moment, il avait obtenu le dossier qu'il cherchait, et il allait devoir partir avec. Depuis combien de temps était-il arrivé à l'hôpital ? Il ne savait même plus combien de temps il avait laissé à Deborah pour nettoyer les os. Une heure ? Trente minutes ? C'était un véritable trou noir. Saki avait donné de précieuses informations sur Gladys, et il aimerait en savoir plus, question d'ordre professionnel.

Saki se releva après qu'elle ait entendu des bruits derrière la porte. Grace tambourinait derrière, impatiente. Gabriel se redressa à son tour, dépoussiéra ses vêtements sombres. Bien sûr que la proposition de ce soir tenait. Gabriel était ravi d'inviter Saki chez lui. Il l'attendrait à l'entrée de l'hôpital, puis il l'amènerait chez lui, et après, le néant total. Qu'allaient-ils faire ? Le vampire ne se voyait pas jouer au Scrabble avec sa compagne. Ils improviseraient donc. Le russe contourna la table d'opération stérilisée, gardant en main le dossier hospitalier de Gladys. Saki déverrouilla le loquet, Gabriel s'avança puis il annonça à haute voix, devant Grace:

~ Je repasserais ce soir, pour d'autres dossiers sur la victime. ~

Gabriel, bien évidemment, avait inventé un prétexte pour retrouver sa nouvelle amie. Il s'arrêta en plein milieu du couloir, puis il saisit la main de Grace dans les siennes avec un sourire gentil, et il lui dit tout bas:

~ Travaillez bien. ~

Et Kapuu Chuu ! Un petit beuzou sur la joue de l'infirmière. Gabriel avait clairement remarqué qu'elle était à fond sur lui, autant lui montrer un peu de sympathie envers Grace. Il tourna le dos joyeusement, jeta un oeil en biais à Saki, et il lui fit un petit clin d'oeil, avant de marcher d'un pas aisé jusqu'à l'ascenseur. Au rez-de-chaussée, tout le monde le regarderait quitter l'hôpital avec un sourire charmeur aux lèvres, ses yeux grisâtres fixant l'avenir en haut d'une étagère.

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