[RPG] Le phare d'Alexandrie [PV Léandre, Grey, Saki et Gabriel][Terminé]

Saki regarda l'eau s'écraser sur sa peau. Elle était vêtue d'un ensemble noir et ses cheveux blonds contrastaient avec son vêtement. A côté d'elle, se trouvait la femme qu'elle avait mordue. Celle-ci la regardait en souriant. Elle lui était dévouée pour on ne sait qu'elle raison. Au cou, la marque de Saki brillait de ses intitiales de sang. La vampire fit un signe à la jeune femme et l'autre s'assit à ses pieds, sur le sol. L'enfant avait été dévoré par la nouvelle née et Saki était heureuse de pouvoir désormais contempler la race humaine sombrer dans la déchéance. Elle se mit à rire, rire encore et encore sous la pluie battante. Elle sentait la noirceur lui couler dessus, enrober son âme, la réchauffer. Des larmes de joie lui coulèrent sur les joues et elle se sentit empreinte d'une joie immense en cet instant. Elle regarda longuement la ville devant elle. Une société qui allait bientôt s'écrouler ? Non. Une communauté de vampire allait voir le jour et elle, Saki, mourrait ensuite, laissant le monde livré à lui même. Elle ne voulait pas voir les humains prit dans leurs propres déjections. Elle allait leur faire payer leurs erreurs puis leur faire payer ce qu'elle avait subit. Soudain, ses sens se mirent en alerte. Elle sentait Léandre qui approchait. Son odeur si envoutante lui fit tourner la tête. Ses sentations étaient extrèmement amplifiée et elle sentit une espèce de frénésie l'entrainer dans un tourbillon odorant. Elle tourna brusquement la tête vers le jeune homme, la folie la prenant aux tripes. Elle souriait. Sa démence allait au delà mais elle était trop heureuse de le voir ici pour lui dire de partir. Il serait celui qu'elle prendrait le plus de plaisir à voir souffrir. Car elle l'aimait, mais en même tant le haissait. Elle le trouvait beau mais en même tant si laid. Si gentil mais en même temps si cruel. Si sain d'esprit mais en même temps si fou. Elle laissa son manteau voler derrière elle et murmura à sa nouvelle servante:

- Dis bonjours Mathilda...Je te présente Léandre...Mais tu le connais déjà...

- Bonsoir monsieur...

Elle l'avait renommée. Désormais cette fille lui appartenait, il était juste qu'elle ai un nouveau nom. De plus, ayant perdu la mémoire elle ne pouvait pas la contredire, elle n'avait pas d'identité. Elle regarda longuement Léandre. Ses cheveux étaient trempés de pluie. Elle sentit Grey approcher et lui envoya en pensée un ordre bien précis : ne pas se presser. Elle voulait passer les quelques minutes qui restait sous cette pluie diluvienne à regarder Léandre. Un sourire se peignit de nouveau sur ses lèvres et ses cheveux blonds vinrent se coller à son visage. Elle éprouva soudainement une sensation étrange au plus profond d'elle même. Comme si quelque chose en elle lui hurlait de faire demi tour car elle risquait de perdre la chose la plus précieuse à ses yeux. Elle balaya cela de son esprit et se concentra de nouveau vers Léandre. Il était en colère. Sa colère luisait dans ses pupilles et sa rage était palpable. Sa haine pénétra en Saki et elle ressentit un frisson de plaisir intense. Elle mordi sa lèvre infèrieur de plaisir et reprit ses esprit quelques minutes plus tard. Il était toujours là à la fixer de son regard si envoutant et si haineux. Elle eut envie de lui sauter dessus mais se retint car il n'aurait pas été correct de faire ce genre de chose étant donné qu'il voulait la tuer. En attendant, elle ne pouvait pas le nier, elle trouvait ce côté de Léandre diablement sexy. Il prit la parole et Grey apparut à côté d'elle.

- Alors finalement on se retrouve ici...Saki.
- Je sais ce que tu as fait...Ces gens faisaient partie de ma famille, mais je suppose que tu le savais.
- C'est l'heure de payer pour tes crimes...Aujourd'hui tu vas mourir.

Elle sourit. En vérité elle se retenait de rire. Si il y avait bien une chose qu'elle souhaitait c'était mourir. Elle se ferait une joie de mourir, malheureusement elle ne pouvait pas. Du moins pas de sa main à lui. Rien que l'entendre prononcer son nom à elle provoquait des palpitations dans son ventre. Elle continua de le regarder en souriant puis elle se mit à étudier le visage du jeune homme. Elle le trouva plus séduisant en cet instant que toutes les autres fois. Elle le marquerait. C'était sur. Elle le marquerait et il vivrait jusqu'à ce qu'elle meurt. Il ne serait pas vampire, juste un humain marqué. Il serait entièrement à elle cette fois. Mais elle n'avait pas envie d'en faire un chien, elle préférait lui laisser sa liberté et revenir le voir de temps en temps pour voir l'effet de la marque. De toute façon, il en prendrait conscience tout seul. Elle vit Léandre lever une rose vers elle et elle vit aussi les épines voler vers elle. Grey s'interposa et elle sentit tout à coup une autre odeur. Un mythique. Elle lu rapidement les pensées de son serviteur lui aussi l'avait sentit. Elle reporta son regard sur Léandre.

~ Lady Marie ... Il a l'air sérieux. ~

Bien évidemment qu'il était sérieux. Quelqu'un de sa famille était mort. Saki soupira. Elle en avait assez de ces enfantillages. Comme si quelqu'un allait la tuer comme ça.
Elle soupira. Et puis une odeur s'imposa soudainement à elle. Elle aurait pu la reconnaitre entre mille. Elle se tendit, cette odeur, mélange de plume, de pureté, de puanteur, de perfection. Elle sentit la nausée la prendre à la gorge. Elle secoua brusquement la tête et l'odeur s'aténua. Alexiel était ici, elle en était persuadée. Pourquoi maintenant ?

- Grey...Tu as vraiment cru cinq secondes qu'il n'était pas sérieux avec cette position sexy et se regard rempli de haine ?

Si il y avait bien une chose que Saki appréciait, c'était s'amuser des gens. Elle parlait à Grey comme à un compagnon car après tout, c'était vrai, c'était son compagnon. Elle pouvait rire avec lui au moins. Elle regarda de nouveau Léandre d'un regard rempli d'amusement. Elle voulait lui montrer à quel point la situation lui était amusante et distrayante. Elle lui envoyait une invitation muette afin qu'il l'attaque. Elle murmurait dans son esprit de l'attaquer. Elle brouillait son âme et lui hurlant vengeance. Elle entoura son esprit et lui murmura l'appel du sang. Elle continua de sourire et saisit Grey par l'épaule pour lui montrer que Alexiel était là. Elle sentit l'ange approcher de nouveau et elle se contenta de murmurer.

- Tiens donc...Aurions nous un invité surprise ?

Son sourire insolent toujours collé sur ses lèvres parfaites et rouge sang.

On ressent toujours une peine immense en voyant quelqu'un mourir devant lui. Saki avait vécu cela pendant trop longtemps. Elle était une âme vagabonde, voguant dans l'ombre. Elle regardait les gens passer près d'elle, la frôler, ne s'arrêtant pas pour la voir. Elle marchait à travers ce flot transparant et sans vie de personnes qu'elle ne connaissait pas. Elle marchait à travers cet océan d'inconnus. Seule. Elle s'arrêtait parfois au bord du chemin et ce qu'elle y voyait ne l'encourageait pas à s'arrêter de nouveau. Elle voyait des gens mourir, s'écrouler de fatigue. PEndant ce temps, son voyage sans fin se prolongeait encore et encore. Elle ne se liait pas, ne parlait pas, se contentait de regarder. Elle était la spectatrice d'un spectacle mortel. Elle avait vu la guerre décimer le peuple juif et ces pauvres soldats. Elel avait assisté à ce que la cruauté humaine pouvait faire. Elle avait vu une enfant mourir dans ses bras sous les coups. Elle ne pleurait pas, se contentant d'observer en silence le monde. Elle contemplait ces humains si fragiles naitre, vivre, puis enfin mourir. Elle avait vu le commencement d'un nombre incalculable de vie, mais elle n'avait jamais vu autant de personnes mourir. Le nombre de ceux qui naissent est toujours infèrieur à ceux qui prennent un caillou dans leur chaussure. Ces gens, sur la route de la vie s'arrêtent sur le bas côté et n'avancent plus puis ils meurent. Saki avait vu tellement de gens prendre ce caillou et disparaitre. Elle était comme pied nue sur ce chemin. Sa mort ne viendrait jamais et pourtant, au plus profond d'elle c'était la chose qu'elle voulait le plus. Mourir.

~* C'est stupide, Lady Marie. Vous n'avez aucun sens maternel en vous, alors pourquoi vouloir le protéger si ce n'est pour qu'après, je le réduise en miettes ... ?! *~

Grey en comprenait pas. Il n'avait pas vécu comme elle. Il ne savait pas qu'elle douleur on pouvait ressentir. Elle ne releva pas et se contenta de ne pas répondre. Il n'avait pas à savoir ce qu'elle avait ressentit. elle n'avait été en aucun cas maternelle. Elle avait simplement évité à un enfant une des choses les plus affreuses qui puissent arriver à un être humain. Elle ne fit aucun étalage de sentiments. elle n'en avait aucune envies. C'était comme si on demandait à un pendu si ça lui faisait mal de mourir. La question était déplacée et pour cause...Le pendu ne pourrait jamais vous répondre. Saki aurait pu mais elle ne pouvait pas. Personne ne pourrait la comprendre ou encore imaginer. Elle ne voulait pas que quelqu'un devienne comme elle. Elle n'était pas bête. Elle savait que sa haine envers les humains était venue car elle n'était pas morte. Elle regarda lentement Mathilda. Elle se dirigea vers elle et laissa son doigt couler le long de sa peau. La marque sur la peau de la femme disparue et elle s'évanouie. Elle venait de la libérer. Elle s'était calmée. Tout ce qu'elle souhaitait à présent c'était mourir. Elle était fatiguée de cette vie sans goût et rythmé de tristesse. Elle était fatiguée de vivre. Fatiguée de faire ce chemin seule. Fatiguée de voir ceux qu'elle aimait mourir sans pouvoir leur dire d'enlever leur chaussures.

~ Maman ... ~

Ses yeux s'écarquillèrent. Elle se retourna vers Alexiel. Il venait de l'appeler...Maman ? Elle savait ce que ça voulait dire. Elle l'avait déjà entendit chez certaines personnes. Elle, n'avait jamais dit à sa mère "maman" se contentant de "Mère". Elle n'avait jamais eu de relation intime avec sa mère. Une mère froide et acariatre, jalouse d'elle. Voilà comment était sa mère avant de mourir. Elle avait déjà entendu cela dans la bouche des jeunes enfants et lorsqu'elle était devenue vampire, elle avait renoncé au bonheur d'avoir des enfants. Elle était stérile et la joie de voir un bout de choux débarquer dans sa vie était une illusion peuplant uniquement ses pensées. Oui elle y avait pensé. Oui, le fait de ne pas pouvoir être mère l'avait profondement affaiblie. Elle avait même voulue mourir à une époque. Et puis elle s'était relevée et sa vie avait reprit son train-train quotidien. Elle avait renoncé à cette immense chance d'avoir un fils ou une fille. elle sentit une unique larme couler sur sa joue. Alexiel était décidement un garçon vraiment égoiste prenant un malin plaisir à lui faire du mal. et pourtant...pourtant elle ne le détestait pas. Elle ne voulait pas s'attacher mais le fait qu'il l'appelle Maman avait cassé encore plus les petits morceaux de son coeur. Comme si on les eu piétinés une seconde fois. Elle finit tout de même par cracher sèchement malgré elle.

- Je ne suis pas ta mère !

Elle s'éloigna de lui. Elle n'était pas une mère. Elle était un monstre près à mourir. Elel savait ce qu'elle souhaitait à présent. Elle parlerait une dernière fois puis mettrait fin à ses jours. De toute façon, qui pouvait aimer les monstres ? elle vit les yeux de Léandre la foudroyer, les yeux de Grey se lasser, les yeux d'Alexiel vides de sentiments. Et elle dans tout ça ? Elle, elle n'en pouvait plus. Elle voulait fuir ? Eh bien oui, mais la fuite n'est pas une forme de courage ? Elle la pensait au plus profond d'elle même et savait exactement comment obtenir ce qu'elle voulait. Elle garda sa mine torturée et triste intentionnelement. Elle se dirigea d'un pas svelte vers Léandre et lui dit ce qu'elle pensait. Elle savait pertinnement ce qu'il allait dire. Elle le provoquerait et ensuite, il la tuerait car c'était ce qu'il voulait le plus. Son plan était parfait et personne ne soupçonnerait qu'elle voulait ça. Personne ne saurait qu'elle souhaitait mourir.

- Mais bon sang, c’est quoi ton problème ??? Tu massacres des gens, sans le moindre sentiment et ensuite tu sauves quelqu’un et tu fais des états d’âmes ?? Si tu crois que cela pardonne tes actes, tu te trompes !! Je ne te le pardonnerai JAMAIS !

Elle savait absolument ce qu'elle devait faire. Elle lui sourit. Ce n'était pas un sourire narquois mais un sourire réellement joyeux. En fait, il ne savait pas combien elle était heureuse qu'il la déteste. Il ne savait pas quand lui disant ça il la comblait de bonheur. Il resterait en vie en la détestant et elle n'aurait pas à souffrir car elle le perdrait de vue. Un problème ? Oui elle avait un problème. Elle était déjà morte. Elle n'était plus qu'une coquille vide de sentiments. Elle n'était plus qu'une envellope charnelle dépourvue d'âme. Elle voulait mettre fin à tout cela. Elle sourit de nouveau et s'agenouilla devant lui. Elle découvrit son cou blanc et lança d'un ton quelque peu narquois.

- Eh bien alors...Si tu ne peux me pardonner tue moi...Si tant est que tu puisses le faire...

Voilà. Maintenant tout était fini et elle pourrait enfin mourir tranquille. Si il ne se ratait pas, la tête de la jeune fille serait coupée et elle ne pourrait pas revivre. Elle se sentirait mourir mais elle serait morte et pourrait enfin partir. Elle prendrait un nouveau chemin. Un chemin tout blanc. Elle verrait des fleurs apparaitre sur ce chemin. Ce serait un chemin à la romaine, comme lorsqu'elle partait en voyage à Rome avec son père pour voir le saint Pape. Ensuite, elle arriverait dans sa maison de France à Versaille. Elle verrait sa petite soeur Annie lui courir dessus et l'étreindre comme avant sa maladie. Elle verrait son grand frère Olivier la complimenter car elle est devenue une très belle jeune femme. Elle verrait sa mère lui attribuer pour la première fois un sourire, un vrai. Elle verrait son père un peu en retrait et lui courait dans les bras. Il la garderait contre elle puis tous ensembles ils rentreraient chez eux pour retrouver les autres membres de leur grande famille et veiller sur les autres. Au dernier moment elle aurait comme un mouvement de recul, regarderait en arrière, puis finalement franchirait ces portes lumineuses lui donnant l'opportunité de revivre. Saki souria en regardant le ciel. Elle était heureuse de voir ce ciel maussade pour le dernier jour de sa vie.