[RPG] Une étrange rencontre... [PV Grey] [Terminé]

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Une nuit était passée, enfin, nuit, on ne pouvait pas vraiment appeler ça comme ça.

La jeune femme n’avait pratiquement pas dormi, tournant en rond dans son manoir, explorant chaque coin et recoin. Finalement, au bout de plusieurs heures, elle avait trouvé des tas de choses très intéressantes, notamment dans le grenier qui surplombait tout le manoir. Elle avait attendu là, au milieu de toutes sores de trésors, que le jour daigne enfin se lever. Le soleil était finalement apparu, plus resplendissant que jamais, dardant de ses rayons la nature environnante. La demoiselle s’était enfin relevée, se dépoussiérant partiellement pour filer prendre une douche bien chaude.

Une fois propre, elle avait farfouillé dans ses sacs pas encore défaits pour trouver une mini-jupe noire, assortie d’un haut de style gothique. Des bottes étaient venues chausser ses pieds et un beau manteau en feutre avait recouvert ses frêles épaules. Ainsi parée, la demoiselle avait saisit son sac et était sortie de chez elle, prête pour une balade à pieds et un retour fracassant vers la civilisation.

Une chance que de nombreux panneaux étaient là pour la guider car sinon, elle se serait retrouvée au fond des bois, perdue à jamais. Mais, avec l’aide de plusieurs passants, elle se retrouva finalement dans l’allée marchande, à flâner autour d’une si jolie fontaine.

Ses longs doigts jouèrent un instant avec l’eau claire, éclaboussant la pierre puis, Kyria fit volte-face et reprit sa promenade.

Soudain, une charmante boutique un peu plus reculée que les autres attira l’attention de la jeune femme. Cette dernière s’arrêta net sous les grommellements de plusieurs personnes qui manquèrent de lui rentrer dedans. C’est vrai que Kyria ne faisait pas vraiment attention aux autres et cette fois-ci ne fit pas exception à la règle et tant pis si ça ne plaisait pas.

La demoiselle s’avança alors et poussa la porte du magasin, qui s’ouvrit avec un petit tintement. Un jeune homme la salua amicalement mais il la laissa regarder les objets à son aise, se disant que si elle avait besoin de lui, elle viendrait le trouver.

Les figurines posées sur les étagères fascinaient la jeune femme qui ne savait plus où donner de la tête. Elle les trouvait aussi ravissantes les unes que les autres et ne pouvait s’empêcher de les toucher. Elle faillit en faire tomber plusieurs, mais, heureusement, elle les rattrapa toutes, certaines de justesse quand même.

Finalement, Kyria en prit plusieurs dans ses fines mains et les déposa sur la comptoir de la caisse pour les payer. Le jeune homme les emballa ensuite dans du papier bulle pour qu’elles ne se cassent pas et les posa délicatement dans un sachet avec l’enseigne de la boutique apposé dessus. Il tendit le sachet avec un sourire sur les lèvres à Kyria et cette dernière le prit, remercia brièvement le caissier.

Heureuse de ses trouvailles, la jeune femme sortit de la petite boutique et reprit sa marche silencieuse dans les rues qui commençaient à se faire plus encombrées. Tout à sa rêverie, la demoiselle ne remarqua pas qu’un jeune homme à l’allure lus qu’étrange lui fonçait droit dessus…

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~ Kiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!! ~

Quel réveil plaisant diriez-vous. Grey sauta illico de son lit, ses mains dans ses cheveux. Il fila rapidement vers un miroir et observa sa frange ébouriffée. Là, c'était sûr: aujourd'hui, il allait faire un massacre. Qui était passé dans sa piaule encore ?! Qui avait encore joué avec sa magnifique chevelure rousse ? Grey lâcha plusieurs cris typiques d'une femme avant de frapper son poing contre le mur qui s'affaissa sans se faire prier.

~ Je fais un massacre, je fais un massacre !! ~

Grey parcourra sa pièce sous toutes les coutures, enfilant entre-temps son costume de majordome. Il adorait son ensemble qui coûte une fortune de nos jours, et jamais il ne s'en séparerait. Il se chaussa, s'acharnant sur les nœuds qui n'avaient rien demandé, et il claqua la porte de sa maison délabrée.

~ Tss ! Mais quel taudis, j'te jure ! ~

Grey se recoiffa prestement, s'attardant sur sa frange ébouriffée qu'il adorait. Puis il commença à marcher en direction de la ville. La campagne, il n'avait jamais aimé cela.

***

" Oh ! Faites attention ! "

Un marchant, bousculé par le rouquin, se plaignait à son égard, le menaçant de sa faucille qui ne coupait même pas une brindille. Grey lâcha un soupir, puis il plissa les yeux, rendant son regard terriblement effrayant. Le bonhomme s'arrêta de geindre et disparut, prenant les jambes à son cou. Grey n'aimait pas cet endroit, il détestait être entouré de trop de monde. C'était chiant les marchés pour lui. Des gosses par ci, des vieux par là. Vraiment, il trouvait la vie mal foutue. Lui n'avait pas à se plaindre, vu qu'il ne vieillira plus jamais à cause des effets des démons. Il était assez fier de son allure, il trouvait qu'il avait son propre style. Il déambula dans les rues, sa veste rouge pétante flottant dans le gré du vent. De temps en temps, pour se fondre dans la marée humaine, il adoptait les mêmes attitudes qu'eux: il s'arrêtait devant des boutiques, il refaisait les lacets de ses chaussures et ainsi de suite. Mais Grey trouvait ça vraiment barbant. Des petites choses inutiles, voilà ce qu'il en disait quand il rentrait chez lui, dans sa misérable piaule.

~* Ofufu ... C'est d'un ennui ... *~

Le rouquin aurait bien voulu rire sadiquement, comme à son habitude, mais il n'a pas de mobile pour le faire, et les gens le prendraient pour un fou, s'il ne l'est pas déjà. Il se saisit de la montre qui sommeillait dans sa petite poche tout près de sa queue de pie, puis il remarqua qu'il était encore tôt. Et, comme tout mec ayant la guigne, un commerçant poussa par mégarde sa charrette remplie de bouteilles de bières. Les roues glissaient sur les pavés, toute la foule se mit sur les côtés, collée contre les vitrines des magasins. Et bien sûr, Grey ne l'avait pas fait. Vous devinez la suite ? Il se prit la charrette en pleine face. Il resta accroché, ses doigts écorchant le bois, les roues refusant de s'arrêter. Il se mit à crier comme une femmelette:

~ Kiiiiiiiiaaaaaaah !!!! Mais quel abrutiiiiiiiiiii !! ~

Sa voix se perdit dans les échos de la rue. Tous les passants suivirent la charrette des yeux, stupéfaits, nous pouvions apercevoir une grosse tâche rougeâtre à l'avant. La rue partit en pente. Les roues continuèrent leur galop endiablé, Grey encore scotché contre le bois, et il tourna soudainement la tête pour faire face au parcours déchaîné.

~ Oupso .... ~

Et les cris reprirent. Personne n'avait tenté quoi que ce soit pour aider Grey, mais en même temps, le rouquin avait largement les capacités de se défaire de cette embrouille, vu qu'il était un démon. Mais non, il voulait laisser passer ce problème, attendant qu'un mur se présente devant la charrette pour la faire arrêter. C'était alors qu'une jeune femme sortit d'une boutique, les bras chargés. Grey réagit et laissa ses jambes tomber sur le sol. Les talons hauts de ses chaussures stoppèrent la folle course de la charrette, puis le rouquin se retint tout droit, portant la charrette avec un doigts. Ça vacillait. Les roues fumaient. Grey, avec sa main libre, remit sa frange en place, puis il toussota avant de prendre la parole:

~ Excusez cet incident, Madame ... ~

Comme tout bon majordome, et surtout loyal envers les femmes, Grey posa brutalement la charrette à l'endroit sur le sol, puis il se pencha en avant pour saluer la demoiselle, replaçant ensuite ses lunettes rouges sur son nez. Il plissa les yeux, son visage ornant un sourire flatteur.

~ Ne vous ai-je fait point peur, Lady ? ~

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La jeune femme était toujours dans ses pensées. Mais ces dernières ne portaient plus sur ses récents achats mais plutôt sur sa vie, d’avant, celle qu’elle avait laissée derrière elle. Jamais elle ne serait sortie en ville, comme ça, pour aller flâner dans les ruelles marchandes. Mais ici, elle ne voulait pas de question, elle désirait passer inaperçue aux yeux des autres, se fondre dans la masse, bien que cela n’ai jamais été son fort. Elle réussissait toujours à se distinguer, soit par son style étrange et ancien, soit par son fort caractère, elle n’en loupait pas une…

D’autant qu’à certains moments, elle pouvait vraiment être très maladroite…

Brusquement, son cerveau se reconnecta à la réalité, et ses oreilles lui firent parvenir des cris, des jurons et un bruit plutôt aigu. Ses sourcils se froncèrent et ses yeux se relevèrent pour découvrir une charrette qui arrivait droit sur elle. Une tache rouge plus claire semblait s’accrocher à l’étrange véhicule. Les lèvres de la demoiselle se serrèrent, de même qui ses mâchoires qui se contractèrent sous l’effet de surprise, se préparant au choc qu’elle allait subir.

Les poings crispés, la jeune femme attendait… Mais rien ne se produisit, si ce n’est que, lorsqu’elle rouvrit les yeux, un jeune homme tenait le chariot en l’air, remettant d’une main ses cheveux en place. Kyria ouvrit grand ses yeux, surprise par ce qui venait de se passer ou justement, ce qui ne s’était pas passé.

Elle secoua ses cheveux noirs pour se remettre les idées en place et détailla sans aucune discrétion l’énergumène qui se tenait devant elle et qui venait à l’instant, de reposer la charrette par terre.

Le jeune homme s’excusait de l’incident puis, il se pencha en avant et lui demanda s’il ne lui avait pas fait peur.

Encore sous l’effet de la surprise, Kyria ne répondit pas tout de suite, laissant le silence s’installer entre eux, alors que les badaux, rassurés sur sont sort, reprenaient tranquillement leur chemin, satisfaits d’avoir quelque chose à raconter au dîner de ce soir…

La demoiselle finit enfin par se reprendre et s’excusa de son bref moment d’absence, avant de le rassurer

« Non, tout va bien… »

Soudain, une question s’imposa à elle, comment se faisait-il qu’il se soit fait entraîner par ce drôle d’engin ? Cela lui paraissait bien plus bizarre que le fait qu’il ait soulevé la charrette à l’aide d’un seul doigt. Et là où beaucoup de personnes l’auraient poussé dans ses retranchements, Kyria, elle, ne le pressait nullement de répondre, bien qu’elle soit extrêmement curieuse de connaître sa mésaventure…

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Grey se redressa, son visage illuminé. Il ne devait pas paraître méchant, arrogant, surtout devant une femme. Celle-ci était vêtue de manière assez ... Noble. Le rouquin en conclut qu'elle était riche. Assez riche pour s'acheter ce qu'elle souhaitait. Il ne s'attarda pas sur le physique de la demoiselle, surtout que c'était assez impoli venant d'un majordome. Bon, un majordome à la rue, ne nous forçons pas à le répéter. Grey passa sa main sur sa veste rouge pétant, puis il plissa les yeux, illuminant davantage son visage. Il jeta des regards fuyants aux passants qui ne font plus attention aux deux personnes habillées bizarrement.

~ Si Lady se sent bien, je n'ai qu'à prendre congé ... ~

Surtout qu'il n'avait pas que cela à faire. Il s'aperçut qu'une poupée traînait par terre. La demoiselle a dû sûrement être surprise par l'arrivée fracassante de Grey, et donc elle a sûrement fait bouger son sac. Le jeune rouquin, amusé, se baissa pour récupérer le pantin de bois qu'il rendit avec grâce à la jeune femme, tout en se penchant de nouveau, ne voulant pas lui manquer de respect.

~ Si Lady veut bien excuser mon intrusion ... ~

~* J'ai surtout envie de faire un meurtre, je ne veux pas brusquer une dame, quelle impolitesse ofufu ... *~

Il l'avait dit, Grey ferait un massacre aujourd'hui. Il reprit sa montre en main, tournant les talons par la suite. Il allait devoir y aller. Le rouquin refit face à la jeune femme, s'agenouilla avec élégance et grâce, et il plaça une main sur son cœur.

~ Madame, si vous avez quelconque question à me quémander, allez-y. Je risque fort de vous quitter, hélas ... ~

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Kyria trouvait étrange la manière dont s’exprimait le jeune homme, comme s’il s’infériorisait alors qu’il n’avait aucune raison de faire cela. Après tout, ils étaient deux adultes, enfin, presque, qui parlaient ensemble et, même s’il fallait faire preuve d’un minimum de tenue, le jeune homme n’avait pas besoin pour autant de faire preuve d’autant de politesse et de galanterie.

Mais la jeune demoiselle se sentait bien en sa compagnie, elle n’aurait su dire pourquoi mais elle appréciait déjà ce jeune homme différent des autres.

Ce dernier jeta d’ailleurs un regard aux alentours et surprit une chose que Kyria n’avait pas remarqué. Il ramassa une poupée qu’elle avait fait tomber et lui rendit, avec bien plus de grâce que n’importe qui d’autre. Kyria le remercia, esquissant un très fin sourire sur ses lèvres charnues et remit la marionnette dans son sachet de papier. Car c’était un bien beau sachet pour une si petite boutique. Le sachet était de couleur naturelle, un peu brune, avec des anses tressées. Et leur logo était discret, ni trop grand, ni trop petit mais le graphisme était bien finalisé et le tout avait un beau rendu.

Les propriétaires de ce magasin avaient du travailler dur pour faire de si belles choses. La demoiselle se demandait même si ce n’était pas eux qui fabriquaient ce qu’ils vendaient…

La jeune homme après lui avoir rendu son mannequin de chiffon, s’agenouilla devant elle, lui affirmant qu’elle pouvait lui poser des questions si elle en avait, mais qu’il risquait fort de la quitter rapidement.

La jeune femme se mordit un instant la lèvre inférieure, en proie au doute. Elle ne voulait pas brusquer son interlocuteur, mais la curiosité la taraudait de plus en plus et elle sentait qu’elle allait le regretter si elle ne lui demandait pas ce qui lui trottait dans la tête. Finalement, ses lèvres s’ouvrirent pour demander

« Comment vous êtes-vous retrouvé accroché à ce chariot ? Je n’arrive pas à comprendre comment une telle chose puisse être possible… »

Voilà, elle l’avait dit, c’était fait et, même si elle l’avait voulu, elle n’aurait pas pu ravaler ses paroles.

Subrepticement, elle changea son sac en papier de main et le poids pourtant faible de son corps, de pied. Elle n’aimait pas rester en place très longtemps et déjà, elle commençait à sentir des fourmis dans ses longues jambes de sportive. Il lui tardait de pouvoir aller se défouler, de pouvoir courir dans les bois qui dormaient autour de sa propriété et de recevoir les meubles qu’il lui manquait encore, entre autre, son sac de boxe.

Déjà, des projets se mettaient place dans son esprit. Elle avait suffisamment d’argent pour faire construire quelques boxes et ses terres étaient assez grande pour cela. Elle n’aurait pas besoin de carrière ou de manège étant donné qu’il y avait des bois tout près et des prairies et son ranch, bien qu’il tournât au ralenti, faisaient rentrer encore pas mal d’argent.

La jeune femme se força à reporter son attention sur le jeune homme, pour ne pas lui paraître impolie, elle ne désirait pas qu’il croit que c’était de la grossièreté, mais Kyria avait parfois tendance à laisser son esprit vagabonder loin et contre ça, elle ne pouvait rien faire…

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Voilà une bien belle question pour Grey qui ne se laissa pas surprendre. Il regarda la demoiselle se poser de tout son poids sur une jambe. Il put deviner qu'elle commençait à avoir des fourmis dans les jambes. Ah ces humains, ils sont bourrés de faiblesses, pensa-t-il. Maintenant, il allait devoir formuler une réponse rapide, claire et bien dite. Comme tout bon majordome, il se devait de parler avec postérité et élégance. Pas de langage cornu ou autre chose. Tout le temps se montrer en parfaite harmonie avec le soutenu, langue oubliée dans les cachots aujourd'hui. Grey essayait de réfléchir avec rapidité, parce que prendre son temps, c'était assez mal perçu. Surtout auprès des femmes.

~ Han, Lady ! Figurez-vous que la malchance m'a frappé dès ma naissance ! Il est donc tout à fait logique que ce soit moi la victime de cette pauvre charrette qu'un marchant déplaisant a malencontreusement poussé ... Une telle chose est possible, ô Lady ! ~

~* Après tout, j'en suis la preuve ... *~

Grey fit un tour sur lui-même, sa queue de pie suivant les mouvements élégants du jeune homme. Le rouquin se replaça face à la demoiselle, le visage ravageur, comme pour laisser à cette jeune fille le souvenir de leur courte rencontre. Il passa discrètement deux doigts sur ses douces lèvres, puis il tourna le dos à la jeune demoiselle.

~ Au plaisir, Lady ... ~

Et il disparut instantanément. Grey se retrouva sur le toit du magasin où la demoiselle est passée. Il la regarda un instant, se disant qu'elle ne l'oublierait pas. En tout cas, pour Grey, elle n'était ni plus ni moins qu'une demoiselle. Elle n'était pas si spéciale que cela à son égard. Un démon est dépourvu de sentiments. Grey n'échappe pas à la règle, si on prend en compte qu'il oublie les gens qu'ils croisent. Et cette Lady allait partir en fumée de son crâne ...

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Le jeune prit réfléchit quelques instants. Il ne semblait pas très sur des mots qu’il voulait choisir. Kyria ne le pressa pas, elle avait tout son temps, rien à faire, aucune obligation à remplir et tout cela l’arrangeait bien comme ça. Elle n’avait pas de métier à proprement parlé, mais elle était à la fois photographe, dessinatrice et mannequin, très rarement. Sauf qu’elle n’avait pas besoin d’argent et qu’elle dessinait ou prenait des photos quand ça l’arrangeait puis les envoyait à certaines relations qui, selon leurs besoins et goûts, les prenaient, ou non. Cette façon de faire était propre à la demoiselle et ses connaissances savaient qu’il ne fallait surtout pas la pousser, sinon, elle ne ferait rien de bon.

Son interlocuteur finit par lui répondre, de sa voix si spéciale. Il affirmait qu’il avait été frappé de malchance dès sa naissance, ce qui fit froncer les sourcils de la demoiselle ou « Lady », comme il se plaisait à le dire.

La jeune femme n’eut même pas le temps de lui faire remarquer que la malchance n’existait que dans la tête des gens, que le jeune homme faisait un tour sur lui-même, offrant un ravissant visage avant de disparaître, comme s’il n’avait jamais existé.

Les lèvres de la jeune femme se pincèrent de frustration, elle aurait voulu pouvoir lui parler, le faire parler. Mais il semblait qu’il en eut décidé autrement et elle ne pouvait rien faire contre cela malheureusement. Néanmoins, sa décision était prise, elle le dessinerait, comme elle le ressentait, comme elle s’en souviendrait, plus tard, devant sa table de dessin, éclairée d’une lampe de chevet…

Cependant, elle espérait qu’elle aurait encore l’occasion de le rencontrer, peut-être…

La jeune demoiselle décida d’écourter sa balade, mais elle désirait encore voir une boutique, celle des animaux, cependant, elle décida de remettre cette visite à plus tard, n’ayant plus le cœur à la fête, replongeant peu à peu dans la nostalgie et la colère, sentiments, qui, ne devraient pas aller ensemble…

Kyria fit brusquement volte-face et, d’une marche rapide, elle reprit le chemin qu’elle avait emprunté pour arriver jusque là…

Fin

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