[RPG] Truncation [PV Léandre et Saki]

Invité

- Mais ?!...Je m'en fous de ma veste !!

Ah...Léandre était en rogne. Saki le savait et elle l'avait entendu dans ses paroles. Pourtant, elle était fatiguée des cris et lorsque Léandre recommença une brillante prestation de jurons plus grossiers les uns que les autres, des hurlements de la chambre d'à côté se firent entendre. Saki fit semblant de ne pas avoir entendu. Elle ne pouvait pas le nier, elle était épuisée et les hurlements la mettait dans un état second. Elle ne sentait plus du tout ses forces dans ses bras et il lui fallut énormément de concentration pour pouvoir remuer sa jambe droite puis sa jambe gauche. Bien évidemment, à l'extérieur elle ne laissait rien deviner alors qu'à l'intérieur, son esprit s'amusait avec son corps comme un enfant avec un pantin. La position en tailleur n'était pas sa position favorite, mais si elle s'était placée de la sorte, c'était parce qu'au moins elle était sure de pouvoir rebouger par la suite. Elle écouta pendant quelques minutes Léandre continuer son flot de jurons sur Alexiel, puis elle ferma les yeux quelques instants. Elle plongea dans une douce léthargie qui détendit instantanément tous ses muscles et lui fit du bien au plus profond d'elle même. Elle ne pensait plus à rien, ne pensait plus à personne, son cœur venait de s'envoler. Elle flottait entre le ciel et la terre comme une âme perdue, mais au moins, elle était libre et heureuse. Elle vola au dessus de nombreuses mers et océans. Elle traversa de nombreux pays dans ce rêve si réaliste. Elle se transforma en poisson puis en chat. En passant par un canidé communément appelé le loup et un cheval, dont la race lui rappelait vaguement les purs sang arabes. Elle fut soudain tirée de son doux rêve par une mélodie délicate et colorée. Une musique si belle qu'elle la transporta hors de cette vie de nouveau. Elle replongea dans cette catalepsie qui la maintenant tant bien que mal endormie. Elle ne dormait pas vraiment mais profitait de ces instants de calmes très rares dans l'hôpital. Son cœur se remit à voguer. Elle vit le passé, le présent et l'avenir lui parut très flou tout à coup. Ces rêves étaient faux. Elle s'échoua sur une plage de souvenirs et d'images tracées dans le sable. Parmi elles, une jeune enfant brune jouant du violoncelle. La musique qu'elle entendait s'éleva de nouveau, rapidement rejoint par une flûte traversière, un violon, un piano et une trompette dont les notes résonnèrent à l'intérieur d'elle comme pour lui donner du courage. L'instant magique qu'elle éprouva était tel, qu'elle failli s'endormir sous les assauts répétés du piano et du violoncelle. Bercée par la flûte et par le violon, réchauffée par la chaleur de cette trompette et de son timbre si doux et si velouté. Elle resta dans cette paisible torpeur jusqu'à ce que Léandre vienne vers elle et lui prononce quelques mots qui la réveilla brusquement, faisant s'évaporer les dernières bribes de ses songes.

-J'ai rien compris à ce qui vient de se passer...Tu pourrais m'expliquer ?

Saki le regarda quelques instants sans son sourire habituel. Cela dura une seconde, mais elle ne pouvait pas parler à cause de la fatigue. Elle décida que lui montrer serait beaucoup plus simple, même si elle devait puiser dans ses dernières forces après ça. La voix du piano la rattrapa et elle faillit se rendormir sous la pression de celui-ci. Elle resta cependant éveillée en regardant son interlocuteur dans les yeux avec un regard doucereux et mélancolique, mêlé de passion silencieuse et de joie muette. Elle ouvrit la bouche, tenta de prononcer un son qui ne vint jamais et referma la porte de son être pour abandonner toutes idées de communication. Elle lui toucha la peau et fit passer les souvenirs qu'elle voulait en lui souriant. Elle lui raconta tout, depuis l'instant où Alexiel avait écrit sur cet étrange papier et formulé ses paroles inintelligibles. Elle lui raconta comment elle avait vu la vision d'Alexiel et lui parla de cette inconnue aux cheveux noirs et en camisole. Elle émit l'hypothèse d'une folle mais d'après elle, ce n'était pas cela concrètement. Cette fille était plus que ça et elle ignorait de quoi il s'agissait. Elle rajouta aussi qu'elle s'en fichait un peu. Elle continua sur sa lancée en le rassurant, lui promettant que Alexiel ne courait aucuns dangers. Elle se tut cependant sur son état. Elle n'était pas à l'article de la mort. Un sommeil artificiel lui ferait le plus grand bien. Elle ne pouvait pas dormir, mais parfois, la fatigue de son corps était telle qu'elle se laissait aller dans un espèce de coma étrange qui sonnait pour elle comme une libération de quelques heures. Elle ne savait jamais quand elle allait se réveiller, cependant elle arrivait à calculer approximativement. Si elle dormait dix minutes maintenant, elle pourrait attendre quelques heures avant de retourner dans son "coma". Elle lui expliqua aussi la signification du geste de "la main sur les yeux". Ce que ça lui rappelait et pourquoi ça la répugnait. Elle ferma de nouveau les yeux et murmura un minuscule et presque inaudible:

- La rivière de la vie s'écoule en moi qui dérive au grès du courant frais de l'eau cristallisée...

Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle avait prononcé ces phrases mais simplement elle en avait envie. Peut-être parce que c'était la stricte description de son état actuel ? Un navire voguant sur l'océan et se laissant porter par les vagues dont les reflets opales donnaient une impression de trésor aux passages du bateau. Elle se sentait ainsi, seule au milieu du ciel, demandant son chemin et volant à tire d'ailes. Elle se replongea dans sa contemplation factice de la couverture en lin orangé du lit d'Alexiel et le sommeil la reprit dans ses bras. Elle le regardait lui sourire. Elle le regardait la bercer. Il la regardait dormir, ce ciel si beau et si bleu, si immense et en même temps si vieux. Elle se laissa porter par le vent. Son rêve était doux lui aussi. Assise sur une plage d'été, contemplant le ciel bleu, le berger, engager une lente farandole avec les nuages, ses doux agneaux. Elle regarda les oiseaux voler, la mer s'écraser sur le rivage, le vent caresser sa joue satinée et brillante à cause du soleil, le lézard près d'elle se dorer au soleil. Ce fameux soleil au beau nombre de deux et baignant le paysage d'une lumière aussi glacée que belle. Dans son rêve, elle s'entendit parler et prononcer d'une voix divine quelques paroles gravées dans son cœur et son corps, lui revenant en mémoire. Cela résumait un peu l'état d'esprit dans lequel elle se trouvait, mais Saki ne savait pas qu'elle parlait en dormant et que ses jeunes pensées résonnaient dans la chambre.

- J'ai longtemps habité sous de vastes portiques
Que les soleils marins teignaient de milles feux
Et que leurs grands piliers droits et majestueux
rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques

Les houles en roulant les images des cieux
Mêlaient d'une façon solennel et mystique
Les tout puissants accords de leur riche musique
Aux couleurs du couchant reflété par mes yeux

C'est là que j'ai vécu dans les voluptés calmes
Au milieu de l'azur, des vagues, des splendeurs
Et des esclaves nus, tout imprégnés d'odeur

Qui me rafraichissait le front avec des palmes
Et dont l'unique soin était d'approfondir
Le secret douloureux qui me faisait languir

Charles Baudelaire. Magnifique poète, magnifique écrivain. Un génie épris d'opium. Un malade de la vie, mort de paraplégie suite à une overdose. Elle se rappelait avoir vu sa mort à l'époque et en avait été profondément bouleversée. Elle aimait énormément ce poète et ses livres la renvoyait au souvenirs de l'époque où la littérature était sa passion première. Elle se rappela cette époque bénie, où sous le jardin bleuté, elle se cultivait. La Saki de la plage s'étira et continua de contempler ce qui s'offrait à elle. Dire qu'elle rêvait. Il faudrait qu'elle décrive ses rêves au lieu d'attendre le prochain. Elle haussa les épaules et continua son études méticuleuses des aberrations de la vie.

[https://www.youtube.com/watch?v=txfm9kkDc9A&feature=related
C'est le lien de la chanson qu'entend saki.]

Tout c'était passé tellement vite qu'il se demandait s'il ne s'agissait pas d'un rêve particulièrement stupide. Saki, Alexiel, ses crises, le chaos dans la chambre et puis les infirmières...Sans compter le rire de Saki... Par moment ils e croyait vraiment tombé dans le terrier du lapin blanc. Après s'être un peu énervé sur Alexiel, (chose qu'il n'avait pas vraiment souhaitée mais à vrai dire, ca en faisait beaucoup pour aujourd'hui), il avait retrouvé son calme. Il tentait de faire le vide dans sa tête, de distinguer le vrai du faux car souvent, la réalité et la fiction se mélangeaient allègrement dans l'esprit du jeune homme. POurtant le jeune homme endormi paraissait réel, autant que la beauté fatale qui semblait un peu dans les vappes. Mais ce qui le convint le plus fut l'odeur du sang sur ses manches, mêlée à celle insupportable de l'éther qui régnait dans tout l'hôpital. Il poussa un grand soupir en constatant que tout cela était bien réel...et qu'il se trouvait dans une situation parfaitement incomfortable à laquelle il ne pouvait pas se soustraire ( du moins en conservant son honneur ).

Il reporta son attention sur la sublime jeune femme. Ses yeux argentés semblaient vides, absents, comme s'il elle était soudainement prise d'une grande fatigue ou d'une grande lassitude. QU'est ce qui lui était arrivé à elle ? Il se sentait complètement perdu. Lorsqu'il s'adressa à elle, elle partu revenir sur terre. Elle le regardait avec un léger sourire, toujours comme si elle était à moitié-là, comme si elle souffrait. Léandre avait déjà pu sonder la tristesse et la mélancolie dans ses yeux argentés. De la lassitude... Elle ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose mais aucun son n'en sortit. Alors, il sentit les doigts glacés de la jeune femme lui parcourir la main et ce fut comme s'il recevait un choc électrique. Elle lui montrait quelque chose. En un flash il aperçut de nombreuses choses. Il vit ce qu'Alex avait griffonné, puis une jeune fille aux longs cheveux noirs, la silhouette fine enfermée dans une camisole. Il perçut la voix de Saki, profonde qui résonnait dans sa tête et qui lui disait qu'Alexiel irait bien. Elle lui expliqua comment elle avait pu percevoir tout ca, juste en posant sa main sur le front du jeune homme.

- La rivière de la vie s'écoule en moi qui dérive au grès du courant frais de l'eau cristallisée...

Il ne comprenait ce qu'elle avait dit. Elle tenait de drôles de propos, comme une personne fièvreuse. Léandre avait le tournis, il posa sa main sur son propre front et écarta quelques mèches de cheveux. Ses yeux bleus se reposèrent avec inquiétude sur le visage de Saki, comme pris par le sommeil. Il avait l'impression de voir une poupée de porcelaine, fragile. Il perçut alors ce chant. A présent il ignorait s'il elle le prononcait tout haut et si c'était encore un tour de vampire. Il écouta ces vers, bercé dans ce moment de calme après la tempête de tout à l'heure. La voix de la jeune femme était troublante. Il regarda Alexiel profondément endormi puis Saki qui avait toujours l'air en transe, endormie...Oui elle dormait ! Mais assise sur un tabouret ? Elle aurait pu tomber à tout moment. Léandre leva au ciel en songeant à cex deux endormis. Il y avait un fauteuil dans un coin de la pièce. Avec soin et délicatesse, il porta Saki dans ses bras, et toujours comme si elle allait se brise, il la déposa sur le fauteuil. Elle était légère comme plume. Il la regarda dormir un moment, écarta une mèche de ses cheveux blonds pâle et lui embrassa le front.

A son tour, il se sentit las et un peu fatigué. Il s'écarta et passa sa main sur ses yeux.

* Il serait temps que je parte *

" Angie ? Angiiiiie .... "

Ça raisonne. C'est bruyant. Mais tellement éphémère. Cette petite voix toute enfantine qui parle dans ma tête. Serait-ce une autre vision ? Non, il fait noir à présent. Je ne peux déceler que ces demandes. Qui est Angie ? Serait-ce une conspiration ? Le tic-tac d'une horloge entre en scène, comme douce musique d'arrière plan. Il transcende la scène. Je peux apercevoir dans cette rêverie de la neige. Le sol en est couvert. C'est blanc, c'est pur. Je vois un réverbère, comme dans les rues de Londres. Et il n'y a que ça, dans ma tête.

" Angie ? C'est toi ? Angie ... ? "

Et ça continue, encore et encore. Une petite fille court et pose ensuite sa main sur la poutre métallique. Elle halète. J'aime bien comment elle est habillée, à part la couleur dominante. C'est une petite blonde aux yeux océans, elle semble aimer le rose vu qu'elle ne porte que cela. Elle se redressa, portant une main sur son cœur qui bat rapidement. A force de courir, elle s'est épuisée.

" Angie ... Où es-tu ? "

Alors c'est elle. C'est elle qui me harcèle de demandes dont j'en ai pas la réponse. Ma tête se vide pour ne penser qu'à cette pièce noire, où juste un pan du réverbère est plus éclairé. La petite fille soupira, puis elle me regarda moi. Mes sourcils se froncent, mes doigts se rétractent. Mon rythme cardiaque augmente. La demoiselle plante ses yeux bleutés dans les miens. Un sourire illumine son visage hâlé.

" Angie ! Te voilà !! "

C'est moi Angie ? Depuis quand me surnomme-t-on ainsi ? Jamais je crois ... Jamais. La petite fille accoure vers moi. Ce rêve prend une tournure bizarre. Cette fille reste plantée devant moi, souriante. Je ne fais rien moi, si ce n'est de l'observer avec interrogation.

" Angie est une méchante fille ... Angie mérite la fessée, tu le sais ça ? "

~ Ne ... Ne me touche pas ! ~

BAM. Elle a rapidement sorti un pistolet de son manteau rose. Et sans même réfléchir, elle a tiré. Mon esprit suffoque. J'ouvre soudainement les yeux. Mes prunelles parcourent la salle, le plafond, les machines. J'ai atrocement mal. Cette fille m'a réellement tiré dessus ? C'est mon pouvoir qui doit faire cela. Ma poitrine est en feu. Je n'arrive plus à respirer ! J'inspire bruyamment, passant rapidement une main sur mon torse frêle. Quelque chose coule sur mon corps. C'est chaud, c'est flasque. C'est rouge. C'est du sang.

Invité

Saki dormait. Elle était en plein songes. Elle se voyait, enfant gracile et pur, un chapeau de paille en main et une légère robe blanche sur le corps. Elle regarda autour d'elle. Tout n'était que champs de blé et étendue verdoyante. Derrière elle, une rivière chantait et des oiseaux volaient alentours. Elle aurait bien voulu en manger un ou deux car la faim la tenaillait férocement. Cependant, elle décida de rester prudente. Une petite fille qui mangeait des animaux crus s'était suspect. Et puis d'ailleurs, que faisait elle dans le corps d'une petite fille de huit ans hum ? Elle regarda de nouveau son chapeau et vit qu'il était en flamme. elle le lâcha brusquement. Ses doigts étaient brûlés et la chaire carbonisée s'élevait dans l'air. Elle soupira. Elle n'avait absolument pas mal, cependant, sa blessure mettrait du temps à guérir. Elle regarda une nouvelle fois autour d'elle, et eut la surprise de voir trois personnes s'approcher d'elle. L'une portait une faux dans la main droite, elle était vêtue de noir mais des cheveux blonds dépassaient de cette obscure vêtement et elle reconnue Léandre à travers les traits de la mort. Elle frissonna. La petite fille qu'elle était, même vampire, était impuissante contre un homme en pleine santé. Si il décidait de la tuer, elle ne pourrait rien faire. Cependant, il ne fit rien, se contenta de la regarder, son sourire d'une fausseté affligeante sur le visage. Il s'assit finalement à côté d'elle dans la petite pente d'herbe où elle se trouvait et s'allongea pour faire la sieste. La deuxième personne était un homme aux cheveux rouges qu'elle ne connaissait pas. Il avait de petites lunettes violettes et avait des manières qui lui rappelait Alexiel. Ce gamin lui n'était bien sur pas là. Il n'était jamais là de toute façon. Elle regarda cet inconnu qui lui souriait d'un air sadique puis qui venait de prendre une attitude protectrice vis à vis d'elle. Il s'assit à sa droite puisque Léandre occupait la place de gauche et regarda lui aussi le paysage. La petite Saki se demanda pourquoi ils venaient tous la voir dans son rêve. Ce n'est que quand elle vit la troisième personne qu'elle comprit. C'était elle. Pas la petite Saki du rêve, la Saki de la réalité. La Saki adulte. La Saki médecin. Seulement, celle-ci avait un air différent de d'habitude. Elle n'était pas sereine, gentille, avenante, douce. Celle-ci avait le même sourire sadique de l'inconnu à la chevelure flamboyante. Elle était vêtue de la même robe blanche que la petite Saki, à la différente que la sienne était tachée de sang. Elle semblait en colère, terriblement triste et assoiffée de sang. La petite Saki se prit la tête dans les mains. Non ! ça ne pouvait pas être elle. Elle n'était pas comme ça. Lorsque la grande Saki l'enlaça, elle se sentit bizarre. Comme si tout ce qu'elle voyait était la réalité. Elle s'écarta de son double.

- NON ! cria t-elle. Je ne deviendrai pas comme toi ! Jamais !!!

Elle sentit les larmes couler sur son visage. Elle ne pouvait pas être si sanguinaire, elle qui aimait la vie. Elle était peut être un peu misanthrope, mais pas de là à exterminer les humains comme cela. Elle sentit son univers tourner sous les rires démoniaques de son double. Soudain, elle sentit que quelqu'un la prenait dans son bras. C'était la mort/Léandre. Elle le griffa, pesta, hurla de nouveau pour qu'il la libère, sans succès. Il la garda dans ses bras jusqu'à ce qu'elle se calma malgré la colère. Petite Saki ne comprenait pas pourquoi il faisait ça. Elle l'entendit murmurer une phrase étrange qui sonnait plus ou moins comme "moi aussi je suis un assassin". Que voulait il dire par là ? Que elle aussi tuait ? Elle se sentit de nouveau nauséeuse. Elle avait toujours su que Léandre avait quelque chose de meurtrier dans sa façon d'être. Mais pourquoi "aussi" ? Elle ne comprit pas. Elle le repoussa de nouveau en hurlant et réussit à se défaire de son étreinte.

- Non ! Je ne suis pas...Je ne suis pas une...

Et pourtant, elle l'entendit de nouveau murmurer la phrase qu'elle n'aurait jamais voulu entendre. Le "mais si, tu l'as déjà fait, tu sais...Ce moine innocent tu l'as tué". Elle prit de nouveau sa tête dans ses mains. Sa tête lui fit mal, elle tomba et tout fut noir. Elle se réveilla en sursaut. Son cauchemar avait été terrible et cette vision ne donnerait rien de bon. Elle en était persuadée. Elle vit cependant Alexiel se tordre dans son lit. Elle le vit s'immobiliser puis sa poitrine se tacher de rouge. Une hémorragie interne était en train de le tuer. Elle se leva immédiatement et lui fonça dessus. Elle allait devoir lui faire un trou dans les poumons pour qu'il puisse respirer. Elle chercha du regard et se stoppa sur ce qu'elle voulait : un stylo bille. Elle entreprit de démonter le stylo et récupéra le tube. Elle empoigna ensuite un scalpel dans sa main droite et fit une petite entaille au niveau du poumon. Elle vit Alexiel avoir des difficulté à respirer. Pas étonnant. Le sang était en train de lui boucher les poumons. Elle creusa un peu plus le trou au scalpel, saisit le tube puis l'enfonça d'un coup sec dans la poitrine du jeune homme. Il inspira un grand coup et se remit à respirer normalement. Elle soupira soulagée. Heureusement tout c'était bien passé. Elle s'épongea le front et saisit un petit bout de chocolat qu'elle avait dans sa poche pour l'avaler et se calmer. Elle appela de nouveau un infirmière qui nettoya Alexiel sans retenir un cri de peur en entrant. Saki la rassura en l'aidant. L'infirmière partie, Saki retourna vers son fauteuil. Elle allait devoir attendre le réveil du gamin. Léandre allait sûrement partir, elle en était à moitié sure. Elle soupira. C'était un chat sauvage. Elle repensa à son rêve et secoua la main droite pour chasser cette mauvaise pensée. Ce n'était qu'un rêve après tout. Elle ne savait pas que quelques heures plus tard, ses mains seraient couvertes de sang.

Il restait encore un moment. Saki s'agitait comme un diable dans son sommeil. De quoi pouvait-elle bien rêver ? Si elle ne s'agitait pas dans tous les sens, Léandre aurait cru qu'une statue particulièrement gracieuse avait pris place dans cette chambre d'hôpital. Il se rappela de la sensation de sa peau parfaite et sans défauts sous ses doigts. Il frissonna intérieurement et poussa un léger soupir. Avant qu'il n'ait eut le temps de tourner les talons, la jeune femme se réveilla en sursaut, la mine terrifiée. Le jeune homme se demanda pendant un moment ce qui pouvait effrayer ce point une dame vampire. Alors que Léandre s'apprêta à lui annoncer son départ, elle se leva d'un bond et se précipita sur Alexiel. Le jeune magicien observa la suite l'air interdit. Apparemment Alexiel saignait de la poitrine. Mais comment ? Il ne se rappelait que le jeune garçon ne fusse blessé à cet endroit. Le jeune ange recelait un grand mystère, dangereux pour lui même. Tout en observant les efforts précis de Saki pour arranger sa situation, Léandre restait parfaitement calme, perdu dans ses pensées, absent. C'était toujours les mêmes mots qui passaient en boucle : pauvre gosse. Comment ce genre de choses étaient possibles ? Alexiel avait l'air complètement sans défense... L'intervention de Saki lui permit de respirer à nouveau correctement et le jeune garçon retrouva son calme. Une infirmière surgit de nulle part et nettoya le jeune homme. Maintenant ca devrait aller, enfin il l'espérait pour lui. Il détestait voir Alexiel souffrir, ce n'était qu'un gamin après tout. Il était juste différent...

Il se tourna alors vers Saki, qui paraissait encore épuisée, même après son petit somme d'il y a quelques minutes. Il se tourna vers elle et lâcha d'un ton désinvolte.

- Je dois partir, j'ai encore des choses à faire

Le jeune magicien avait encore des courses à faire et à l'heure qu'il était, tout le monde devait se demander où il était. En plus il ne voulait pas s'éterniser ici, les hôpitaux, ca porte malheur ! Léandre jeta un oeil à l'infirmière, elle était encore affairée sur le corps blessé du jeune ange. Ah elle ne se doutait de rien la pauvre femme. Il esquissa un faible sourire. Ensuite, comme pour prendre Saki à part, il s'approcha et la tint par le bras, assez près pour que personne d'autre ne puisse entendre leur conversation. Il lui dit tout bas :

- Je compte sur toi pour prendre soin de lui. Il désigna Alexiel des yeux. Il est plutôt du genre...fragile...

Saki avait encore l'air un peu agitée, néanmoins, Léandre approcha son visage de la jeune femme pour lui murmurer avec un sourire charmeur :

-J'espère que nos chemins se croiseront de nouveau...

Il lacha le bras de la jeune demoiselle et en lui accordant un dernier sourire ravageur (made by Leandre ) Il tourna les talons, ouvrit la porte de cette fichue pièce, et quitta l'hôpital d'un pas vif, en évitant de poser son regards sur les malades déambulant. A ce moment précis, il ignorait qu'une tragédie l'attendrait à la maison, quelque chose qu'il aurait à régler rapidement.

" Angie ? Tu n'es pas morte ? Mince alors ... Je pensais avoir bien visé ! "

Quelle solitude de mourir sans certitude. D'être au moins une particule de vie. Un point minuscule utile à quelqu'un. Quelle solitude d'ignorer ce que les yeux ne peuvent pas voir. Le monde adulte isolé. Un monde abrupt. Et là, je broie du noir.

" Dessine-moi un mouton, Angie ! "

Le ciel est vide sans imagination. C'est ça, dessine-moi un mouton. Redevenir l'enfant que nous étions. Dessinons un mouton. Le monde est triste sans imagination. C'est ça, Dessine-toi un mouton. Apprivoiser l'absurdité du monde. Quelle solitude de se dire que la morsure du temps n'est rien. Le rêve est bulle de vie. Un bien majuscule utile au chagrin. Déconfiture. Des pépins. Mais je veux croire en l'au-delà. Et vire est dur. Toujours un choix. Mais je jure que le monde est à moi.

" Il est à moi... Il est à moi... Il est à moi... Il est à moi... Le Monde. "

Dessine-moi un mouton. Le ciel est vide sans imagination. C'est ça, dessinons un mouton. Redevenir l'enfant que nous étions. Dessine-toi un mouton. Le monde est triste sans imagination. C'est ça, dessine-moi un mouton. Apprivoiser l'absurdité du monde.

" Alors ? Tu le dessines, mon mouton ? "

Une petite princesse qui copie le petit Prince. On aura tout vu dans cette vie. Même moi qui arrive à voir cette jolie petite fille tout innocente mais qui m'a tiré dessus, je n'espérais point mieux. Mon corps est parcouru de sang. Un trou béant tâche mon torse nu. La petite blonde sautille d'envie. Elle veut vraiment son mouton. Et quelque chose me dit que je ne dois pas succomber à ses caprices.

~ Mes désirs sont désordres. ~

Le soleil commençait à s'écraser sur le lointain de la terre, décorant la ville de reflet d'or et de bronze. L'air était humide et une légère bruine continuait de tomber après la grosse tempête. Le ciel était encore couvert au dessus de City mais c'était dégagé au niveau du soleil couchant, faisant briller les flaques comme de l'or limpide et les gouttes comme des paillettes.

Edward avait eut vent qu'Alexiel s'était retrouvé à l'hôpital et avait donc attendu la nuit pour venir le voir à l'hôpital. Mais beaucoup trop pressé, il n'avait pas pu s'empêcher d'y aller avant.
Vêtu de sa longue cape bordeau, la capuche sur la tête, il survola les quelques bâtiments qui séparaient la ruelle des Marinaux et l'Hôpital Despas.
Une bonne chose qu'il ne soit pas loin, il n'aurait pas voulut se faire remarquer par des humains maintenant. Le grand bâtiment de l'Hôpital se dessina devant lui et il s'arrêta sur le toit d'en face. Comment savoir quelle chambre s'était ?... Il scruta la façade couverte de fenêtre de la grande bâtisse.
L'odeur du sang angélique d'Alexiel lui effleura les narines, ce qui ne fit qu'amplifier son inquiètude. Voilà comment il devait faire !
Restant à son poste, il flaira chacune des fenêtres avant de s'arrêter sur une du 3ème étage. Un léger sourire rassuré se dessina sur son visage et il sauta dans le vide pour s'appuyer sur un lampadère un peu plus bas et se relança dans les airs vers la fenêtre de la chambre de son ami. Quelle merveilleuse invention des humains que le lampadère ! Si pratique pour se déplacer entre deux bâtiments. Dommage que ça éclaire tant, bon, ok, c'est leur véritable utilité mais bon !
Le vampire atterrit sans difficulté sur le bord de la fenêtre et, dans un claquement de doigts, déverrouilla le verroux. Il entra lentemment et silencieusement dans la chambre et referma doucement la fenêtre derrière lui. Il observa un instant la silhouette allongée dans le seul lit de la pièce. Des longs cheveux dorés était étalés autour du visage d'Alexiel.
Edward s'approcha à pas feutrés de l'Ange et s'assit sur le fauteuil qu'il y avait à son chevet. Le bruit incessant des machines le frusta un instant mais il finit par s'y habitué et prit délicatement la main chaude de son compagnon dans ses mains froides et pâles. Il attendrait son réveil s'il il faudrait. Mais il n'avait pas l'intention de partir avant de savoir ce qu'il lui était arrivé et si sa vie n'était pas en danger.

Edward n'avait pas prit le temps d'enlever sa capuche. Dans la chambre plongée dans la seule lumière du soleil couchant, il apparaissait comme une silhouette noire assise à côté du lit blanc. Seules ses deux mains blanches contrastaient avec sa silhouette.
On aurait dit un démon aux côtés d'un ange, ce qui n'était pas entièrement faux...

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Saki était assise dans le noir. Elle savourait son coma mérité. Alexiel était endormit et s'était tant mieux. L'odeur s'était peu à peu dissipée et Saki pouvait tranquillement respirer sans que son odorat ne soit gêné. Elle ne bougea pas et décida de changer de vêtements. Il faisait déjà pratiquement nuit noir - ce qui ne la dérangeait pas - et elle allait bientôt partir. Elle disparut de la chambre du malade et se rendit dans son bureau, là, elle posa sa blouse sur un porte manteau et ressortit, fermant la pièce à clé. Elle fit passer une longue cape noire sur ses épaules et ses talons claquèrent dans le couloir. Elle sortirait par la fenêtre et elle préférait ne pas être vue. Elle replia la cape autour d'elle et rabattit la capuche sur sa tête blonde. Elle s'engouffra dans la chambre de l'ange. Tout étais calme. Elle s'approcha du lit de Alexiel et le regarda dormir en souriant. Cet ange était vraiment stupide mais il était vraiment mignon. Elle flaira soudain une odeur suspecte. Un autre vampire. Un mâle apparemment. Elle sourit. Elle l'attendrait de pied ferme, bien décidée à protéger ses patients coûte que coûte. Elle alla s'asseoir dans une chaise et attendit. Il allait arriver. Elle vit la fenêtre s'ouvrir dans un léger craquement et l'ombre entra dans la chambre. Il avait des cheveux noirs et une peau blanche où la lune se reflétait. Ses yeux brillaient dans l'obscurité. Ils étaient....rouges sang ! Il la remarqua alors et elle disparut de son champs de vision en quelques secondes. Elle réapparut, sa capuche était tombée et ses longs cheveux blonds virevoltaient autour d'elle.

- Tiens donc...que viens faire ici un être aussi souillé que toi ?

Elle le jaugea. Il devait avoir une centaine d'années. Il avait l'air plutôt jeune en fait. Elle pénétra son esprit furtivement et discrètement, ne bousculant rien au passage et dissimulant sa présence. Le petit ami d'Alexiel ? En même temps, il n'était pas étonnant que le gamin ai ce genre de penchants étant donné son physique androgyne et son attitude efféminée. Elle haussa les épaules. ce n'était pas son affaire avec qui l'ange s'envoyait en l'air, ce qui était son affaire c'était qu'un vampire se retrouve dans une chambre de l'hôpital qui était à sa charge. Il était absolument hors de question qu'il fasse un pas de plus ou alors elle le massacrerait. Il avait l'air peu expérimenté et sa cruauté serait nettement moins grande que la sienne. Elle ne laissa rien paraître sur son visage et garda ses mains dissimulées sous sa cape.

- Même si tu es venu pour lui, les visites sont terminées et j'interdis quiconque ose enfreindre mes règles...

Elle sourit. Cela faisait longtemps qu'elle avait croisé des vampires. Même si elle ne le montrait pas trop, elle était contente de voir quelqu'un de sa race ici. La raison pour laquelle elle n'acceptait pas les vampires dans les hôpitaux était qu'elle ne leur faisait absolument pas confiance sur le fait qu'ils ait une emprise sur leur soif. L'hôpital sentait le sang en permanence et un vampire pouvait facilement être emporté par ses sens et ses envie. Saki resta sur ses gardes. Il était exclu que ce garçon lui passa au travers. Elle décida tout de même de se présenter, il fallait bien le faire c'était une chose appelée politesse qui reconnaissons le, commençait à se faire rare en ce bas monde.

- Saki Fumisawa De la Valière. Enchantée.

Il m'a fallu peu de temps pour reprendre mes esprits. Je me suis fait à l'idée de ne plus pouvoir marcher un jour, et je n'en reste pas moins choqué. Jamais plus je ne marcherais comme les autres, jamais plus je courrais. Je suis condamné à me trimballer une chaise roulante sur les fesses. Déjà que je ne suis pas normal, là, je le serais encore plus. J'ai dessiné au courant de l'après-midi, mon calepin est resté sur la table de chevet, et mon crayon est tombé par terre accidentellement. Ensuite, j'ai un peu suivi les informations à la télévision. J'ai regardé ma série préférée aussi, et j'ai appris la sortie d'un nouveau film intéressant. J'oubliais: je suis paraplégique. C'est mort pour la sortie cinéma. Tant pis. Je me suis lassé de la télé. Je l'ai éteinte et sentant ma faim arriver, j'ai appelé une infirmière pour qu'elle m'apporte le dîner. Petits pois carottes. Je peux vous dire, et très honnêtement, que j'ai vomi au pied du lit. Ces idiots ont oublié que je suis allergique aux légumes. Après cet accident, l'infirmière n'est plus venue me voir, trop dégoûtée par ce que j'ai fait. Mais attendez, c'est pas ma faute si j'ai ce genre de réaction ! Heureusement qu'on a vite fait nettoyé ma chambre, parce qu'elle sentait mauvais un bon moment. Et puis je me suis assoupi. Mes cheveux éparpillés de part et d'autre de mon visage, mes mains relevées et posées sur ma chevelure d'or, je m'endors tel un nourrisson, le visage paisible. Je me balade à travers mes rêves qui sont tous joyeux ! Je m'imagine Mère et moi, à table. Et aussi, moi entouré de mes plus belles oeuvres. C'est si chaleureux. Mais un éclair glacial me tire de mon sommeil, me ramenant à un dodo léger. J'entends tout, mais je suis perturbé. Je veux dormir. Quelque chose de froid s'agrippe à ma main. Je gémis faiblement, épuisé, puis je me tourne vers Edward sans que je le sache, et ma main libre s'empare de son bras. Dès lors, je ne lâche plus ce que j'ai entre les mains, le prenant pour mon doudou. Je frotte ma joue rose sur la manche du vampire, ma bouche en chat. Je m'accroche à ce bras, perdu dans mes rêves joyeux. Si seulement je pouvais remarcher un jour. Ce serait fantastique ! Mais je peux toujours l'imaginer dans mes rêves. Oui, dans des rêves où il n'y aurait aucun problème ...

Edward venait à peine de s'installer aux côtés de l'Ange que quelqu'un arriva en face de lui. Etait-elle déjà là ou venait-elle d'arriver ? Ca, il ne le saura peut être jamais. Entièrement vêtue d'une longue cape noire, il n'eut pas besoin de flairer l'air pour connaitre son identité. Son allure et sa façon de se déplacer était bien trop en contraste avec ceux des humains. Elle lui adressa presque tout de suite la parole. Il voulut se redresser pour lui répondre convenablement mais les deux bras frêles de son compagnon attrapèrent son bras et se mirent à le tenir et à le câliner comme un doudou. La capuche bordeau retomba sur les épaules du jeune vampire découvrant entièrement son visage. Il releva ses yeux vers elle et le rouge qu'elle avait du apercevoir disparu pour laisser place à un vert émeraude limpide et brillant. Le regard de sang avait du être la cause de l'ombre de la capuche et des derniers reflets rouge-orangers du soleil qui venait de disparaitre derrière l'horizon.

Il se sentit tout à coup coincé, il était prisonnier des petits bras d'Alexiel qu'il ne voulait pas brutaliser et de cette vampire. Il avait beau en être un lui aussi, il se demandait ce qu'elle faisait là et s'était maladroitement mis en position de défense. Pourquoi ne l'attaquait-elle pas ? Il eut la réponse peu après.
Alors cette jeune femme avait l'air d'être la responsable de son ami à l'hôpital. Ca l'étonnait un peu de voir un vampire travailler dans ce genre de domaine plutôt "risqué". Elle avait de l'expérience et le jeune vampire sentait bien qu'elle était plus agée que lui. Mieux vallait ne pas la contrarier.
Il se redressa comme il pût, le bras toujours coincé, pour faire un peu plus dignement face à sa "supérieure". Une légère moue gênée passa sur son visage et il cacha son bras libre sous sa cape.

- Saki Fumisawa De la Valière. Enchantée.

Edward inclina un instant la tête en signe de respect et répondit calmement :

~Edward Van Ludwig Roswell. Moi de même. Il resta silencieux quelques secondes et rajouta. Veuillez m'excuser de m'infiltrer dans la chambre la nuit mais vous devez savoir que je ne pourrais pas passer en pleine journée... Lors des visites autorisées.

Le jeune homme ne savait pas du tout comment s'y prendre. Il ne s'était jamais retrouvé en face d'un vampire plus agé. Au manoir, c'est lui le chef, il décide donc des règles à suivre. Mais il n'a aucune idée des règles "extérieures", n'ayant jusque là fait face qu'aux vampires qui lui obéissent. Comme s'y prendre avec Saki ?... Le jeune vampire était sur ses gardes et hésitait à parler. Sans la regarder dans les yeux, il ajouta :

~Je ne fais que passer pour prendre des nouvelles de mon ami... Si vous vous inquiètez pour les autres patients et l'odeur de sang flottant en permanence, j'espère pouvoir vour rassurer en disant que je sais me contôler et que ma soif n'est pas encore apparue...

Malgré les légers picotements dans sa gorge qui lui demandait d'aller se nourrir, il savait parfaitement se contrôler et prenait sur lui même. Normal après avoir côtoyer aussi longtemps un ange, il avait connu pire.

Invité

Saki avait toujours eu un fort caractère et une grande bouche. Étant une femme, elle ne s'était pas toujours faite respecter. Seulement, grâce à son statut de vampire, elle pouvait se permettre de donner une leçon à ceux qui l'insultaient sans craindre d'être blessée. Elle regarda Alexiel et remarqua qu'il venait d'agripper son ami. Forcement, il dormait et ses désirs prenaient le dessus inconsciemment. Elle s'en fichait de toute façon. Ce n'était qu'un ange - qui sentait mauvais - et qui était un petit capricieux. Elle ne lâcha pas l'autre du regard. Elle n'arrivait vraisemblablement pas à lui faire confiance. Elle replongea une nouvelle fois dans les pensées du vampire. Rien à trouver d'intéressant. Après s'être présentée, elle attendit qu'il fasse de même pour voir si elle ne s'était pas trompée sur les intentions de l'inconnu. Il se présenta finalement poliment mais un peu mal à l'aise. Normal.

~Edward Van Ludwig Roswell. Moi de même.
Veuillez m'excuser de m'infiltrer dans la chambre la nuit mais vous
devez savoir que je ne pourrais pas passer en pleine journée... Lors
des visites autorisées.

Bien sur que non elle n'en savait rien mais elle aurait pu le deviner en lisant ses pensées. Il devait être fragile au soleil. Elle se demandait souvent pourquoi ce n'était pas son cas mais se trouvait extrêmement chanceuse de pouvoir vivre normalement. Ou du moins presque normalement ne pouvant sortir les jours de grands soleil au risque de voir sa peau se mettre à briller. Elle avait déjà vu des vampires mourir sous le soleil et ce n'était pas beau à voir. Ils brûlaient remplis de souffrances et de colère. Elle chassa ces pensées d'elle et se concentra de nouveau sur le vampire. Il reprit la parole. Un peu mal à l'aise de nouveau et évitant son regard.

~Je ne fais que
passer pour prendre des nouvelles de mon ami... Si vous vous inquiétez
pour les autres patients et l'odeur de sang flottant en permanence,
j'espère pouvoir vous rassurer en disant que je sais me contrôler et que
ma soif n'est pas encore apparue...

Ah d'accord...Il était maitre de son propre clan. Pas étonnant qu'il ne soit pas sur de lui en face d'elle. Elle rit intérieurement. C'était vraiment très agréable de se sentir supérieure même si ça avait un caractère plutôt malsain quand on y repensait. Il avait l'air un peu perdu ne sachant comment réagir en face d'elle. La jeune femme n'appréciait cependant pas qu'on ne la regarde pas dans les yeux quand elle parlait. Elle aimait être supérieure aux humains mais pas aux autres vampires. Après tout c'était des "compagnons" qui étaient son égal. Elle cligna des yeux et pas un petit tour de passe passe de on invention, elle le força à lever les yeux vers elle. Aaron était décidement un maître pour lui avoir apprit cette technique et bien d'autres d'ailleurs. Elle sentit alors son envie de sang.

- C'est étrange parce que ton corps dit exactement le contraire. Ta gorge en particulier et tes dents...

Elle ne doutait pas qu'il se contrôle mais elle savait qu'un vampire qui ne se contrôlait plus pouvait faire du mal. Elle parlait d'ailleurs en connaissance de cause puisque ça lui était déjà arrivé. Elle fit lâcher prise à Alexiel. Il allait finir par le tuer à force de l'agripper comme ça. Elle reposa son bras sur ses couvertures. elle se retourna ensuite vers le vampire et haussa un sourcil. C'était étrange que si jeune il soit déjà chef de clan. Il devait être fort. Elle posa une main sur son avant bras. effectivement, une bonne constitution intérieure et une grande force ainsi qu'une grande rapidité. Il devait être utile.

- Pourquoi t'intéresser à cet être pleurnichard et capricieux ? Tu l'aimes donc tant que ça ?

Quand Edward lui exposa ses intentions et qu'il lui dit qu'elle devait savoir pour le fait qu'il ne pouvait venir en pleine journée, il lu une lueur d'incompréhension dans les yeux de la vampire. Était-il possible que certain vampire ne craignent pas la lumière du soleil ? Enfin, ce n'était pas son cas mais sa peau brillait au soleil, un moyen d'attirer ses proies... Mais, étant donné qu'il n'a jamais exposé sa peau au soleil, rester trop longtemps à la lumière du jour lui serait fatal.

Saki l'écouta sans l'interrompre, le mettant encore plus mal à l'aise puisqu'elle ne le lâchait pas des yeux. Tout à coup, sans qu'il ne comprit comment, elle l'obligea à la regarder dans les yeux. Il n'osa alors plus à lâcher son regard et remarqua le magnifique gris clair de ses pupilles. Ça changeait du rouge sang de sa "famille".
Elle remarqua alors pour sa soif. Oui, les picotements dans sa gorge. Mais ça, il les avait tout le temps quand il sentait du sang, ce n'est pas pour autant qu'il allait sauter sur tout ce qui bouge. Par contre il ne comprit pas pour ses dents et lâcha justement un "Mes dents ?" tout haut sans y faire attention. Celles-ci n'avait jamais changé, elles faisaient toujours leur bon centimètre et demi de longueur.
Il se reprit et répondit aimablement :

~Je suis encore jeune et je ne reste pas indifférent à l'odeur du sang. Mais j'ai un contrôle total sur mon corps et il faudrait vider une poche de sang sur moi pour que je perde le contrôle. Si c'était le cas... J'aurais encore assez de raison pour sortir de ce bâtiment avant de faire un quelconque massacre.

Le jeune vampire avait une certaine fierté mais il avait de quoi avoir confiance en lui puisqu'il s'était déjà retrouvé avec un Alexiel ensanglanté dans les bras et avait gardé un total contrôle. Saki s'approcha et fit lâcher prise à l'ange et reposa le bras de celui-ci sur la couverture. Edward en profita pour se redresser entièrement mais avant qu'il puisse se reculer et ranger son bras sous sa cape, la main pâle de la vampire se posa sur son bras. Les pupilles du jeune homme se retractèrent soudainement et il se crispa avant de faire un pas en arrière.
Quand la main de la jeune femme n'était plus en contact avec sa peau, il s'empressa de remettre son bras sous sa cape bordeau, sans la quitter des yeux. Elle s'adressa de nouveau à lui. Il resta un instant silencieux face à cette question qui plongeait trop dans ses souvenirs.

~Je le connais depuis qu'il a 9 ans, je l'ai considèré comme un petit frère pendant un temps... Les raisons de notre rencontre et pour lesquelles je suis resté en contact avec lui... Je ne suis pas trop du genre à les exposer.

Il ne voulait pas parler de souvenirs avec quelqu'un et encore moins avec une personne dont il ne connait rien.

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