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 [Fiche] Falco van Cleef, l'Inquisiteur. (En cours =] )

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AuteurMessage
Falco van Cleef

Falco van Cleef


Féminin
Sagittaire Cochon
Age : 28
Nombre de messages : 1
Humeur : Sérieuse. =]
Localisation : Dans les ombres...

Identité
Ancienneté:
Clan: Judgement
Relations:

[Fiche] Falco van Cleef, l'Inquisiteur. (En cours =] ) Empty
MessageSujet: [Fiche] Falco van Cleef, l'Inquisiteur. (En cours =] )   [Fiche] Falco van Cleef, l'Inquisiteur. (En cours =] ) I_icon_minitimeMar 4 Jan - 0:02


Falco
van Cleef

[Fiche] Falco van Cleef, l'Inquisiteur. (En cours =] ) Sk10
Identité
...


Surnom(s):
Véritables nom&prénom : Ellane Wallin
Age: Inconnu
Animal (obligatoire): Le caméléon.
Duras ou Opas : Duras
Compétences spéciales ? Ellane n'a pas la possibilité de se transformer en l'animal avec lequel elle est liée, mais elle a en revanche hérité de sa capacité de mimétisme. Du reste, cette compétence lui permet notamment, lorsque la luminosité est assez faible, de disparaitre dans les ombres. Bien qu'invisible, elle reste matériellement présente et peut donc être bousculée, chose qui lui ferait perdre son camouflage. De même, un déplacement trop rapide permettrait aux personnes à l'ouïe fine de sentir sa présence. Ambidextre, Ellane se bat en général avec une épée dans chaque main. Plus agile que forte, elle ouvre en général le combat après s'être furtivement faufilée, invisible, dans le dos de son adversaire, l'immobilisant aussi rapidement que possible. Elle possède également une certaine habilité au tir, bien que cela ne soit pas un don en soi. Petit parenthèse, l'affinité avec le caméléon présente un petit désavantage pour notre Judgment, puisqu'à l'instar de ces reptiles, elle a le sang froid et n'aime donc pas bien le blizzard et le frimas, qui rapidement la vident de son énergie. On comprend mieux l'épaisseur de ses vêtements et son écharpe permanente !


Informations

Physique: S'il ne faudrait qu'un mot, un seul, pour définir notre Duras, il serait on ne peut plus évident : androgyne. Pas d'un manque flagrant de féminité ou d'un air bourru, non, juste androgyne. La casquette militaire bien arrangée sur des cheveux courts et ébouriffés, la veste strictement fermée, Ellane pourrait se la jouer bravache si son devoir ne lui dictait un visage fermé et sans artifice. Au rapport ou face à ses supérieurs, elle adopte en effet cet air froid et contrôlé de machine de guerre. Prenant un contrôle total sur ses émotions et ses pulsions, elle revêt le masque imperturbable de tout Judgment qui se respecte. Sa gamme d'expression n'en est pas pour autant limitée puisque son visage, encore un peu trop juvénile, se prête facilement à ses changements d'humeur. Le sourire, bien que rare, ne lui est en effet pas inconnu ; mais il sera rarement autre chose qu'un ricanement, un rictus moqueur ou, au contraire, un sourire franc et camarade. De même, ses sourcils, arqués, démontrent la volonté inébranlable qui l'habite, ainsi qu'une certaine dose d'audace ; ses yeux, eux, ne laissent aucun doute sur sa vivacité d'esprit. Des yeux, parlons-en d'ailleurs, deux yeux au bleu pur d'un ciel de montagne, que je ne pourrais qualifier ni de clair, ni de foncé. Grands, calmes mais sévères, ils jettent un regard lucide et méfiant sur le monde, ils semblent absorber, boire tout ce qui s'offre à leur emprise.

Si les cheveux d'Ellane étaient autrefois une longue crinière, cascade de boucles de jais, ce temps est à présent terminé : courts, bien que soignés, ils laissent à son visage un petit air farouche dont elle ne se plaint pas. Quelques mèches retombant ça et là devant les yeux, quelques victorieuses cicatrices encore fraîches sur le front, un visage fin mais souvent renfrogné d'une hostilité insolente ou polaire, tout ce petit ensemble n'est pas sans donner à notre joli garçon un petit côté hâbleur. Mais l'androgénie n'a pas cette esthétique chez les mâles ; on se moque facilement de son menton tout à fait lisse ou de sa peau laiteuse, de ses mains « de femme » qu'ils disent. On attribue sa carrure, plutôt faible, du moins pour un homme, à sa jeunesse, avec une bourrade virile : « faudrait penser à te remplumer, mon gars ! ». Grande mais maigre, elle peut pourtant facilement passer, sous un uniforme, pour un très jeune garçon. Quelques traits vite jetés me permettraient de dessiner des jambes droites, des coudes anguleux, des os saillants et quelques muscles apparents au ventre, dans le dos. En effet, et heureusement pour elle, ses formes féminines sont très discrètes. Elles se cachent aisément sous les vêtements, ne lui posant pas vraiment de soucis de crédibilité. Une paire de lunettes, comme celles des aviateurs, vient parfois protéger ses yeux du vent ou des coups et balles perdus d'un combat, tandis que son épaisse écharpe est devenue un élément quasi-indissociable de sa dégaine. L'une des plus grandes hantises d'Anko serait qu'on découvre son secret suite à une blessure sérieuse ou une situation malcommode. Heureusement pour elle, il n'en a pour l'instant jamais été question.



Histoire:

« Mais bordel, Cleef, qu'est-ce que tu fiches, aide-moi à le soulever !
- Laisse-le ici, Cliver. Si on ramène le cadavre, ces saletés d'Intrus pourraient bien suivre l'odeur du sang jusqu'à la base...
- J'avais pas pensé à ça, mec, t'as raison. Mais si ces pourritures découvrent qui nous avons tué...
- Passe-moi ton arme. On va lui refaire le portrait. »


L'épée cingla l'air et ouvrit en deux le visage du Nymphéa. Après avoir consciencieusement essuyé le sang qui bavait de sa lame, Ellane rangea le sabre dans son fourreau, et sortit, le visage imperturbable, un petit carnet de la poche de sa veste. Elle en raya une ligne.

« Bouge. Le commandant Klenn nous attend, cracha-t-elle à son camarade alors qu'il commençait à piller le cadavre de l'humain. Grouille, j'te dis ! »


**
*



« Et bien, ce n'est pas trop tôt !
- Sergent Cleef au rapport, mon commandant. L'Intrus est éliminé, son cadavre détruit. 
- Efficace. Nous passons à la seconde partie de la mission. Vous a-t-on informé de son contenu ?
- Oui, mon commandant.
- Parfait, cela nous fera gagner du temps. Cliver, vous retournez à la base.
- Oui, mon commandant,
fit l'intéressé en saluant respectueusement avant de tourner les talons.
- Cleef, je sais ce que vous pensez. Je sais que vous pensez que cette mission est un suicide.
- Si mon sacrifice peut servir le Créateur, qu'il en soit ainsi,
fit Ellane en s'inclinant brèvement.
- J'admire votre humilité, Sergent. Mais je m'assurerai que vous ne soyez pas seul lorsque le moment d'engager le combat sera venu. Que le Créateur soit avec vous. Rompez. ~ »

Et Ellane disparut dans les ombres.

Ce ne fut que lorsqu'elle parvint au bord de la falaise que la Judgment ralentit. Elle porta nerveusement la main au fourreau de son épée, comme si sa froide présence pouvait lui insuffler quelque once de courage. En contrebas, les ruines s'étendaient, silencieuses. Les torches des Nymphéas éclairaient d'une nappe d'incendie leur coulée noire, et faisaient déguerpir les ombres de la nuit. L'horizon blanchissait déjà ; le timing était parfait. Le hasard avait offert à Ellane la situation la plus favorable qu'elle eut pu espérer : à l'approche du jour, on éteindrait bougies, torches et feux de camp, et l'activité du clan tout doucement sortirait de sa torpeur. Un sourire étira les fines lèvres d'Ellane. L'expédition ne s'annonçait peut-être pas aussi irréalisable que prévu.

En se glissant contre le mur d'enceinte du clan, Ellane ne put s'empêcher de ressentir un frisson de dégout. L'endroit empestait l'Intrus, et son corps tout entier lui criait de sortir les armes et de libérer cette terre de la vermine qui y grouillait. Mais elle ne devait, en aucun cas, se faire remarquer : les Nymphéas étaient déjà des dizaines à vagabonder hors des ruines ; et bien plus à l'intérieur. Klenn n'avait pas parlé de mission suicide pour rien. Mais il ne s'agissait pas que du nombre... Bien qu'elle fut pleinement consciente des risques lorsqu'elle avait accepté de mener cette expédition, Ellane n'avait pas pensé un instant ce soit la volonté de destruction du Créateur qui puisse l'handicaper autant. La résistance à cet instinct, ce devoir, la faisait grimacer de souffrance, et elle devait prendre mille précautions pour ne pas laisser échapper un gémissement qui aussitôt la trahirait. La progression à travers le clan, tapie dans les décombres, lui était un véritable supplice. Et lorsqu'un des gardes passa tout près d'elle sans la voir, sa nature de Judgment la fit se contracter dans un violent élan de rage. Elle étouffa un juron et se redressa aussi doucement que possible. Son pouvoir de mimétisme avait beau être puissant, il n'était pas infaillible ; le garde se raidit soudainement, et regarda autour de lui, méfiant, avant de reprendre sa route avec un haussement d'épaule.

En soi, ce n'était pas si compliqué : pénétrer dans les appartements de ce type, et remplacer la missive par celle que le commandant Klenn lui avait donné. Simple en théorie, beaucoup moins en pratique. Ce type, c'était celui qu'elle avait tué quelques heures plus tôt avec l'aide de Cliver. Il fallait l'avouer : c'était un plan de génie. La précieuse enveloppe qu'Ellane gardait dans sa poche recelait en effet des ordres de bataille de Nymphéa... falsifiés. Si la mission réussissait, chose aussi improbable qu'Ellane osait à peine y penser, les Nymphéas se jetteraient dans la gueule du loup. Pensant obéir aux ordres de leur commandant, ils se réuniraient dans la petite plaine vallonnée le lendemain. Et là...

Paf l'Intrus.


En suivant parfaitement la carte donnée par le commandant, Ellane parvint sans trop de mal à trouver la tour qui servait d'appartement à leur cible. La lèvre blanchie sous la pression de ses dents montrait néanmoins à quel point la présence humaine insufflait de brûlantes pulsions destructrices en elle. Mais tout, jusqu'à présent, s'était déroulé bien mieux que ce qu'elle avait pu imaginer. Les Nymphéas n'y voyaient que du feu, les idiots. Ils flânaient entre les ruines sans se douter qu'une machine de guerre les épiait dans l'ombre. On y était... La porte était gardée, et par deux soldats. Tenter de se faufiler entre les deux était bien trop risqué – et Falco n'était pas bête à ce point. Au lieu de quoi, il jeta un bref coup d'oeil autour d'elle pour trouver de quoi créer une distraction.

La sensation qui empoigna brusquement la Judgment à cet instant lui mit le coeur au bord des lèvres. L'intérieur de elle-même se trouva brusquement aspiré dans une abîme ; sa poitrine, traitre, se resserra brusquement pour combler ce vide. Puis vint, folle, la rage, la colère. Elle se cogna et s'embrasa contre son esprit ; et instinctivement le vent de cette colère la retourna vers les deux gardes. Et lorsqu'elle le vit, lui, cet hypocrite, cette pourriture, cette engeance, Ellane eut grande peine à contenir ses pulsions meurtrières et à refroidir, tant bien que mal, cette furie qui montait en elle. Car on ne pouvait résister à la volonté du Créateur, et devant elle se dressait, hâbleur et nonchalant, le chef des Nympheas. Il semblait aussi décontracté qu'il était possible de l'être dans une conversation animée avec les deux gardes, comme s'il se jouait du supplice de la pauvre Judgment. N'y tenant plus, Ellane se plaqua le dos contre le mur rugueux, et s'y laissa aussi silencieusement que possible glisser, la paume de sa main déchirée sous l'assaut salvateur de ses dents. La douleur parvenait enfin à la calmer, oui enfin, elle imposait quelque discipline à son esprit igné. Ellane se laissa un moment envahir par cette sensation de ne plus penser à rien qu'à la douleur, qu'à ce sang qui courait déjà sur sa peau blanche et dans sa bouche, à ce gout et à cette odeur douceâtre et métallique.

Ce ne fut que lorsqu'elle fut tout à faire certaine que Kiridan Elfant s'en soit allé qu'Ellane rouvrit les yeux. Elle était trop loin du trio pour avoir entendu leur brève conversation, mais grand bien lui en fasse. Elle n'osait même pas imaginer ce qu'il se serait passé si elle n'avait été ne serait-ce que d'un mètre plus proche des deux gardes Nymphéas et de leur leader.

Il était parti, à présent, remplacé par un messager qui discutait son droit de passage avec les deux gardes. Le sang d'Ellane ne fit qu'un tour. Elle s'était faite devancer ! Elle avait fait aussi vite que possible, et pourtant cet imbécile avait eu le temps de lui passer devant... Mais, après une courte réflexion, un sourire vint à nouveau étirer ses lèvres. Cet homme... Ce serait donc sa prochaine cible. La lettre ne serait pas échangée dans les appartements, mais directement dans la sacoche de l'Intrus. Risqué... Mais possible. A nouveau, Ellane sentait l'excitation la gagner. Il ne fallait pas qu'elle se loupe ! Patiemment, elle attendit que sa proie ressorte de l'appartement, la missive dans son sac, avant de le prendre en filature dans les sombres rues de South. C'est qu'il marchait vite, le bougre ! Par deux fois le messager se retourna, méfiant, car il sentait quelque chose dans les ombres. Mais Ellane ne pouvait se permettre de diminuer l'allure, sans quoi elle le perdrait de vue.

La végétation s'arc-boutait au-dessus d'eux, laissant filtrer une pluie de lumière vert sombre. Ils s'enfonçaient dans les ténèbres, seuls avec les ruines silencieuses et le murmure confus des feuilles. Parfait. La Judgment ramassa une pierre sur le sol, décrivit un arc de cercle autour de l'Intrus, puis, respirant un grand coup, jeta le caillou derrière lui. Le projectile eut l'effet escompté : l'homme s'arrêta brusquement et se retourna d'un mouvement vif, aux aguets. Tandis qu'il scrutait les ombres avec méfiance, Ellane se glissa lentement derrière lui. D'un mouvement vif elle dégaina son épée et l'assomma d'un coup de pommeau à l'arrière du crâne. L'Intrus s'effondra, sonné.

Bon, d'accord, c'est pas très délicat, comme méthode. Mais vous comprenez, faut savoir improviser. Et question improvisation, l'esprit vif d'Ellane savait s'en sortir, de façon plus ou moins... directe. Dès qu'il fut à terre, d'ailleurs, elle ne perdit pas son temps. Elle savait bien, qu'à son réveil, le Nymphéa, aussi idiot soit-il, se douterait de quelque chose. Il allait donc falloir jouer au plus fin, et non bêtement remplacer la missive. Celle-ci étant d'une importance plutôt conséquente, elle attirerait directement les soupçons. Non, il fallait trouver quelque chose, trouver un leurre... Ellane fouilla la large sacoche de l'Intrus, éparpillant les lettres autour d'elle. Ce qu'elle cherchait lui tomba finalement entre les mains, et pas du n'importe quoi : une autre missive, scellée, et celle-ci, de la main du chef du clan. Quelle chance, je vous dis. Ne contenant que difficilement son entrain, Ellane ouvrit fébrilement l'enveloppe de la pointe de son épée, et en déroba le contenu, une simple feuille de papier. Cela allait même peut-être être intéressant, on sait jamais. Elle la fourra dans une poche, sortant par la même occasion le faux message que lui avait donné le commandant Belaz, et l'échangeant, comme prévu, avec la missive du général Nymphéa.

Se relevant, Ellane jeta un rapide coup d'oeil à l'Intrus étalé par terre, luttant contre l'envie furieuse de lui trancher la gorge. Elle serra les lèvres, peu satisfaite. Non, c'était pas crédible. Elle se baissa à nouveau vers le corps, et rassembla prestement toutes les feuilles éparpillées pour les ranger en désordre dans la sacoche. Voilà, c'était mieux. Un petit peu plus propre, en tous cas. Les Nymphéas se focaliseraient sur cette lettre volée, et ne se douteraient de rien d'autre. Du moins fallait-il l'espérer. Remontant rapidement les rues sinueuses, Ellane s'empressa de rejoindre la base, soudainement ivre, et parfaitement comblée d'avoir ainsi pu servir son armée. Autour d'elle l'air se faisait plus lourd, plus pesant. Elle crut y déceler une douceâtre odeur métallique. Mais elle savait bien que c'était son esprit qui lui jouait des tours, impatiente qu'elle était de gouter à cette orgie sanguinaire, impatiente de purger cette terre par le sang.



**
*


« Bas les pattes !
- Laisse moi essayer...
- Hors de question ! Dégage, je te dis ! Tu tiens pas à ta tête ou quoi ? »


D'un brusque mouvement d'épaule, Ellane dégagea Alban Cliver de la petite table, et ramassa prestement la lourde arme qui y brillait.

« Comment ça se fait que t'en ai un ? C'est vachement pas courant, ces trucs-là... Surtout pour un Duras, tze... »

Sans répondre, la Judgment serra jalousement contre elle son petit bijou. Un pistolet à air comprimé. Un vrai. Avec les balles qui font mal, et tout le tralala.

« Tu l'as volé ? »

N'y tenant plus, Ellane s'offrit le luxe d'une jolie claque dans la figure de ce malotru. Mais pour qui il se prenait celui-là ?!

« Ferme-là, idiot ! T'as la mémoire d'un piaf ! T'sais pas lire ?! »

Frottant avec une moue contrarié sa joue endolorie par le coup, Cliver releva les yeux, arrêtant son regard sur l'arme que son camarade tenait à présent devant son nez. Plissant les paupières, il déchiffra difficilement les inscriptions finement ciselées dans le métal.

« Réda... Rédem... ption...
- Mais non, pas ça, imbécile ! Ici ! »


Agacée, Ellane lui montra du doigt une fine écriture sous le nom de l'arme.

« Kle... Klaus... Sch... Schimdt... Klaus Schmidt. »

Devant l'absence de réaction du jeune homme, Ellane croisa les bras, agacée. Bon dieu, comment pouvait-on être aussi...

« Mais oui ! Klaus Schmidt, le commandant Schmidt ! J'me souviens ! Mais comment ça se fait que.... »

Les yeux de Cliver s'écarquillèrent. Venait-il de comprendre ?

« … comment ça se fait que c'est TOI qui aies son arme alors que le commandant est... le commandant...
- Paix à son âme. La bataille du bûcher de fer, tu t'en souviens ? »


A la simple évocation de ce nom, Cliver regardant autour de lui, les pupilles tremblantes, se tordant nerveusement les mains. Ellane baissa le ton, pour ne laisser échapper qu'un murmure grave.

« J'y étais, à cette... putain de bataille. J'étais un peu trop jeune pour y être, d'ailleurs. J'ai été expédié en enfer sans y avoir été invité. »

Elle fit une pause, regardant l'autre Judgment de haut, le regard sévère et impitoyable, comme le font les vétérans des guerres les plus sanglantes. Sa voix se fit plus basse encore.

« Tu connais cette bataille, bien sûr. On en a tellement parlé. Une véritable boucherie, qui avait démarré aux premières lueurs de l'aube. J'étais parti tôt avec un groupe d'éclaireurs aux alentours de South, un tour de ronde routinier. Nous sommes tombés sur un groupe d'Intrus, tous armés, et nous avons engagé le combat. La suite, tu la connais. La lutte a fait un tel raffut qu'un bâtiment entier de South s'est effondré, rametant tout les êtres du coins, Intrus comme Judgments. Et la bataille a pris des dimensions dantesques, comme une tornade désordonnée qui semait la mort partout où elle passait. On trébuchait sur les corps. Le sang montait jusqu'aux genoux. C'était l'anarchie totale.

« On avait dans nos rangs deux Opas, et c'était seulement cela qui nous permettait de tenir. L'un était Oracio Belaz, que tu connais bien, et l'autre, Klaus Schmidt. Ils hurlaient les ordres au-dessus du fracas des armes. Les sons se cognaient entre eux, s'emmêlaient, la vue se brouillait, plus rien n'avait de sens. On donnait des coups sans réellement savoir ce qu'ils devenaient, on repérait au hasard un bras ou une jambe dans la mêlée pour donner de l'estoc. Moi-même je ne savais plus ce que je faisais. J'avais récupéré une seconde lame sur un cadavre, et je me démenais comme je pouvais pour protéger ma chair et mon sang. Les rangs s'éclaircissaient, les combattant s'essoufflaient. On était clairement en sous-nombre, car si l'ampleur du combat avait alerté les troupes Judgments proches, elle avait ramené aussi tous les Nymphéas, dont le campement était proche.

« Et puis le Créateur nous est venu en aide. Je te le dis, Cliver, et crois-moi sur parole : Il nous a parlé, à l'intérieur de nous-même, et Il nous a insufflé Sa volonté. Je n'avais jamais rien senti de pareil. Ce courroux divin me transportait. Je me sentais invincible, intouchable. Imbattable. Nous avons lancé une nouvelle charge, démembrant les rangs ennemis par notre puissance nouvelle. Le fracas des épées hurlait à mes oreilles, mais Sa voix dominait tout. Nous étions Ses instruments, les instruments de Sa colère. Je m'y vois. C'était sale, putain, ça faisait mal, mais bon dieu que c'était bon ! J'arrachais mon épée d'un corps et, gourmande, elle enfonçait déjà ses crocs avides dans la chair tendre d'un autre, se noyant dans son sang infâme. Je me délectais de cette boucherie, de ce bain exultant et jouissif. Sa voix attisait ma colère et ma folie, accélérait ma besogne. Je n'avais jamais combattu ainsi. C'était pure folie.

« Je ne sais pas vraiment quand est-ce que je me suis aperçue que tout brûlait autour de nous. Quelqu'un avait allumé un incendie, qui dévorait les corps, répandant autour de lui l'écoeurante odeur de chair brûlée. Mais je n'y faisais même plus attention. Les langues incandescentes dévoraient les chairs impies, animaient dans les yeux des soldats des éclats de démence, car le combat c'est cela, la danse de la démence. Tu n'as jamais ressenti cela, Cliver. Et bien, putain, si un jour ça t'arrive, tu comprendras ce que c'est de vivre, de vivre pour et par le Créateur.

« Cette folie ne s'est estompée que lorsqu'un violent coup de masse m'a atteint à la jambe. J'ai entendu un craquement sonore, et je crois que j'ai hurlé, plus pour l'injustice que pour la douleur, car j'étais maintenant à terre. Presque inutile. J'ai essayais de me relever, aussitôt je suis retombée. Alors je me suis couché sur le côté avec les cadavres, pour avoir une chance de survie. Je me suis rendue compte que nous n'étions plus que cinq Judgments contre encore une vingtaine d'Intrus. Le commandant Belaz avait du faire rentrer des troupes. J'ai aperçu Schmidt, et je peux te dire que le vaillant était en piteux état. Les flammes montaient autour de moi, et j'ai bien cru que j'allais crever là. Je me suis dit merde, pourquoi ! C'est vraiment trop con.

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